Elle ne savait comment, mais lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle ne vit que le noir. Elle s'était relevée, non sans mal, et avait plissé les yeux pour tenter d'identifier l'endroit où elle pouvait bien se trouver. En vain. Alors ayant le corps entier endoloris, elle s'était adossée au mur semblant fait de pierres en gémissant de douleur. Aucune lumière ne s'échappait dans la pièce où elle était. Il ne semblait même pas y avoir de fenêtre à la vue de la profonde noirceur dans laquelle elle était plongée. Elle fermait les yeux lourdement, son corps l'élançant avec force. Où se trouvait-elle ? Depuis combien de temps était-elle ici ? Doucement, la panique commença à la submerger. Elle ne savait pas où elle était et son dernier souvenir était la voix de son petit-ami hélant son prénom sans cesse.
Ils étaient sortis en ville, c'étaient les vacances d'été, et elle venait tout juste d'entrée à la fac. N'ayant pas eu l'occasion de se voir souvent, ils en avaient profité pour se promener ce jour-là. Puis l'Alliance avait attaqué le centre-ville. Ils avaient participé à la bataille. Puis elle s'était retrouvée à aider Midoriya. Ce bâtiment s'était abattu sur eux. Et elle avait eu mal. Terriblement mal.
Elle essaya de se relever à l'aide du mur, mais chaque mouvement lui provoquait une terrible douleur qui la forçait à se rassoir à terre. Sa gorge était sèche. Surement à cause d'un manque d'eau. Elle était quelque peu amaigrie, et son ventre criait famine dans un grognement qui tordit son estomac dans tous les sens. Elle rabaissa ses paupières, se concentrant sur autre chose que cette douleur assaillante.
« Qui es-tu ? »
Elle sursauta à sa place, surprise de retrouver une autre présence avec elle dans cet endroit lugubre. Elle plissa les yeux en tenant de percevoir une silhouette, en vain. Elle gémit de frustration.
« Je t'ai demandé qui tu étais. »
Elle sentit une silhouette se rapprocher dangereusement d'elle et elle se mit à paniquer intérieurement. Puis alors qu'elle s'apprêtait à ouvrir la bouche pour répondre, une forte prise s'empara de ses épaules pour la coller encore plus contre le mur avec brutalité.
« Qui. Es. Tu ? gronda une voix rauque et pleine de mépris.
-Lâche-moi, s'angoissa-t-elle. Maintenant ! »Malgré tout le mal qu'elle eut à le repousser, elle réussit et il s'éloigna d'elle vivement. Elle devina qu'il voulut lui aussi s'éloigner de sa personne. La force qu'il avait mis dans sa poigne était bien trop importante contre sa force de mouche. Malgré le noir, elle pouvait sentir son regard méfiant sur elle. Le silence reprit sa place de droit. L'air plus lourde et étouffante. La tension électrique, les deux individus se toisait dans la pénombre, pourtant sans réellement savoir s'ils se regardaient dans le blanc des yeux ou non. Les chiens de faïences.
« Ta voix me dit quelque chose. Alors pourrais-tu me répondre, s'il te plaît. »
Elle se rétracta, suspicieuse. Mais son interlocuteur semblait lui faire office de compagnon de chambre pour un certain temps, alors quitte à partager cette pièce avec quelqu'un, autant faire les présentations. Oui, dans ce genre de situation elle avait un goût prononcé pour l'ironie.
« Rui. Rui Suzuki. »
Le silence se refit plus bruyant encore.
« Shun Aoki.
-Où est-ce qu'on est ? Depuis combien de temps je suis ici... ?
-On est dans la prison caché du gouvernement, la partie sombre de la prison de Tokyo si tu veux. Tu dors depuis deux semaines. »Deux semaines... Deux semaines qu'elle était ici... D'accord.
« Mais... qu'est-ce que je fais là ? s'affola la noirâtre.
-A ton avis, fit-il avec cynisme.
-Je ne sais pas, rétorqua-t-elle avec froideur. »
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Héros au Sens Propre [Tome 2]
FanfictionLes hallucinations n'étaient qu'un mensonge de notre esprit. Cependant, ceux-ci étaient tellement réalistes qu'au bout d'un moment, notre cerveau se demande ce qui était vrai ou faux. Mais ce qui était arrivé n'était pas une hallucination. Après tou...