Mina et Eijiro l'avaient obligé à participer à cette fête d'étudiants. Ils avaient argumenté qu'il avait besoin de sortir, de s'aérer l'esprit. N'ayant aucun autre choix, Todoroki les avait suivis sans plus de questions. C'est ainsi qu'il se retrouva accolé au mur de chez un certain Aki Mabushi, collé à son téléphone et ses amis non loin de lui. Il leva cependant les yeux de son cellulaire lorsque Kirishima l'interpella et lui intima de les rejoindre. Sans plus de mots, il s'approcha du groupe dans lequel ils participaient activement aux conversations. Shoto se plaça près de la rose qui souriait et parlait avec gaieté. Il sourit en la voyant aussi pétillante. Elle allait mieux. Il était heureux qu'elle puisse de nouveau rire avec les autres, comme lorsqu'ils étaient plus jeunes. Et cela avait le don de le rassurer. Cela le confortait dans l'idée qu'il pourrait un jour de nouveau profiter comme elle pouvait le faire maintenant. Même s'il en doutait encore beaucoup.
oOo
« Comment... C'est quoi ça... »
La respiration calme de Rui s'accéléra subitement pour se hacher. Son corps ne voulait plus répondre, elle était comme figée face à la vision qu'elle avait. Et pourtant, c'était comme si elle pouvait sentir son corps entier trembler dans son immobilité.
Elle s'était habituée à la salle. C'était l'endroit le plus sale et nauséabonde de toute la prison. A côté, les cellules étaient propres. C'était la salle des tourments et des peurs. Celle où souffraient tant les occupants de la prison, elle-même comprise. Toutes les fois où elle était retournée aux côtés de Shun en pleurant et déversant toutes les larmes de son corps, jusqu'à en finir déshydratée. Apeurée, terrifiée... Shun l'avait tant de fois pris dans ses bras pour calmer ses pleurs, et lui avait tant répété de mots rassurants qu'elle ne les comptait plus. Elle ne savait même plus depuis combien de temps elle se trouvait dans cet endroit. Elle avait complètement perdu la notion du temps. Tout ce qu'elle faisait c'était de supporter cette pièce qui la maintenait en horreur. Grâce aux paroles de Shun.
L'Aoki lui avait expliqué le fonctionnement des tortures. Les hommes étaient blessés et meurtri jusqu'au lever du jour. C'était une torture physique et meurtrière. La raison pour laquelle Shun était surpris qu'elle n'ait pas virée folle rapidement était le fait que leurs tortures n'étaient que psychologique. Les femmes de cet endroit étaient soumises à respirer un gaz hallucinatoire qui les plongeait dans une atmosphère horrifiante qui les faisait voir leurs peurs les plus enfouies et les plus sombres. Si la plupart des hommes finissaient par mourir d'épuisement face aux acharnements des gardes, les filles viraient, pour la plupart, folles. Mais elle, elle avait gardé sa conscience intacte, la gardant sur la terre ferme. Elle avait fait face à toutes ses peurs les plus profondes, et en était toujours ressorti indemne bien qu'en pleurs.
Mais jamais encore elle n'avait eu à faire face à sa mère.
« Bonsoir Rui. »
Les yeux écarquillés et dilaté de stupéfaction, Rui ne réussit qu'à entrouvrir et refermer ses lèvres avec frénésie sans jamais ne sortir un seul son de sa bouche. Assise sur le seul crasseux et visqueux, la jeune fille esquissa un mouvement pour amener sa main vers le bas de son visage. Collée au mur, elle ne pouvait se détourner de la silhouette gracieuse qui se tenait devant elle. Sa mère était là, dans une parfaite hallucination. Un parfait mensonge. Elle possédait toujours cet air de maturité qui la caractérisait auparavant. Elle avait toujours des traits fins et détendus et ses yeux d'argents similaires aux siens scintillaient toujours de gentillesse et de bonté. Elle se tenait toujours droite face à elle, ses cheveux blond vénitien descendaient jusqu'au bas de son dos dans une cascade gracieuse et souple. De sa hauteur, Rui vit la silhouette de sa génitrice s'arquer vers l'avant. Toujours sous le choc, la noiraude ne pouvait répondre à la voix chaleureuse qu'elle entendait et qu'elle avait tant aimé écouter dans son enfance.
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Héros au Sens Propre [Tome 2]
FanfictionLes hallucinations n'étaient qu'un mensonge de notre esprit. Cependant, ceux-ci étaient tellement réalistes qu'au bout d'un moment, notre cerveau se demande ce qui était vrai ou faux. Mais ce qui était arrivé n'était pas une hallucination. Après tou...