La fugue

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« Espèce de bon à rien... espèce de monstre... comment oses-tu nous faire ça à nous... ?

-Mais... je... je ne comprends... pas, dit le petit garçon sentant les larmes couler le long de ses joues.

-Et en plus il pleure... tu n'es qu'un monstre, dit Vernon Dursley en frappant le petit garçon. »

Harry ne disait rien, les coups, il en avait toujours eu droit, aussi loin que remonte sa mémoire ; pour lui c'était normal d'être giflé quand il avait fait des bêtises.

Et des bêtises, il en faisait énormément, il ne faisait que ça d'ailleurs, un verre cassé, c'était sa faute, un cadre cassé, c'était sa faute... une porte qui s'ouvre toute seule, c'était sa faute... des clés qui disparaissent, c'était sa faute... Dudley qui pleurait, c'était sa faute... en un mot, dès qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas, c'était sa faute.

Il en avait toujours été ainsi aussi loin que remontait sa petite mémoire. Sa chambre ? Un simple placard où il était enfermé la plupart du temps, enfin quand il n'était pas occupé à faire les corvées de la maison. Dudley ne faisait pas les corvées mais c'était normal, après tout lui était le vrai fils de Vernon et Pétunia. Harry avait de la chance d'être chez eux, enfin ça, c'était le point de vue de son oncle.

Harry avait toujours enduré les coups et les repas qui sautent, le ventre qui faisait mal parce qu'il n'avait rien à faire, les étourdissements à cause du manque de vitamines, les malaises qui devenaient de plus en plus fréquents.

Harry Potter était comme certains autres enfants, un enfant battu et pour quelle raison ? Lui-même n'avait jamais compris les raisons pour lesquelles Vernon le frappait, après tout si Dudley faisait tomber le verre de la table de la cuisine et que celui-ci se cassait... ce n'était pas sa faute, pourtant il se faisait frapper.

Si un enfant du quartier avait mal visé et avait cassé une vitre avec sa balle de tennis... ce n'était pas sa faute, pourtant il se faisait frapper.

Et cette fois, pourquoi se prenait-il des coups ? Ah oui ! Parce que Dudley s'était fait piquer par une guêpe et Vernon avait dit que c'était de sa faute.

Une fois de plus, il saignait au niveau de sa lèvre, ses lunettes étaient comme à leur habitude complètement cassées et sa mâchoire lui faisait mal... mais ça, il n'avait pas le droit de le dire et encore moins de s'en plaindre. S'il avait le malheur de s'en plaindre, il s'en prenait encore plus. On pouvait même dire que Harry, à force d'encaisser les coups de Vernon, n'avait plus la même notion de la souffrance et de la douleur, il encaissait les coups de mieux en mieux mais le résultat était là : il avait du mal à marcher, ses bras lui faisaient continuellement mal et sa respiration se dégradait peu à peu.

Qu'avait-il fait pour mériter cela ? Il ne le savait pas, longtemps il avait prié pour que ses parents viennent un jour le chercher... ou même un ami de ses parents... ou simplement quelqu'un qui veuille bien l'aider... une personne qui veuille bien s'occuper de lui... quelqu'un pour le sauver. Mais cette personne tant attendue ne venait pas, c'était toujours pareil, Harry priait très fort mais personne n'entendait sa prière...

~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*


Cela faisait déjà 5 ans... cinq ans qu'il se morfondait dans son coin, refusant toute l'aide que voulait lui apporter Dumbledore. C'était pourtant le dernier contact qu'avait Remus avec le monde de la magie mais il s'en moquait éperdument, cela faisait cinq ans qu'il avait tout perdu... absolument tout.

Seule la pensée que Harry soit toujours vivant et vive heureux l'aidait à tenir, il avait souvent songé à lui rendre visite mais il ne le pouvait pas pour une excellente raison... Dumbledore lui avait dit que Harry était en sécurité mais il ne lui avait pas dit où.

Pourtant cette seule pensée arrivait à le maintenir en vie, il avait décidé de se laisser mourir mais Dumbledore l'en empêchait, Dumbledore veillait sur lui... pourquoi ? Il n'en avait aucune idée mais le vieux sorcier était toujours là quand il se sentait craquer et qu'il voulait sauter le pas.

Cette fois encore, il se sentait prêt à affronter la mort, cette fois il se trouvait en haut d'une falaise d'où il avait une vue admirable, plus qu'un pas et il serait enfin de nouveau avec James et Lily, mais comme d'habitude...

« Remus... réfléchis je t'en prie, arrête de t'enfoncer encore plus dans ta dépression, je peux t'aider, je pense qu'il est temps pour toi de t'en sortir.

Une enfance dans les ruesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant