Troisième semaines (Partie 3)

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Rogue préparait le diner du soir avec la mince contribution d'Harry, en même temps, il n'était pas sûr des tâches qu'il serait capable de faire, donc valait mieux s'en tenir au strict minimum. Mettre de la vaisselle sur la table. Une fois, le repas prit, c'était l'heure du bain et de mettre le petit au lit. En cette dernière journée de la semaine, quelque chose de particulier se passa néanmoins.

-Severus. Vous pouvez me raconter une histoire?

Une histoire? Depuis quand il racontait des histoires à ce garnement. Hors de question qu'il se prête à cet enfantillage. On ne lui avait jamais lu d'histoire avant d'aller se coucher, pourquoi devait-il le faire pour le petit.

-Non. Bonne nuit Harry.

-Mais Padfoot m'en lisait.

Ah bien voilà. Ce stupide maraudeur débilisait le petit. Tout s'expliquait.

-Ce que tu fais avec ton autre parrain ne te concerne que toi. Je ne veux plus attendre parler de lui. En attendant, s'il est assez stupide pour te lire des histoires avant de t'endormir, moi je ne le suis pas.

Harry retient un reniflement.

-Madame Charlotte m'en avait lu une quand j'avais dormi chez elle.

Charlotte vraiment! Il aurait cru qu'elle aurait eu un peu plus de jugeote.

-Harry, je ne connais pas d'histoire. Dors maintenant.

-Même pas sur ma maman?

Severus se figea en quittant la pièce. Lily. Bien sûr qu'il pourrait parler de Lily. Le petit avait le droit de connaitre sa mère. Comme elle avait été merveilleuse avec lui. S'il lui parlait de leur rencontre, peut-être mini-James prendrait son trou pour devenir mini-Lily. Un coeur grand et aimant. Il soupira et alla s'asseoir sur le lit d'Harry. Le petit se blottit dans ses draps portant son grand regard vert sur son parrain. Il entendait avec impatience son histoire.

-Je ne suis pas doué pour raconter des histoires.

Harry ne répondit pas. Toujours absorber par la contemplation du visage de l'homme.

-Je n'ai jamais vraiment eu d'amis avant ta mère. Ma famille n'était pas appréciée dans le quartier. J'ai remarqué ta mère un jour dans le parc. Des fleurs volaient autour d'elle. À ce qui disait ta tante Pétunia, ce n'était pas la première fois qu'elle faisait ça.

Il se frotta le visage de ses mains. Il lui contait vraiment une histoire?

-J'ai commencé à la suivre. Observant chaque preuve de magie qu'elle faisait. Je croyais être le seul enfant sorcier de cette ville minable, mais j'avais tort et cela me réconfortait. Je pourrais peut-être me faire une amie. Je n'ai jamais été doué avec le sociable. La première fois que je lui est parlé, elle était partie insulter. Il faut croire que traiter un moldue de sorcière n'est pas un compliment.

Harry se mit à rire, ce qui surprit Severus. Il se remit néanmoins à raconter leur rencontre.

-Un jour que je l'ai vu, j'ai voulu l'impressionner, alors j'ai fait voler des cailloux à mes pieds. Ça la fonctionner, elle est venue me parler. Ensemble, on s'est mis à faire voler un tas de choses. Puis elle m'a posé des questions, tout comme toi sur le monde de la magie. Poudlard, le ministère, etc. Ta tante était jalouse. Même si elle nous traitait de monstres, elle posait plein de questions elle aussi. Elle ne l'avouera jamais, mais elle aurait aimé être une sorcière elle aussi.

-Tante Pétunia?

-Harry, tu n'as pas d'autre tante.

Le petit rougit avant de disparaitre à moitié sous les couvertures.

-Peu importe. Durant l'été, on se tenait ensemble. Je n'osais pas l'inviter chez moi, à cause de mes parents, mais elle m'invitait toujours chez elle. Quand son école a recommencé, nous nous sommes moins vus ? Elle allait à l'école moldue et moi j'étais scolarisé à la maison. On passait nos fins de semaine ensemble, mais c'était bien. Quand elle a reçu sa lettre d'admission à Poudlard, elle était aux anges. On a passé la soirée dans sa chambre à parler de ce que notre vie allait être là-bas. On se voyait veiller tard au bord du feu. Partager toutes nos cours ensemble. S'aider dans nos devoirs et se faire pleins d'amis. Le jour de la rentrée arriva. On a partagé un compartiment, elle était très stressée. La magie était nouvelle pour elle et elle craignait de ne pas être à la hauteur. J'essayais de la rassurer. C'était une sorcière puissante ta mère et très intelligente. Nous sommes arrivés à Poudlard. Tu aurais dû voir les étoiles pétiller dans ses yeux. Ses magnifiques yeux. Tous nos rêves allaient enfin se réaliser. Et puis... Fin.

Il tourna son regard mélancolique vers le petit.

-Dors maintenant.

-Mais Severus, comment c'était à l'école? Vous vous êtes fait des amis?

-L'histoire est finie là Harry. Je ne veux plus t'entendre.

Il se leva et quitta la chambre. Il éteignit derrière et alla rejoindre sa cuisine. Là, il se prit une bière qu'il décapsula avant de la boire comme si c'était son seul rempart aux larmes qui avait élu domicile dans ses yeux.

Et puis, elle est allée à gryffondor et toi serpentard. Et puis, je me suis tenu avec de futurs mangemort et elle de futures aurors. Et puis, rien ne s'est passé comme ça l'aurait dû se passer. Il ne pouvait pas dire ça au petit. Il ne pouvait pas avouer avoir tout détruit. Il finit son breuvage et se frotta les yeux. Il avait eu l'intention de continuer la préparation d'une potion après avoir mis le petit au lit, mais au finale, il se sentait vider. Il décida d'aller se coucher plus tôt.

Et puis, j'ai réussi avec brio à me faire détester de ses amis et apprendre des sortilèges interdits. Nous nous sommes disputés un nombre incalculable de fois et un jour, alors qu'elle me protégeait par pure amitié, moi je l'ai insulté. Quoique, leur relation c'était bien avant ça dégrader, par son attitude hautaine face à tous les sangs impurs qui se trouvait là-bas. Oh, mais tout ça, il ne pouvait le dire au petit. Il avait déjà du mal à se le dire à lui.

Peut-être, les maraudeurs avaient un de bonne raison de le détester. Peut-être, Lily avait déjà fait une croix sur leur couple d'amis quand elle l'avait vu se ternir avec ses extrémistes de sang purs. Peut-être n'aurait-il pas dû laisser sa haine de son père moldu tacher sa pensée sur ceux de son espèce. Et qu'allait-il dire maintenant au petit quand il demanderait de nouvelles informations sur sa mère ? Je ne sais pas. Nous ne nous sommes plus parlé depuis des années. J'ignorais être ton parrain avant ce début du mois? Quel drôle d'idée ta mère a eu de vouloir me donner une seconde chance? Non, il ne pouvait rien dire de tout ça à l'enfant. De toute façon, Black s'en était surement déjà occupé.

Garde-partagé (Harry Potter)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant