prologue

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      J'entendis les coups de cet homme, mon corps raidît assis dans le noir, tétanisé. Donghyun lui suppliait d'arrêter, il l'assurait qu'il changerait, non loin, dans l'autre chambre. Mais mon géniteur ne l'écoutait pas et criait seulement plus fort. Encore plus fort.

« pourquoi ai-je eu à élever un fils ainsi !? Pourquoi, mon Dieu, mon fils est-il comme ça !? »

Ce fut quelques paroles déchirantes parmi tant d'autres qu'il lui avait émises.
Mes mains tremblaient, attendant que ce cauchemar se finisse, attendant que ma mère, enfermée dans sa chambre elle aussi, finisse par défendre son première enfant, son fils favori. Celui qu'elle a mit au monde, celui qu'elle a essayé de protéger toute sa vie.

Alors pourquoi ? Pourquoi ne venait-elle pas à son secours ? Pourquoi cet homme qui se faisait appeler père n'acceptait-il pas la différence de mon frère ? C'était pourtant le premier à avoir des relations avec des hommes, et maman le savait.
Maman savait tout depuis longtemps déjà. Mais maman n'a rien fait pour arrêter cela, elle n'a pas bouger une seule fois pour faire arrêter cet acte répugnant.
Maman avait peut-être peur. Maman avait peut être peur qu'il ne s'énerve. Que cet homme en vienne aux mains avec elle comme il le faisait si facilement avec nous. Maman avait peut-être besoin de se protéger elle, avant ses enfants. Maman ne nous aimait peut-être pas. Mais ça, je le comprenais. Avoir des enfants avec le diable en personne ne nous donnerait qu'envie de nous haïr pour ce qu'on est devenu et d'haïr ce qu'on a créé...
Les coups continuèrent pendant que Donghyun pleurait à bout de souffle, sans doute amoché, ensanglanté, tétanisé, traumatisé par ce qu'il se passait vraiment.

Pourquoi ne parvenais-je pas à bouger ? Mes membres étaient comme scotchés. Je n'avais jamais eu aussi mal, mentalement. Pourquoi ne pouvais je pas sauver mon frère ? Celui qui m'a réconforté quand cet homme me faisait peur, celui qui me donnait l'Amour que mes deux responsables légaux n'ont jamais été capable de me donner. Celui qui m'aidait à connaître la vie, qui m'apprenait à finalement être heureux malgré ce qu'il se passait à la maison. J'étais sans doute apeuré aussi, autant que maman. J'avais peur qu'il me fasse tout ce dont il est capable de me faire si j'osais passer la porte. J'étais apeuré à l'idée de bouger de cette chambre aussi lugubre que l'atmosphère dans cette maison.

J'avais tellement peur.

J'entendais le point de cet homme frapper fort, étrangler fort, cogner fort, un peu trop fort. Beaucoup trop fort, comme si il frappait tout droit dans mon cœur. Comme s'il allait briser ce mur qui sépare la chambre de mon frère de la mienne.








Il avait frappé trop fort.

Les bruits cessèrent. Les sanglots de mon frère s'étaient arrêtés. Les coups de cet homme avaient cessé. Le silence total. Seul pouvais-je entendre la respiration saccadée de cet homme. Mais pas celle de mon frère. Ses pleurs avaient cessé. Le calme étaient roi de la maison.

Il avait frappé un peu trop fort. Il avait transpercé mon cœur beaucoup trop fort.
Silencieusement, mes larmes se sont mises à coulé abondamment sur mon visage.

Donghyun avait cessé.

Mes mains tremblaient encore plus pendant que je prenais mon téléphone en main et conscience de la situation.
Ma gorge était serré, ma tête tournait, ma bouche tremblotait aussi.

Le cauchemar était fini.

911...

FORELSKET  ★ MarkHyuck Où les histoires vivent. Découvrez maintenant