Chapitre 7.2

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Je commençais à accepter la personne que j'étais et sous ma timidité je découvrais une fille qui pouvait parler aux gens. Bien entendu, je n'entamais jamais une conversation, mais si mon interlocuteur faisait preuve de savoir faire pour me mettre à l'aise, je répondais volontiers et cette facette me plaisait. Je faisais de nouvelles rencontres et constatais que l'être humain n'était pas que méchant et moqueur. Des personnes agréables croisaient mon chemin et ce depuis que j'étais rentrée dans cette école.

Ce garçon y était pour quelque chose, pour moi, c'était indéniable. Il voulait que je le rencontre, il m'avait guidée jusqu'à lui et maintenant, il me laissait seule avec mes doutes.

Paolo revint à notre table, après avoir pris la commande de Gwen et Luca.

Allora, qu'est-ce que vous étiez en train de dire ?

– Julie se demandait si tous les Italiens sont comme toi ? Toujours en forme, convivial ?

– Ah non, je suis unique, des comme moi vous n'en trouverez nulle part ailleurs, expliqua Paolo en plaisantant. Pourquoi, vous en connaissez d'autres des comme moi ?!

– Il se trouve que le père de Julie est justement...

J'entendais sans vraiment écouter. Une fois de plus, le danseur avait décidé de s'emparer de mon esprit et je me rendis compte, au bout de plusieurs minutes, que Laura m'appelait en agitant sa main devant moi.

– Et bien enfin ! J'expliquais à Paolo que ton père est Italien.

– Excuse-moi, fis-je avec un sourire contrit. C'est exact oui.

– Tu aurais dû me le dire avant, de quel coin il est ?

– Je n'en sais rien, je ne le connais pas. La seule chose que je sais sur lui c'est qu'il s'appelle Fabrizio et qu'il était de passage en France il y a un peu plus de dix-sept ans.

– Il ne sait pas ce qu'il perd. Si j'avais une fille jolie comme toi, et comme toi aussi Laura, je ne la lâcherais pas d'une semelle. Ça me causerait beaucoup trop de soucis, mamma mia,qui sait ce qui se passe dans la tête des garçons de nos jours.

– Tu as des enfants, demanda Laura ?

– Heureusement que des fils, de quatorze et onze ans.

– Tu vis ici depuis combien de temps ? enchaînai-je pour ne pas perdre encore le fil de la discussion.

– Ça va faire dix-sept ans. J'ai tout quitté pour suivre mon premier amour rencontré lors de vacances. Mon cousin m'a suivi quelques années après et ensemble nous avons ouvert cette pizzeria.

– Je ne voudrais surtout pas paraître désagréable, mais si nos plats n'arrivent pas dans deux minutes je vous assure que je ferais tout pour vous faire regretter d'avoir quitté votre pays.

Gwen s'était approchée de notre table, les yeux furibonds, laissant Luca et son air idiot seul attablé.

– J'arrive tout de suite, je terminais de prendre la commande de ces charmantes demoiselles.

– Charmantes ? Nous n'avons pas la même définition de ce mot visiblement ! dit-elle en allant se rasseoir.

– Et bien, ça ne doit pas être facile tous les jours de la supporter, dit-il compatissant.

Loin de le mettre de mauvaise humeur pour autant, Paolo s'empressa de leur servir leurs plats un sourire étincelant aux lèvres et apporta les nôtres dans la foulée. Comme à l'accoutumée, nous fîmes moitié/moitié de nos pizzas et au moment de mettre ma part dans l'assiette de Laura, elle me saisit la main.

Danse pour moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant