Je me rétablis doucement durant le reste de la semaine. J'avais repris en main la protection de Céline durant ses sorties de la maison, pour les dîners de famille au restaurant par exemple, bien que Dorian soit resté avec moi, sachant que si je me blessais gravement, je ne pourrais même pas ramener Céline à l'Académie.
Je n'avais pas changé de chambre et lui non plus, je n'en voyais pas l'utilité, il m'aidait à bien dormir et quand nous rentrions des dîners, j'étais tellement fatiguée d'avoir tenu mes sens magiques en alerte si longtemps et d'avoir géré la douleur sourde dans mon ventre toute la soirée que je m'endormais presque immédiatement. J'avais malgré tout réussi à ne pas prendre de retard sur mes cours, ce qui était une très, très bonne nouvelle, vu les journées qui m'attendaient en Ecosse.
C'était finalement le jour du départ, j'avais rangé toutes mes affaires, enfilé mes vêtements de voyage et j'étais armée plus solidement qu'un agent des forces spéciales. J'avais dit au revoir à toute la famille ainsi qu'à la petite sœur de Céline, pour qui je m'étais prise d'affection. C'était une jeune empathe de huit ans très douée et très perspicace, elle m'avait même demandé pourquoi j'avais un mur autour de moi. Je lui avais souris, attendrie par sa douceur et sa gentillesse et lui avait répondu que ça empêchait les méchants de s'en prendre à sa grande sœur, la réponse l'avait satisfaite.
J'étais assise dans l'entrée, vérifiant que toutes mes armes étaient bien en place quand une voix interrompit mon inspection :
- Elles sont toutes là, tu as déjà vérifié cinq fois ce matin ! s'exclama Dorian, amusé par ma manie, je lui lançais un regard dépité et me forçais à arrêter.
Céline arriva, les yeux brillants de larmes dans la pièce. Aucun d'entre nous ne dit quoi que ce soit, je chargeais le sac de Céline, ma valise cabine et le sac d'armes de Dorian dans le coffre de sa voiture et m'installais confortablement sur le siège passager, reconnaissante envers lui d'avoir pensé à mettre une couverture sur le siège. Il venait en Ecosse avec nous, hâtant de quelques semaines son déménagement puisque son appartement était désormais surveillé. J'avais proposé de transporter ses armes dans l'avion privé de l'Académie, sinon, il devrait attendre un mois que l'une de ses connaissances réussisse à lui amener par bateau. Je n'avais pas le droit d'embarquer quelqu'un d'autre avec nous, donc il prendrait un vol normal et nous rejoindrait à la sortie de l'avion, il était bien trop accro à ses armes pour attendre de sortir de l'aéroport. Et dire qu'il osait se moquer de moi !
Je me réveillais à l'arrivée grâce à la touche familière de Dorian sur mes boucliers psychiques.
Une fois bien installée dans le jet, je m'apprêtais à sortir mes livres de cours pour m'avancer un peu quand je surpris le regard curieux de ma nouvelle amie sur moi, elle avait presque l'air excitée. Bien sûr je savais qu'elle voudrait parler de Dorian et je savais aussi que j'accepterais parce que je m'étais promis d'essayer de m'ouvrir à elle, mais je grognais quand même, par principe. Je m'enroulais dans le plaid en pilou que le sujet de ma prochaine conversation m'avait laissé pour le trajet avant de lui déclarer de prime abord:
- Vas-y, pose tes questions, mais n'ait pas trop d'espoir pour quoi que ce soit de croustillant.
Elle afficha une mine boudeuse, mais son aura traduisait son excitation alors qu'elle me demandait :
- Qui est Dorian ? Comment vous êtes-vous rencontrés ? Pourquoi vous dormiez dans la même chambre ? Tu étais censée rester chez lui cette semaine ?
Amusée par sa bonne humeur et sa joyeuse énergie débordante, je lui répondis calmement, mais le visage un peu plus avenant que lorsque j'avais grogné :
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The tears we hide
Paranormal"Alors, tu joues les gardes du corps maintenant ?" me demanda Dorian, un sourire moqueur dansant sur ses lèvres, très calmement, en poussant sa magie contre mes défenses. "Que pourrais-tu possiblement en avoir à faire ? La seule chose qui t'intéress...