Une entrée fracassante !

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En plein milieu de la nuit, Suprêmiaou se réveille en sursaut dans son lit suprême. Il vient de faire un autre cauchemar suprême ! C’était presque le même que celui de la semaine dernière. Seule différence : après avoir fui, l’Amiral Cabos est revenu attaquer Suprêmiaou avec des renforts !
Perturbé, le félin se lève et se sert un bol de lait suprême. Après avoir tout bu en une seule gorgée, il se met à penser à ses cauchemars suprêmes, plutôt inquiétants.
Soudain, une pensée effrayante traverse son esprit : « Et si ce maudit Cabos avait vraiment réussi à s’enfuir de son QG, lors de l’attaque… » Une autre pensée encore plus terrifiante lui parvient aussitôt : « Et si Cabos allait vraiment m’attaquer de front… » Grâce à un autre bol de lait suprême en guise de remontant, Suprêmiaou parvient à chasser ses inquiétudes suprêmes et finit par se recoucher. Une pensée bien plus rassurante l’aide à trouver le sommeil en toute sérénité : « Même s’il est encore en vie, ce ridicule sac-à-puce n’aura jamais le courage de m’attaquer ! »

Une nouvelle journée commence tout juste. La Forteresse Suprême est toujours plongée dans l’obscurité, mais elle n’est jamais totalement endormie. Des chats siamois restent éveillés toute la nuit pour surveiller les alentours : ce sont des sentinelles. Leurs yeux « persan » leur permettent de voir en pleine nuit sans problème. Les sentinelles se promènent sur les murailles, par duos. Au centre, les baraquements militaires sont remplis de karaté-cats, et parfois de chanonniers. Aux quatre coins de la Forteresse Suprême, les mitrailleuses-à-croquettes sont contrôlées par les sentinelles, les plus précis de tous les félins. Dans chaque duo, les siamois alternent les tours de garde et le poste à la mitrailleuse-à-croquettes.
Si toutes les tentatives de la Révoltruffe ont échoué, ce n’est pas si surprenant. En plus, la Forteresse Suprême possède un nouveau moyen de défense que les Canins ne connaissent pas. Ils ne vont pas tarder à le découvrir…

Pendant son tour de garde, une sentinelle décide d’aller parler à son collègue, posté à la mitrailleuse-à-croquettes. La sentinelle de garde lui demande :
- J’ai une question à te poser. (Son collègue descend de la tourelle et s’approche.) Sans indiscrétion, est-ce que ton salaire a augmenté ces dernières années ?
- Non, j’ai toujours été payé deux croquettes par heure… répond la sentinelle en se grattant le menton. Apparemment, ça s’appelle le Salaire Minimum d’Initiation aux Croquettes. Et toi, t’as reçu une augmentation ?
- Non, pareil que toi. Je n’ai jamais eu le droit à une prime non plus, d’ailleurs ! Il parait que les chanonniers reçoivent des sardines pour la prime de risques. Comme si nous, les sentinelles, on ne prenait aucun risque dans notre boulot !
- J’avoue que ça me met en rage. Mais en même temps, ils vont sur le champ de bataille, eux. (Le siamois se met à ricaner.) Sur cette muraille, on ne risque pas de se prendre des bombes sur la…
Au même instant, la mitrailleuse-à-croquettes explose dans un vacarme assourdissant. L’onde de choc arrache une partie des fils barbelés. Les siamois sont expulsés vers l’extérieur et atterrissent dans la mer. Un peu plus loin, une autre sentinelle est postée à la mitrailleuse-à-croquettes. La tourelle n’a même pas le temps de pivoter qu’elle explose à son tour, encore plus bruyamment.
À l’opposé, sur l’autre muraille de la Forteresse Suprême, c’est la panique totale. Depuis que les chats siamois ont vu et entendu les explosions, ils se sont placés aux mitrailleuses-à-croquettes et tirent dans tous les sens, sans prendre le temps de viser. Soudain, l’une des tourelles pivote et mitraille sa voisine sans s’arrêter, comme si c’était normal. La cible finit par s’arracher de sa base et tombe à la mer. Enfin, la mitrailleuse-à-croquettes restante reçoit une bombe et explose à son tour. Toutes les tourelles sont maintenant hors-service.

Depuis leur aéro-niche, Mentalos et Cabos éclatent de rire, tandis que Falcon-Dog et le Général Cocker les applaudissent.
- Alors là, je ne m’y attendais vraiment pas ! avoue l’Amiral Cabos, en posant son sniper-à-croquettes. Ce sacré Mentalos s’est servi d’une tourelle ennemie pour en éliminer une autre… Ouarf ouarf ouarf ! Tes superpouvoirs sont merveilleux !
- Il devait être plutôt surpris, son collègue ! ricane l’husky. En tout cas, vous avez bien visé les trois autres tourelles, Amiral.
Le berger allemand remercie le super-chien et s’adresse ensuite au pilote :
- Lancez l’attaque, mon brave !
Fier d’avoir cet honneur, le pilote presse un bouton et déclare :
- À toutes les aéro-niches : partez à l’assaut de la Forteresse Suprême !

Automatiquement, les « portes » de la Forteresse Suprême se referment. Ce sont les murailles coulissantes, en forme de pattes. Ainsi, la structure est totalement fermée pour les attaques au sol. Même si cela n’empêche pas les appareils volants d’attaquer les baraquements militaires. Au cœur de la Forteresse Suprême, l’alerte est donnée ! Une alarme stridente résonne dans les couloirs, où se précipitent des lieutenants. Chaque lieutenant est armé d’un pistolet-à-pelote-de-laine. Malgré son nom ridicule, cette arme est très efficace pour immobiliser les ennemis !
Dans sa chambre, alors qu’il dormait paisiblement, Suprêmiaou est réveillé par le Colonel Firat :
- Toutes mes excuses, grand chef suprême. (Le félin se met à grogner pour exprimer sa mauvaise humeur.) Nous sommes attaqués par la Révoltruffe.
- Nom d’une boule de poil ! s’écrie Suprêmiaou en se levant d’un bond. Comme dans mon cauchemar suprême…

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