CHAPITRE XIII

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Dans cette cellule miteuse et infecte, Xavier attendait patiemment l'heure se lever. Alors lorsque les lumières du bâtiment s'éclairèrent d'un coup, lui brûlant la rétine, il ne pu s'empêcher de se sentir apaisé. Quand la lourde porte blindée s'écarta pour laisser la place aux deux gardes qui avaient pris l'habitude de venir le chercher, Xavier se laissa entraîner docilement en dehors de cette prison qui lui appartenait. Se concentrant, il n'eut aucun mal à faire perdre la tête à ceux qui le portait par ses bras. Du coin de l'œil, il vit les bourreaux de sa protégée arrivée au fond du couloir. Depuis que ces quatre hommes s'étaient rencontrés dans le couloir, ils faisaient en sortes de se croiser à chaque tournée qu'ils faisaient. Ce soir-là ne se différenciant pas des autres. Il vit derrière l'un d'eux esquisser un geste de la main en leur direction.

« Salut les gars, dit un des gars qui le maintenait.
-Salut Jack. Alors, impatients encore ?
-Bien sûr, comme à chaque séance. Le fait qu'il ait un Alter de guérison est beaucoup trop plaisant.
-Tu m'étonnes. Vous êtes en quelle salle ?
-La douzième. On sera avec l'autre gamine cette fois-ci.
-Ok, ça marche. On ira se prendre un café après.
-Je compte sur toi dans ce cas. »

Sans plus de cérémonie, Xavier fut emmené. Emporté, il arriva finalement dans l'une des salles qui accueillaient désespoir et folie. Comme se voulait leur rituel, il fut accroché au mur par les bras sans ses menottes, les pieds au-dessus du sol. L'un de ses deux bourreaux alla sortir du placard le matériel de torture. Mais sans prendre garde, il fit tout tomber en trébuchant sur un fil posé au sol qui sortait du mur troué par le bas. Xavier observa la scène, sa mèche de cheveux dissimulant son œil droit. Il regarda l'autre, le blond, se mettre en colère face à son collègue.

Puis d'un coup, sortant son gun, il l'abattit d'un coup sec, la détention s'étant échappé de son arme à feux retentissant dans toute la pièce. Les yeux vitreux et semblait ne possédé aucune âme, le grand homme s'approcha du verdâtre et le détacha d'un coup brusque qu'il en tomba à genoux sur le sol. L'homme blond se tenait droit devant lui, ne bougeant pas un seul de ses membres. En se relevant, un peu fébrilement, il se mit à marcher vers la porte. Le garde le rejoignit et ouvrit la porte. Sans un mot, Xavier sortit de la pièce suivit par cet homme dont il ne connaissait pas le nom. Pourquoi s'intéresser à ses bourreaux, de toutes façons ?

Xavier avançait dans le couloir. Ses yeux flamboyaient d'une lueur de détermination intenses. Le garde le déposa et ouvrit violement la porte d'une des salles de tortures dont il ne faisait même plus la différence tant elle se ressemblait. Les coups de feu fusèrent brusquement jusqu'à ce qu'il entende le son de deux corps s'écraser au sol. Le blond ne bougea plus pendant un moment avant d'esquisser un geste en arrière et s'en aller. Xavier s'avança dans la pièce et s'abaissa pour prendre le trousseau de clef qui pendait sur la ceinture d'un des cadavres au sol. Il s'approcha ensuite de la prisonnière qui releva des yeux argentés en sa direction. Il la détacha sans plus tarder.

« On va chercher ton copain, et on se tire d'ici. »

Hochant la tête de compréhension, Rui se hâta à sa suite. Ils traversèrent les immenses et étroits couloirs de la prison. Leur cœur battait si fort d'anxiété qu'ils auraient pu recouvrir leurs pas qui résonnaient à peine entre les murs. Leurs yeux écarquillés de méfiance, se baladant frénétiquement dans tous les coins et se dirigeaient avec vitesse vers n'importe quel son qui s'élevait dans l'air.

Quand ils atteignirent enfin Shun et le garde blond, ce premier se précipita à leurs côtés, dépassant l'adulte, et enferma Rui dans ses bras avant de la faire reculer avec brusquerie. D'une voix froide et dénué de sentiments, le blanchâtre dit durement :

« Tue-le.
-Quoi ? la voix de Xavier claque dans l'air avec surprise.
-Shun-
-Tue-le, je te dis ! »

La voix autoritaire qu'il avait prise avait déconcerté le vert. Mais son regard sans faille et la manière protectrice dans laquelle il avait enlacé sa protégée lui avait soufflé l'idée qu'il devait lui faire confiance. Alors sans plus de questions, il avait fait lever le bras du blond et lui avait fait tirer cette unique et mortelle balle sur le tympan. Le corps du garde retombant lourdement sur le sol. Derrière l'imposant et pourtant si maigre corps du jeune Aoki, Rui écarquilla les yeux à la scène qui se jouait devant elle en déglutissant sans un bruit. Sans s'en rendre compte, ses doigts resserrèrent un peu plus fort le t-shirt sale et déchiré de son compagnon qui claqua sa langue à son palais en la rapprochant encore près de lui.

Héros au Sens Propre [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant