Les nuits se succédèrent à une vitesse folle, si bien qu'elle ne sentit même pas ces deux semaines passer. Tout ce à quoi elle pouvait songer était ces longues nuits qu'elle partageait à présent avec son esprit qui avait pris la forme de la matriarche Suzuki. Elle était si profondément absorbé par ce mensonge qu'avait créé son esprit qu'elle ne semblait plus différencier le vrai du faux. Plus les jours passaient, plus elle semblait impatiente de retrouver cette salle. Plus les jours passaient, et plus Shin regardait la jeune fille d'un regard méfiant. Il n'était pas dupe. Il n'était pas aveugle non plus. Il ne comprenait pas cette gaieté qui pétillait dans ses yeux lorsque les lumières se rallumaient, ni ce sourire presqu'éclatant qui animait ses lèvres quand des pas s'approchaient de leur porte. Mais surtout, il ne pouvait s'empêcher de remarquer cette lueur de folie qui semblait briller dans son regard lorsqu'elle s'en allait. Et ce détail, plus que les autres, l'effrayait en tout point.
oOo
« Todoroki, attends- ! »
Shoto n'avait rien contre elle. Elle était gentille et gaie. Mais ces derniers temps, elle l'agaçait. Ils n'étaient pas amis, alors le jeune homme ne comprenait pas son besoin de venir le voir à chaque fois que leur chemin se frôlait. Sans l'écouter, le jeune homme continua son chemin, déjà en retard pour sa réunion avec quelques anciens membres de la classe A de Yuei. Ayant tous plus ou moins un jour de libre dans leur agenda, certains d'entre eux avaient noté bon de se retrouver à Tokyo pour pouvoir se retrouver un après-midi. Certains d'entre eux ne pouvaient pas venir, mais la majorité de l'ancienne classe A de Yuei avait pu répondre présent.
Il avançait sur le campus d'un pas quelque pas rapide, pressé de retrouver ses anciens camarades et d'échapper à sa camarade du moment. S'il devait la décrire, Airi serait un ange tombé du ciel. Elle était d'une gentillesse et d'une bonté angélique, et cela faisait que Shoto souhaitait la blesser le moins possible. Mais ces dernières actions l'accablaient de plus en plus. Autrefois, il aurait pris sur lui pour supporter la situation. Mais aujourd'hui, il ne pouvait pas. Il avait changé, grandi, et esquivait la présence de la jolie blonde.
« Todoroki, il faut qu'on parle ! S'il te plaît ! »
Le ton suppliant de la jeune fille le fit ralentir jusqu'à ce qu'il s'arrête complètement de marcher, l'attendant. Quand elle arriva vers lui, elle était un peu essoufflée, son souffle légèrement hacher. Le fils du héros numéro un se retourna lentement pour faire face à la jeune fille, le regard neutre, néanmoins décidé à discuter avec elle. Elle semblait elle aussi décider à en découdre une bonne fois pour toute. Cette situation avait assez durée pour elle. Ils ne pouvaient pas continuer sur des non-dits et la culpabilité la rongeait. Ils devaient parler. Tous les deux en avaient conscience, car Shoto ignorait ce qui lui arrivait pour ne plus le lâcher et Airi souhaitait lui poser des questions qui lui tenait trop à cœur. Le cœur au bord des lèvres, la jeune fille n'osait sortir un seul mot d'entre ses lèvres. Alors ce fut le jeune homme qui commença, en ayant assez du silence qui les assaillait.
« Qu'est-ce qu'il t'arrive ? »
Airi se mordit la lèvre inférieure puis ses pupilles commencèrent à briller d'incompréhension soudaine.
« Ça fait deux semaines que tu agis bizarrement. Je ne comprends pas pourquoi, il souffla doucement.
-Pourquoi tu me fuis... ? »Sa petite voix claqua dans l'air, si bien qu'elle fit froncer les sourcils de l'adolescent. Réfléchissant un instant à la réponse la plus adéquate qu'il pouvait sortir, il décida donc qu'il valait mieux pour lui d'être sincère avec elle.
« Je te trouve étrange. On ne se connaît pas. Les seules fois où on s'est réellement parlé, c'était pour les cours ou quelques rares fois lorsque tu venais dans la salle de sport du campus. Ça ne me dérangeait pas qu'on se parle. Mais pourquoi te conduis-tu comme si nous étions ensemble ? »
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Héros au Sens Propre [Tome 2]
FanfictionLes hallucinations n'étaient qu'un mensonge de notre esprit. Cependant, ceux-ci étaient tellement réalistes qu'au bout d'un moment, notre cerveau se demande ce qui était vrai ou faux. Mais ce qui était arrivé n'était pas une hallucination. Après tou...