Éric se leva sans avertir ne me laissant pas le temps de réfléchir et me fit signe de le suivre. Il marchait d'un pas décidé, moi le suivant de près, intriguée de savoir où il allait m'amener. Il longea le couloir principal, dépassa l'accueil et se dirigea vers le grand escalier. Il commença à monter les marches menant à l'étage mais ma poursuite s'arrêta là. Il se tourna vers moi, étonné de me voir rester en bas de l'escalier.
– Je ne suis pas une interne comme toi, je n'ai pas le droit de me rendre à l'étage.
Il se mit à rire, comme si je venais de dire la chose la plus hilarante qui soit et redescendit les quelques marches qu'il venait de grimper. Il tendit sa main vers moi, m'invitant à l'attraper.
– Il n'y a plus que nous dans le bâtiment, et puis, tu es avec moi, tu ne risques rien.
Ma main fût hésitante quand elle se glissa dans la sienne et il m'attira à lui.
– Tu comprendras pourquoi je me sens bien ici.
Il m'entraîna dans les escaliers à vive allure, j'avais du mal à suivre son rythme et manquais de trébucher à plusieurs reprises. Sa main se refermait sur la mienne plus fermement à chaque fois, comme s'il cherchait à m'éviter la chute. Il me faisait presque mal, mais je ne voulais pas mettre un terme à ce contact qui alluma un feu au creux de mon ventre. Arrivés en haut, il tourna à gauche, son pas se fit plus rapide encore, plusieurs portes défilèrent sur notre droite. Il s'arrêta devant l'une d'elles, se tourna vers moi, plus mystérieux que jamais, introduit la clé dans la serrure et l'ouvrit. Il éclaira et me fit signe d'entrer, ce que je fis embarrassée.
Je découvris une pièce spacieuse, beaucoup plus grande que ma chambre. Le sol était recouvert d'un parquet couleur chocolat et les murs peints d'un bleu tendre. Contre celui de gauche se trouvait un lit deux places, à côté, un bureau avec quelques cadres photos et un ordinateur. Un écran plat était accroché au mur de droite et trois fauteuils se plaçaient en face ainsi que deux poufs en forme de poire et plusieurs coussins tapissiers. Chacun des meubles affichait les mêmes camaïeux que le sol et le mur. Un grand placard mural trouvait sa place à droite de l'écran et plusieurs étagères étaient accrochées aux murs, chacune d'elles accueillant de nombreux trophées. Enfin, une terrasse offrait une vue imprenable sur le parc du manoir.
– Je peux ? demandai-je en indiquant la porte-fenêtre.
Il acquiesça et je sortis. L'air me gela le corps, la nuit avait beau être tombée, je pouvais deviner la verdure qui s'étendait à perte de vue. Le silence régnait, je me sentais bien. Je restai quelques secondes à contempler au loin pour me donner du courage et, frigorifiée, rejoignis la chambre. Éric avait pris place sur un des poufs et me fit signe de faire de même. Il y avait un véritable contraste entre cette chambre et le reste du manoir. Les longs couloirs de l'établissement me glaçaient le sang, cette pièce, en revanche, était chaleureuse, elle donnait envie d'y rester. Éric eu l'air satisfait de son effet de surprise.
– Je suppose que tu n'avais jamais vu une chambre d'interne comme celle-ci?
– Je m'attendais à ce qu'elle soit petite, avec le strict nécessaire. Un lit et une armoire. Ma propre chambre, pourtant déjà assez spacieuse, ne l'est pas autant que la tienne.
Les mots sortaient plus aisément, je commençais à me détendre, ne perdant pas de vue le défi lancé par Sam et Laura. Ma tante ne m'avait toujours pas appelée, ce moment pouvait s'éterniser, du moins je l'espérais.
– Tu comprends mieux pourquoi je me sens chez moi ?
Je hochai le tête pour confirmer et enchaînai :
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Danse pour moi
Teen FictionDepuis le décès de sa mère, Julie 17 ans, voit ses nuits hantées par une ombre dont elle ne devine qu'une forme féminine aux longs cheveux chutant dans la noirceur qui l'entoure, la faisant se réveiller alarmée et déstabilisée. Installée chez sa tan...