Chapitre 27.2

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Quand nous entrâmes dans la pizzeria, les quelques clients présents nous lancèrent des regards par réflexe, ceux des hommes s'attardant un peu plus sur moi. Éric enroula ses doigts aux miens, comme pour faire savoir qu'il était avec moi.

– Ah ! Enfin vous vous êtes décidés à revenir nous voir ! lança Paolo en s'approchant de nous. Sei bellissima ! dit-il à mon intention. Je vous laisse vous installer. Gianni !

Il se dirigea vers la cuisine et nous primes place à notre table habituelle. Éric m'observait avec attention, l'air complètement envoûté.

– Tu es vraiment radieuse.

– On dirait que tu t'en aperçois seulement maintenant, dis-je avec une pointe de malice, tu le savais déjà n'est-ce pas ?!

– Bien sûr... mon petit glaçon !

– Ah ! Si j'ai le droit au surnom, c'est que tu as dû retrouver tes esprits !

Gianni vint à notre table, l'air enchanté :

– Ça fait plaisir de vous revoir ! Tout se passe bien ? Paolo a déjà pris votre commande ?

– Pas encore, dis-je en secouant la tête.

– Qu'est-ce que je vous sers ?

– Une quatre saisons pour moi, précisais-je.

– La même chose, ajouta Éric.

Gianni retourna à ses fourneaux tandis que Paolo s'affairait à servir les nombreux clients.

– Dans une semaine nous serons sur scène tous les deux. Je n'ai rien vu passer.

Je m'arrêtai un instant en pensant que dans quatre jours, cela ferait aussi un an que maman et Anaïs étaient décédées. Je vis à la tête d'Éric qu'il pensait la même chose, et la phrase qu'il prononça était destinée à cette pensée :

– Nous serons ensemble pour passer cette épreuve, c'est le plus important, tout se passera bien.

– J'en suis sûre aussi. C'est une véritable chance que l'on se soit trouvés ou que l'on nous ait incité à le faire...

Je parlais avec honnêteté, d'une voix paisible, en le contemplant avec amour. Il affirma mes propos avec la même sincérité, puis prit le temps de m'observer avec attention et poursuivit :

– Tu sais, je suis réellement content que tu aies accepté de venir avec moi pour la fin du gala. Et je crois que Monsieur Courbier a raison, un jour tu prendras ma place.

– C'est même bien parti ! Je te pique ta salle de bains, je dors dans ta chambre, dans ton lit, j'utilise ta cuisine... En fait, j'ai obtenu autant de privilèges que toi en moins d'une année !

– Et je suis plus qu'heureux que ce soit le cas.

– J'ai compris ton secret... dis-je avec entrain. En fait, tu avais peur de rester tout seul et tu es bien content d'avoir quelqu'un pour te tenir compagnie, c'est ça ?!

– Tu m'as démasqué ! dit-il en riant de bon cœur, je ne peux rien te cacher !

– Tu vois, je suis toujours là pour prendre soin de toi !

Paolo revint avec nos pizzas, demanda si nous avions besoin de quelque chose et je lui répondis de ramener une carafe d'eau supplémentaire. Quand il retourna en cuisine, je saisis mon appareil, fixant Éric en signe de défi. Il devina ce à quoi je pensais et rit de plus belle :

– Si je le fais, tu le fais aussi !

– Tu crois que je n'en serais pas capable ?! rétorquai-je en singeant d'être offusquée.

Danse pour moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant