Un anniversaire surprise !

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Déjà mi-juillet et je n'arrive toujours pas à croire à ma chance. Je suis nourri, logé et même aimé, que demander de plus dans ma vie ? Surtout après toutes ces années à Azkaban. Le souvenir de cette période me donne toujours froid dans le dos mais les cauchemars qui hantaient mes nuits en prison ne m'ont pas quitté, bien au contraire. La présence d'Harry à mes côtés dans la maison abandonnée m'avait calmé et les cauchemars ne s'étaient manifestés que très peu, mais maintenant qu'il a sa propre chambre, ils reviennent encore plus fort que jamais.

Il s'agit toujours du même scénario, les fautes et les erreurs qui ont provoquées la mort de James et Lily me hantent. Je vois souvent James me reprochant d'avoir choisi Peter pour me remplacer et Lily m'accusant d'avoir maltraité Harry par l'intermédiaire de sa sœur.

De plus toutes les nuits je revois une autre terrible nuit, celle où j'ai fait la plus grosse bêtise de ma vie, la nuit où j'ai suggéré à James de changer le gardien du secret. Je me revois encore si confiant, si sûr de moi à propos de cette idée géniale. Puis vint ensuite un plan sur la famille Potter au grand complet, Harry dans les bras de sa mère et James tenant sa femme par taille. Cette image éphémère ne dure que quelques secondes car quelques instants après Peter assassine sauvagement Lily et James à l'aide d'une dague m'ayant jadis appartenue. Je sais bien sûr que Voldemort est responsable de leur mort mais, pour moi, tout est de la faute de Peter et donc par extension, de la mienne.

Une fois mon meilleur ami et sa femme mort, Harry se fait battre par une ombre sans apparence et je le revois comme lorsque je l'ai vu pour la première fois depuis mon évasion d'Azkaban, c'est-à-dire pratiquement mort.

En général je me réveille bien avant d'arriver à cette dernière image. Etrangement, c'est d'ailleurs celle-ci qui me fait le plus regretter ma bêtise. Par ma faute Harry a eut une enfance malheureuse. Un enfant ne devrait jamais avoir eu l'enfance qu'il a eue, et j'en suis le principal responsable.

Cependant ce n'est pas le seul cauchemar que je fais, maintenant que je vis aux côté de Snape mes cauchemars varient un peu. Je me revois en cinquième année lui indiquer la direction du saule cogneur et je m'imagine ce qui aurait pu arriver si James ne l'avait pas rattraper à temps. Plusieurs fois il m'est arrivé de voir Snape en sang pointer un doigt tordu vers moi et me traiter d'assassin. Ce soir là, c'est bien ce que j'ai failli devenir, un assassin. A l'époque j'avais trouvé cela injuste d'avoir eu une punition aussi sévère, deux mois de détention avec Rusard et de nombreux devoirs supplémentaires à faire pour différents professeur.

Aujourd'hui je me demande pourquoi Dumbledore ne m'a pas directement renvoyé de Poudlard ou livré immédiatement à Azkaban. A la place de Snape j'aurais été furieux devant cette injustice. Il y avait eu quelques cas d'exclusion d'élèves de Poudlard et pour des faits moins grave que ce que je venais de commettre.

Les cauchemars m'empêchent de dormir plus de deux heures d'affilées. En général je me réveille avant de commencer à hurler, mais il est facile de voir que mon sommeil est agité puisque les couvertures de mon panier sont en générale sans dessus-dessous et le panier lui-même n'est plus à sa place d'origine. Dans ces cas là, je range tout le plus discrètement possible et je pars visiter le château. Je ne veux pas rester dans l'appartement de l'homme que j'ai failli tuer il y a bien longtemps maintenant, la culpabilité m'étouffe et il me faut de l'air frais.
Au début c'était amusant de revisiter le château et tous les passages secrets qu'on avait découvert étant jeunes. Mais après deux semaines de cauchemars ininterrompus je connaissais le château par cœur et cela commençait à sérieusement m'énerver. Je me sentais oppressé et je n'arrivais pas à extérioriser. Je me refusais à partager mes cauchemars avec Remus, je lui avais déjà causé tant de peine.

Il m'est arrivé de nombreuses fois de vouloir simplement sauter de la tour d'astronomie mais je ne pouvais pas. Pas par lâcheté mais parce qu'à chaque fois je vois un petit garçon aux yeux d'émeraude qui pleure en découvrant la mort de son chien.

Une enfance dans les ruesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant