CHAPITRE XX

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Et les résultats tombèrent. Daisuke Shitoba avait encore gagné. A quelques votes près. All Might avait reçu quarante-neuf pourcent des votes en sa faveur. Et Daisuke en avait reçu cinquante et un. Ils avaient un écart de seulement deux pourcents. Face à ces résultats plus que surprenant, Todoroki n'en revenait pas. C'était décevant. Décevant mais incroyable. Il était incroyable de voir que malgré l'in expertise de l'ancien numéro un dans la politique, les gens avaient assez confiance en lui pour vouloir l'élire ministre. C'était fascinant. Malheureusement, Daisuke revenait au pouvoir, et donc ses expériences macabres allaient continuer. Mais heureusement, ils avaient prévu cette situation. Ils avaient établi un plan B.

Tooru Hagakure avait été présente quand Rui reparut devant All Might, car Monsieur Aizawa l'avait elle aussi convié à la rencontrer. Enfin, rencontré était un bien grand mot. Tooru connaissait la jeune Suzuki. De loin. Elles n'avaient jamais été proches et ne se connaissaient que de loin. Les rares fois où elles avaient un minimum discuté avait toujours été en rapport avec les cours. Mais elle était venue à son enterrement. Malgré qu'elles n'aient jamais été amies, elle avait été sa camarade de classe et sa mort l'avait profondément attristé. Alors quand elle l'avait revu, elle avait été très surprise. Elle n'avait pas pleuré, comme All Might, ni n'avait même sangloté. Elle avait simplement été étonnée. Très étonnée. Puis, sans qu'elle n'en sache plus, elle avait vu All Might demandé pardon à son ancienne camarade ressuscitée. Elle n'avait pas posé de question. La jeune héroïne était consciente qu'elle n'était pas vraiment en position pour faire un quelconque interrogatoire.

Tooru ne pouvait dire qu'elle connaissait beaucoup Rui. Mais elle avait observé sa façon d'être. La Rui telle qu'elle la connaissait était une jeune fille, une jeune femme snob, qui avait l'air de ne s'intéresser qu'à très peu de chose, réservée. Mais elle avait pu le remarquer, dans les situations d'urgence, elle savait garder son calme et gérer cela. Elle possédait une lueur de détermination et de sincérité qui l'avait toujours mise en confiance. Mais celle qu'elle rencontra ce jour-là ne possédait quasiment aucune lueur. Quasiment, car la seule lueur qu'elle remarqua dans son regard fut de la peur. Et pas ce genre de peur quotidienne qui survenait lorsque l'on regardait un film d'horreur où elle ne savait quoi. Non, c'était cette peur infaillible qui le saisissait comme si sa vie était en danger à chaque parole qu'elle prononçait. Ce genre de peur qu'on n'oubliait jamais.

L'instant juste après toutes ces émotions, Tooru se retrouva muni d'une mission donnée par Eraser Head. Et ce fut à ce moment-là que la jeune femme commença à disparaître.

Quand Rui perdit connaissance, elle sut ce qu'il se passait déjà. Et étrangement, cette fois elle ne repris pas connaissance dans une cave ou dans une prison. Elle se retrouva dans un grand bureau, les poignets liés et la bouche barré par un tissus. Elle observa les lieux, néanmoins apeurée. Elle savait ce qui allait se passer. Et son cœur ne pouvait s'empêcher de battre à un rythme effréné. Puis quand ses yeux se perdirent dans un regard brun presque noir de l'homme derrière un bureau, ses pupilles se dilatèrent pour laisser la place à une véritable terreur sans nom. Elle avait beau savoir ce qui allait se passer, se retrouver face à cet homme l'effrayait plus que de raison. Pourquoi ? Tout simplement parce que cet homme était sa mort. Cet homme, Daisuke Shitoba, était celui qui avait fait de sa vie un véritable enfer sur Terre.

« Bonjour Rui. Comment vas-tu ? »

Cette voix mielleuse qui résonna dans le creux de ses oreilles lui coupa le souffle. Elle se recula vivement en le voyant s'approcher d'elle. Mais en le voyant secouer ferment la tête en lui ordonnant de s'arrêter là, elle le fit, incapable de faire autre chose. Rui s'était préparée mentalement à mourir à tout instant. Mais ce qu'elle souhaitait était de ne pas revivre les tourments qu'elle avait tant vécu ces dernières années. Et ceci, le ministre l'avait très bien compris.

Héros au Sens Propre [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant