-Fatou: Tu ne changeras jamais. Tu passes ta vie à jouer avec les femmes.
-Ne dites pas ça ma chère. Elle voulait me donner un coup de main pour la cuisine et les tâches ménagères.
-Fatou: Quel irresponsable! Ne me le redis plus. C'est en couchant avec toi qu'elle l'accomplit? En tout cas, je t'ai emmené ton fils.
-Comment? Tu n'as pas entendu ce que je t'avais dit. Vous vous déambulez jusqu'à ce que vous tombez enceinte et tu reviens me faire porter le chapeau.
-Fatou: Laisses moi entrer, on va parler calmement.
-Modou: On a rien à se dire nous deux.
-Fatou: Je n'ai nulle part où aller. Je ne connais personne ici. Je suis fatiguée. Laisses-moi entrer.
-Entrez, on va voir plus clair.
-Fatou: T'es toujours pas prêt à reconnaitre ton fils?
-Modou: Tu sais bien qu'il n'est pas à moi sale garce tu connais toutes les chambres des colons français.
_Fatou: Quel imbécile! En dépit de nier ton enfant, tu oses inventer des choses sur moi.
-Modou: C'est vrai, tu es une femme de moeurs légères.
-Fatou: Je ne te le permet plus.
Je ne connais que toi. Tu es mon premier amour. Tu sais bien que c'est toi qui m'as déviergé. Si je suis une pute, saches que c'est toi qui me l'a fait.-Tu oses proliférer des accusations en mon encontre?
Du jour au lendemain, tu t'es barré dans le paysage et des mois après, tu veux me faire reconnaître un enfant dont je ne savait même pas l'existence.-Fatou: Je ne t'accuse pas, je n'expose que les faits.
Je suis rentrée au village afin d'accoucher discrètement.
J'étais aveuglé par mon amour envers toi. Je t'ai donné tout mon coeur, ma dignité et tu oses nier. Je ne connais que toi.-Je nie parce que je ne suis pas l'auteur de cet enfant.
-Fatou: J'aurais dû m'en douter que t'es comme les autres. Une fois que vous obtenez ce que vous voulez, vous fuyez comme des lâches. Tu m'as dépouillé de ma fierté.
-Modou: Je ne t'ai pas forcé à coucher avec moi.
-Fatou: Loin de là, t'as été hypocrite. Tu t'es joué d'une femme innocente. Tout ce que tu me disais, était faux..
Fatou gisait sur ses larmes, c'était des larmes de regret.
Comment je me suis dupé par ce connard? Pendant ce temps, je n'ai été qu'il jouet pour lui.-Fatou: Tu sais, t'es mon dernier recours. Je n'ose plus mettre les pieds au village. Ils vont s'en prendre à mon fils. Il sera utilisé comme sacrifice.
-Modou: Je n'y peut rien. Ne me mêles pas de ce qui ne me regarde pas. Tu pouvais au moins leur donner l'enfant pour que je sois plus tranquille.
-Fatou: J'ai décidé de garder cet enfant. Il n'a pas besoin d'un père qui n'assume pas ses responsabilités. Je serais à la fois son père et sa mère.
-Tu sais aussi bien que moi que tu n'as nulle part où habiter.
J'espère que tu ne vas pas l'éduquer dans les rues. Dommage pour toi, je ne suis pas prêt à être papa et pour ta gouverne, je suis très jeune pour pouvoir en mettre un.-Fatou: Je me débrouillerais avec lui. Sinon, je pourrais être ici quelque temps avant de trouver un refuge.
-Modou: Oui, tu peux coucher sur le salon, d'ailleurs je vais le préparer pour vous deux.
-Modou: Restez ici autant que vous voulez. Je vous laisserai les clés ici, je vais prendre un verre.
Fatou: Décidément, tu ne changeras jamais.
Avant de partir, tiens moi l'enfant pour que je puisse m'installer.Ce sentiment, Modou ne l'avait jamais éprouvé auparavant.
Il savait pertinemment qu'il tenait bien son fils.
Je ne savais pas qu'elle reviendrait un jour. Autant lui dire dire toute la vérité, il est préférable qu'elle n'en sache rien puisque cette vérité pourrait l'achever. Je ne peux plus là cacher que sa meilleure amie est devenue ma chère épouse. J'en suis pas capable. Comment j'ai pu en arriver là? J'ai sûrement merdé mais j'en suis aussi une victime comme elle. Je ne savais pas pour la grossesse. Je suis fou amoureux mais c'est dés à présent impossible de vivre cet amour. Entre bonheur et déchirures, je suis entre le marteau et l'enclume. Et si la vérité se répand au grand jour, je serai abattu en perdant l'amour de ma vie. J'aurais dû être plus patient.-Fatou : Rends moi mon enfant. T'es là, tu semble contrarié.
Ce n'est rien juste que je suis un peu fatigué. Voici ton dîner, manges bien pour reprendre des forces.
Il regagne sa chambre pour mettre des habits et s'en va.L'homme s'en va, flâner dans les rues de la capitale. Il tenait une bouteille de bière à sa main gauche, parfois perd l'équilibre et s'écroule sur le sol. Il était seul dans les cul-de-sac vacants.
A chaque fois, il essaie de se relever mais sans succès. Il s'écroule de suite. Modou ne pouvait plus se tenir sur ses jambes. Il n'était même plus sain avec son corps, ni avec son esprit. Il était en état d'ébriété, transporté hors de soi sous l'effet du panaché.
Il criait dans les rues: " Non, je ne peux pas être père. Non, c'est impossible."
Il était saoul. Il ne savait même pas où il était, ne maitrisait pas ce qu'il disait. L'on dit souvent, toutes les vérités sortent de la bouche d'un enfant, idem pour un ivrogne.Trois gars s'empressent vers Modou. Leurs codes vestimentaires étaient louches, on dirait des voyous. L'un d'eux, lui vient de derrière pour lui mettre un KO. Modou s'écroula et perd connaissance. L'autre gars s'empresse de fouiller ses poches et récupère enfin quelques billets avant de disparaitre dans la nature.
-Monsieur que faites vous là cette heure?, lui lança un homme. Le milieu n'est pas trop sûr. Des vagabonds le fréquentent et gare à vous s'ils vous trouvent ici. Ils n'hésiteront pas à venir vous dépouiller de vos billets. L'individu remarqua que celui ci a perdu connaissance. Il le releva et le met dos au lampadaire.
Qui est ce?, lui lança encore l'individu.
Où habites tu?
Comment vous avez fait pour arriver jusqu'ici ?
Modou était insensible aux propos que l'homme tenait. Il ne voyait que des images qui se défilaient, incapable de reconnaître l'homme qui venait de lui sauver la vie.
L'individu ramasse son porte-feuille.
Ah c'est bien Modou Ba, il habite dans le coin. Je le reconnais.
Il le fait monter sur sa voiture et l'emmène chez lui.
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UNE VIE EN CAVALE ( PARTIE I )
AventuraCette chronique retrace la vie d'un jeune homme, parsemée d'embûches. Mademba rebaptisé Aladji est laissé à lui même, orphelin malgré que ces parents vivent toujours. Son père a fuit sa responsabilité de parents pour aller épouser la meilleure amie...