Un Alter de prédilection était un Alter rare qui permettait à celui qui le possédait de lire l'avenir ou plutôt le « destin ». C'était un Alter si convoité dans le monde que ceux qui le possédait, s'ils ne finissaient pas capturer puis torturer ou mort, vivaient comme s'ils étaient des bêtes de foire, toujours dévisagés et jalousés. Cet Alter était un don du ciel. Mais comme tout Alter, il avait des contraintes. La prédilection permettait aux héros d'entrevoir un bout de l'avenir. Cependant, en contrepartie, cet avenir ne pouvait se retrouver changer. C'était le seul inconvénient de ce pouvoir si exceptionnel. Et si celui-ci changeait malgré tout, l'avenir de son utilisateur se retrouvait tragiquement scellé. Sans aucun échappatoire. Et cela lui avait coûté la vie.
Shun, depuis bien longtemps, se savait condamné. Et au lieu de le nier il avait pleinement accepté cette vérité le jour où il avait ordonné à Xavier de tuer cet homme. Rui l'avait bien compris, elle, assise face à sa tombe. Et face à lui qui ne respirait plus, elle ne pouvait que laisser couler ses larmes sans un seul bruit. Elle n'arrivait même plus à sangloter. Ses yeux étaient éteints, plus aucun sentiment ne s'affichait sur son visage. Elle avait cette sensation légère de flotter et pourtant son corps était toujours aussi lourd.
Elle comprenait pourquoi ses yeux brillaient dans les derniers instants de sa vie. Il utilisait son Alter pour connaître les minutes à venir. Elle qui avait toujours pensé qu'il n'en possédait pas... En y réfléchissant profondément, elle ne le connaissait pas. Elle ne le connaissait pas et cette constatation lui fendit bien plus le cœur. Alors qu'il savait tout d'elle. Alors qu'il avait tout fait pour elle. Elle comprit alors comment il savait toujours tout. Elle comprit comment il pouvait connaître l'identité de l'homme à la tête de l'Elite. Elle comprenait comment il avait pu être certain que tout se passerait bien et comment il possédait des réponses qu'ils n'étaient pas capables de même effleurer de leurs doigts.
« Il ne m'a plus jamais dit je t'aime... »
Et elle se souvenait avec amertume la seule fois où il lui avoua l'aimer. Dans cette cellule macabre et sombre. Dans la pénombre de la nuit ou du jour. C'était la première et la seule et unique fois où il lui avoua l'aimer sincèrement. Et puis il ne lui avait plus dit. Elle ne lui en avait pas voulu sur le coup. Elle pensait qu'il ne savait pas aimer. Il ne savait pas aimer. Il n'avait jamais appris comment faire et pourtant, il l'avait aimé d'une façon si belle et dramatique. Et ce « je ne t'aime plus », elle en avait compris son sens. Il voulait qu'elle puisse l'oublier plus facilement, n'est-ce pas ? Il la voulait heureuse. Alors plutôt que de se confesser, il l'avait rejeté. Mais ça n'avait pas marché. Parce que Rui savait pertinemment qu'il l'avait aimé. Sinon pourquoi donc lui offrir cet horrible sourire comblé et si amoureux avant son dernier souffle... ? Il l'avait aimé si passionnément que c'en était fou. Et Rui l'avait aimé en retour.
Derrière elle, silencieux, Shoto l'observait telle une femme veuve devant la tombe de son mari. Il se sentait de trop face à tout ceci. Et Rui ne faisait attention à rien d'autres. Elle avait compris. Elle avait enfin tout compris. Et la vérité la faisait souffrir à un point qu'elle n'aurait jamais imaginé. Elle aurait pu mourir, elle aurait pensé que rien ne changeait. Connaître toute cette affaire la rongeait jusqu'au plus profond de son être. Puis d'un coup, sans que Todoroki ne s'y attende, elle parla :
« Tu te poses des questions... hein... Comme moi quelques mois plus tôt... »
Il ne répondit pas. Puis il dit :
« Que veux-tu m'expliquer, toi, il dit d'une voix douce.
-Je ne sais pas... Je ne sais pas...
-Alors dis-moi la vérité. »C'était la seule chose qu'il lui implorait. C'était la seule manière pour lui de comprendre. Et elle lui raconta tout. Elle lui raconta absolument tout. Shoto ne respirait même plus à la fin de son récit et sa poitrine se comprimait douloureusement en lui.
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Héros au Sens Propre [Tome 2]
FanfictionLes hallucinations n'étaient qu'un mensonge de notre esprit. Cependant, ceux-ci étaient tellement réalistes qu'au bout d'un moment, notre cerveau se demande ce qui était vrai ou faux. Mais ce qui était arrivé n'était pas une hallucination. Après tou...