I hate you (sope / YoonSeok)

Chapitre 54

Un mois qu'Hoseok se rend deux fois par semaines chez le docteur Ping, psychologue. Un mois qu'il tourne en rond, enfin c'est l'impression qu'il a. Ne pas avancer et revenir à chaque fois à son point de départ. Il est assis dans son cabinet, vautré dans le fauteuil plus exactement et regarde le médecin d'un air blasé.

P: Comment vous sentez-vous aujourd'hui M. Min ?

H: Cela dépend de quoi vous parlez.

P: En général, pour commencer ?

H: Je vais bien.

P: Avec votre mari ?

H: La perfection, comme toujours. Le médecin prend quelques notes.

P: Le travail ?

H: Sans surprises. 

P: Le sommeil ? Les cauchemars ? Hoseok lâche un long soupir en regardant par la fenêtre.

H: Cela dépend des nuits je dirais. Quant aux cauchemars, ils reviennent parfois mais Yoongi est toujours là pour m'apaiser. Lui seul y arrive. Le médecin l'écoute avec attention. Mais ça ne peut pas continuer. Je ne peux pas continuer à lui infliger ça. Il ne se plaint pas, jamais. Mais... Il s'interrompe, soupirant à nouveau.

P: Mais ? Dites-le fond de votre pensée. Hoseok baisse la tête.

H: Mais s'il se lasse. S'il ne veut plus de ça. Et qu'il me quitte. Le psychologue pose son stylo et le regarde un instant.

P: Vous avez peur qu'il vous quitte ? Hoseok se redresse sur son siège, mal à l'aise.

H: Je comprendrais qu'il le fasse. Rester avec quelqu'un qui a peur dès qu'un bruit un peu fort se fait entendre... Qui voudrait de cette vie. Il mérite mieux.

P: Quelqu'un qui vous aime sincèrement peut-être ? Hoseok lâche un léger rire ironique.

H: L'amour ne suffit pas toujours. Il y a cinq ans, je l'aimais aussi, énormément mais cela ne m'a pas empêché de partir du jour au lendemain, sans rien lui dire, pendant trois ans.

P: Vous lui avez parlé de cette peur ? Hoseok le regarde comme s'il venait de dire la plus grosse connerie jamais entendue.

H: Bien sûr que non. Je sais déjà ce qu'il va me répondre de toute façon. Qu'il ne fera jamais cela, et j'en passe. J'ai tenu le même genre de discours juste avant de fuir comme un lâche. Le médecin note à nouveau sur son carnet.

P: C'est comme ça que vous vous voyez ? Comme un lâche ? Hoseok hausse les épaules.

H: C'est ce que je suis. Le psychologue pose à nouveau son crayon, croise les jambes, les deux bras sur les accoudoirs. J'aie fui il y a cinq ans dès que les choses ont commencé à être trop difficiles à gérer. Et là, ça recommence. Je n'arrive plus à gérer et j'ai envie de fuir. Sauf que cette fois, si quelqu'un doit partir, ce ne sera pas moi. 

P: M. Min. Vous m'avez raconté beaucoup de chose en un mois et moi, ce que je vois, ce n'est sûrement pas un lâche. Hoseok lâche un rire ironique.

H: Qu'est-ce que vous voyez alors ?

P: Je vois un homme courageux qui a subie un traumatisme et qui cherche à s'en sortir. Je suis persuadé que si on posait la question à votre entourage. Il penserait tous comme moi. Vous ne croyez pas ? Hoseok le regarde un instant en silence.

H: Possible. Mais seraient-ils objectifs ?

P: Sûrement plus que vous. Hoseok grommelle dans sa barbe inexistante. Vous êtes parti il y a cinq ans, c'est vrai. Mais vous n'avez pas fui. Vous avez mis les distances necéssaire pour ne pas sombrer davantage et l'entrainer dans votre chute. Beaucoup aurait fait la même chose.