The tears we hide

Chapitre n°7

Nous sortîmes enfin de l'avion alors qu'il était autour de sept heures du matin heure locale. J'avais bien fait de dormir un peu pendant le trajet. Miraculeusement sans cauchemars cette fois-ci, cela faisait vraiment du bien !

Étant donné que j'étais déterminée à essayer de m'ouvrir à Céline, j'avais décidé d'appeler l'une de mes connaissances pour venir nous chercher à l'aéroport de Cheyenne. Je commençais à me dire que ce n'était peut-être pas si intelligent que ça quand la voix de Dorian Cunningham résonnât à travers mon téléphone :

- Je peux vous voir et tu ne m'as toujours pas remarqué s'exclama-t-il d'une voix joueuse.

Le directeur me tuerait surement s'il savait ce que je m'apprêtais à faire, mais bon, on ne vit qu'une fois après tout ! Je pris la main de Céline dans la mienne, lui fis signe de rester silencieuse tout en lui intimant que tout allait bien et je filais derrière le bâtiment, pris l'escalier de secours "interdit au personnel non autorisé" et filais silencieusement jusqu'à apercevoir Dorian, toujours inconscient de notre présence. Je nous avais caché avec un sort rapide dissimulation sur le chemin. C'était vraiment pratique de savoir faire ça parfois !

Je lâchais la main de Céline, me concentrant pour garder le sortilège actif, sortit discrètement deux couteaux de lancer et les lançais d'un même mouvement, relâchant simultanément la magie qui gardait notre présence invisible. Les deux lames s'enfoncèrent dans le sol juste à côté des pieds de Dorian tandis que je me retrouvais acculée, un large sourire sur mon visage, la bord tranchant de son épée sous la gorge. Lorsqu'il me vit il rangea son arme et me fit tournoyer dans ses bras tandis que l'on riait tous deux aux éclats. Lorsqu'il me reposa, il s'intéressa de plus près à Céline, sa magie emplit l'air autour de nous et je levais les yeux au ciel, il devait toujours être menaçant avec les autres. Céline, peu habituée à nos chamailleries et au penchant de Dorian pour la méthode "on frappe et on s'excuse ensuite", avait l'air apeurée. Par pitié pour elle, je recouvris la magie de Dorian de la mienne, créant une sorte d'équilibre, nos deux puissances s'annulant parce qu'elles se situaient à un niveau similaire.

Reprenant mes esprits, je fis rapidement les présentations :

- Céline, voici Dorian, c'est un enfoiré plutôt sympa. Dorian, voici Céline, elle est élève à l'Académie et je l'accompagne pour son voyage.

- Alors, tu joues les gardes du corps maintenant ? me demanda Dorian, un sourire moqueur dansant sur ses lèvres, très calmement, en poussant sa magie contre mes défenses.

- Que pourrais-tu possiblement en avoir à faire ? La seule chose qui t'intéresse c'est de me provoquer jusqu'à ce que je sois suffisamment énervée pour qu'on créé des accidents lui répondis-je tout aussi détendue, un sourire doucereux et un regard menaçant sur mon visage.

La tension retomba lorsqu'il relâcha la pression que sa magie exerçait et tout sourire, il me remit les couteaux en main, du côté tranchant. Je vous disais bien que c'était un enfoiré ! Je remerciais silencieusement mon bon sens de m'avoir fait porter des mitaines en cuir pour venir et restait impassible, tout sourire.

Dorian était certes un enfoiré, mais un enfoiré utile avec qui je ne m'entendais bien. Au moins, lui ne me regardais pas comme si j'étais de la porcelaine brisée au milieu d'une réception de la haute société.

Nous descendîmes du toit et je laissais Dorian nous guider vers sa voiture. Je lui avais demandé de jouer le chauffeur pour nous, en échange de quoi, je lui donnerai un coup de main pour mettre en place les protections magiques de son nouvel appartement en rentrant. Je m'endormis sur le trajet, plongeant dans un sommeil profond et sans rêves, je sentais la magie de Dorian qui les empêchaient de me tourmenter.

Ma relation avec Dorian était plutôt étrange. Nous n'avions que peu de secrets l'un pour l'autre, nous repoussions mutuellement, nous nous disputions souvent, mais quand le besoin s'en faisait sentir, nous avions une loyauté indéfectible l'un envers l'autre.

Je lui faisais suffisamment confiance pour m'endormir avec la personne que je protégeais dans sa voiture, pour le laisser me prendre dans ses bras même s'il m'avait mis une épée sous la gorge quelques secondes plus tôt. Il m'avait fait suffisamment confiance pour que je prenne soin de ses blessures alors même que mes dons de guérison étaient plus que médiocres, il m'avait confié la protection de son nouveau logement et nous nous étions tous les deux fait poignarder pour protéger l'autre plus d'une fois.

Nous formions une bonne équipe et il était l'une des rares personnes avec qui j'avais accepté de partager un appartement, avec des chambres séparées, mais tout de même. Nous avions une confiance, une connexion, une compréhension de l'autre indescriptible même si ça n'empêchait absolument pas les conflits.

C'était une relation contradictoire, sauvage, magnifique, existant simplement, apportant du bon, du mauvais et tout ce qu'il y avait entre les deux. j'étais heureuse de le voir, il m'avait manqué.