CHAPITRE III

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Il s'entraîna encore dans la grande salle de sport d'Himegaki. Être étudiant ici avait été bien plus facile qu'il ne l'aurait cru. Mais Shoto avait toujours été un bon élève. Aux yeux de ses camarades, c'était normal qu'il s'en sorte aussi bien, lui qui a toujours été travailleur. Il était, par ailleurs, un exemple à suivre pour les nouveaux étudiants qui arrivaient là-bas. Essoufflé, il fit une courte pause dans son entraînement, allant s'asseoir sur un banc où il avait posé ses affaires. Il observa ses camarades s'épuiser à la tâche. Il n'était pas le seul héros qui aspirait le respect. Bien d'autres se trouvaient ici. Il sentit quelque chose entrer en contact avec son dos nu. Le jeune Todoroki se retourna pour apercevoir les yeux violets et les cheveux ambrés de sa collègue d'université. Airi lui tendait une serviette mouillée dans le but de le rafraîchir, ce qu'il accepta volontiers. Leurs rapports s'étaient améliorés depuis le mois dernier. Ils étaient courtois, proches sans l'être trop. Shoto acceptait sa présence et Airi gardait ses distances, consciente qu'il n'appréciait pas être collé dans tous les sens. C'était agréable d'avoir quelqu'un sur qui compter. La jeune Kato était une personne très gentille et agréable. Alors Shoto n'avait aucun mal avec sa personne. Puis après quelques minutes de tranquillité, le jeune étudiant se releva et repris son entraînement là où il l'avait laissé.

oOo

« Aoki... »

Il venait tout juste de revenir, leurs bourreaux l'ayant balancé dans la cellule, comme ils en avaient l'habitude. Ils refermèrent la porte blindée de leur cellule qui émit un son similaire à un grondement. Le jeune homme n'eut le temps de dire un seul mot que Rui s'était déjà précipitée vers lui pour constater l'état de ses blessures. Doucement, elle posa une main sur sa joue et ses deux pupilles d'argent parcoururent son visage et son corps avec une vitesse particulière. Ils n'allaient pas tarder à éteindre les lumières, et jusque-là, Rui voulait vérifier l'état de toutes ses blessures.

« Ça va... »

Elle ne l'écouta pas et continua son inspection sous le regard agacé de son compagnon. Il se dégagea d'un mouvement de la tête.

« Ça va je te dis... »

Elle fronça les sourcils et se retint de justesse de lui lancer une remarque cynique en voyant une grimace de désagrément se peindre sur ses traits. La noirâtre s'écarta de lui à bonne distance et ramena ses jambes contre elle. Elle ne dit pas un mort lorsqu'elle l'entendit émir une plainte, ni même lorsqu'il eut du mal à se relever pour aller se réinstaller en face d'elle. S'il ne voulait pas de son aide, tant pis. Elle commençait à le connaître : il ne voulait ni se sentir redevable, ni misérable face à elle. Il avait une fierté bien plus grosse que la sienne.

« Ils ne peuvent pas me tuer de toutes façons... »

Elle ne releva même pas sa remarque, consciente qu'il ne lui répondrait jamais. Inconsciemment, ses doigts vinrent jouer avec le bout de son pendentif. Attiré par le mouvement de sa main, les yeux rubis de Shun se posèrent d'eux-mêmes sur son bijou. Il eut un sourire railleur en la voyant. Lui aussi, avant, il avait espéré pouvoir sortir d'ici. Il s'était raccroché à n'importe quoi et était tombé de très haut.

« Quoi ? »

Suzuki avait capté son attention et le regardait à présent avec interrogation, ayant serré contre elle son collier sans s'en rendre compte. Il émit un petit rire sardonique.

« C'est ton copain qui te l'a offert. »

C'était bien plus une affirmation qu'une réelle question.

« Non..., elle répondit. Je l'ai acheté...
-Alors t'as acheté le même pour ton copain. »

Elle plissa les lèvres, incapable de rétorquer quoique ce soit. Sa déduction l'agaça. Le sourire sur son visage s'agrandit et se mélangea à une pointe de dégoût.

Héros au Sens Propre [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant