Chapitre 24.2

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Je rejoignis le hall où Éric m'attendait assis sur un des bancs. Quand il me vit, il se leva, enfila son manteau et prit un moule à gâteau recouvert d'aluminium.

– Qu'est-ce que c'est ? demandai-je intriguée.

– Ce que j'ai fait durant ton absence.

Il souleva le papier aluminium pour que je puisse voir ce qu'il y avait dessous, et précisa avec fierté :

– Un moelleux au chocolat !

Je me mis à rire en le voyant si fier avec son moule dans les mains, lui qui m'avait avoué qu'il ne savait pas cuisiner.

– Pour ce soir ? Tu n'aurais pas dû te donner autant de mal, Sharon a sûrement dû faire un dessert, elle adore cuisiner.

– J'avais prévu de prendre des fleurs en chemin, juste au cas où ce ne soit pas mangeable ! précisa-t-il en riant.

– Je suis certaine qu'il sera très bon !

Nous rejoignîmes sa voiture, à mi-parcours, il s'arrêta devant un fleuriste, revint avec un bouquet rond qu'il déposa sur le siège arrière et nous reprîmes le chemin de la maison.

– Prêt pour un interrogatoire sans fin ? lui demandai-je avant de franchir la porte d'entrée.

– Comme celui que tu m'avais réservé le jour où tu m'as proposé d'aller à la patinoire ?

– Que veux-tu... C'est de famille !

– Alors, je crois que je peux m'en sortir !

La famille lui réserva un accueil chaleureux, quand nous passâmes la porte.

– J'ai préparé un moelleux au chocolat et je vous ai pris des fleurs.

– Quelle délicate attention, s'enthousiasma Sharon en me lançant un regard conquis. Installez-vous, dit-elle, je vais les mettre dans un vase.

Elle s'éclipsa dans la cuisine avec le moule à gâteau et le bouquet, et nous prîmes place autour de la table ovale qui trônait à côté du salon.

Elle était recouverte d'une nappe rouge, sur laquelle étaient disposées des assiettes rondes noires ainsi que des verres à eau et à vin. Les couverts étaient décorés de petites fleurs rouges sur fond noir. Ma tante déposa au centre de la table un vase noir où baignaient les fleurs qu'Éric avait apportées.

– Très jolie décoration, complimenta ce dernier.

– Merci !

Sharon lui lançant un sourire gratifiant et retourna en cuisine chercher le repas.

– Julie nous a dit que tu vivais au manoir ?

Mon oncle était le seul qui n'avait pas encore eu l'occasion de rencontrer Éric.

– En effet, je suis devenu interne à l'âge de quinze ans et je n'en suis plus sorti. J'ai la chance de pouvoir faire un peu ce que je veux et cela me permet d'exercer ma passion quasiment tous les jours. J'ai obtenu quelques privilèges au cours des années, et, en quelque sorte, je gagne ma vie en restant dans le manoir.

– Tu es comme un prof ?

– Je dirais plus, le gardien du manoir ! Cela dit, je suis chargé de mettre en place le spectacle de Noël depuis deux ans, il m'arrive aussi de remplacer des profs lorsqu'ils sont absents. Je suis un peu polyvalent !

– Et tu ne rentres jamais chez toi ?

– C'est très rare... À présent, je considère le manoir comme mon lieu de résidence principale.

Danse pour moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant