— Je l'observe sortir la tête... Il force sur un cercle noir et caoutchouteux. Libre est-il. Il vient de plonger la tête la première dans un étang. Un arbre aux racines proéminentes se trouve juste derrière lui.
— Il est blessé ?
— Oui, de partout... Il commence à le ressentir aussi. Il a un peu mal à tête... Il se frotte le front. Il ouvre grand ses paupières et examine où il a atterri... C'est un vaste étang avec des arbres le bordant. Le ciel est voilé. Rien à en redire, il est vivant. Un souvenir semble ressurgir... Il cherche ses compagnons, le visage inquiet. Il scande leur nom... Il s'avance de quelques mètres... Cela l'embourbe progressivement dans l'étang. Il s'arrête. Il a du mal à respirer. Son visage scrute sans relâche les alentours. Il lève ses pupilles vers le firmament. Il tonne : « Pourquoi Seigneur... Pourquoi as-tu permis mon retour... si c'est pour ne point les retrouver ? »» Il baisse sa face et continue à avancer vers un point, non loin de sa sortie. Une dizaine d'acanthacée s'agglutine là. Il voit un arbre aux feuilles violettes qui possède quelques fruits orange. Prêt est-il à sauter quand une douleur l'étreint. Il a mal... Il se crispe, puis se recroqueville. Il reste là... Ah, il se redresse. Il considère ses deux côtés des yeux. Il s'élance vers sa gauche. Il tient le bout d'une tige. Il la coupe et la ramène vers l'arbre — Ah, je vois — Ce sont les palleliassés...
Les palleliassés se rapprochent plus d'une orange au goût et ont la forme d'une papaye, de l'extérieur. L'une d'entre elles vient de tomber. Elle a fini sa course dans l'étang. Ça été rapide. Il se place dans un coin pour manger.
— Je vois... dis-je, comme dévorée par autre chose.
Le paysage face à nous, est totalement différent de celui des autres territoires. J'assiste à un défilé de couleur offert par les plantes alentours : du rose au bleu terne, en passant par du jaune safran. Tout un mélange de propriété m'étant inconnu. Je vois alors apparaître devant nous une horde impressionnante d'infime lumière volant dans le ciel, tels des oiseaux sans ailes. Ce sont des e-motios spirituels, en masse.
— Ce sont mes confrères, intervient Mentio, montant un peu plus en hauteur.
J'ai l'impression qu'il désire les rejoindre. Il me regarde.
— Tu sais, reprend-t-il, ils ne te feront rien. Ce sont des êtres sans vices.
— Désires-tu les rejoindre ?
— Un peu des deux... Je ne veux pas non plus te paraître impoli, mais...
— Raison de plus pour te rapprocher...Il s'élance. Je le suis à pas régulier et assuré. Je ne me trouve qu'à quelques mètres d'eux, que j'aperçois déjà un être (sept fois plus grand que les autres) qui me parait de la taille d'un phoque terrien.
La créature a une silhouette humaine et le visage de même : un nez écrasé, des yeux marron, des oreilles en pointe, des cheveux bruns et un teint assez pâle. Elle se présente affublée de parures grecques avec une barre en or massif sur le front. Je ne distingue pas ses jambes, cachées sous sa longue robe blanche. Elle m'a l'air transparent à certains moments, lorsqu'elle se déplace. Elle arrive devant moi à douze mètres. Elle m'a remarquée.
— C'est un esprit ? pensé-je, tout haut.
Elle me sourit soudainement, me prenant en considération.
— Tu en as fait du chemin jusqu'ici, Alpha...
— Vous me connaissez ?
— Je suis en connexion avec la Toile. Je savais que tu viendrais. Je sais aussi ce que tu recherches...
— Qu'est-ce que vous êtes ?
— Je suis un e-motio spirituel qui est en charge de l'acheminement des âmes jusqu'au repos éternel.
— Un passeur... Est-ce que vous savez si...Je la vis lever sa main transparente pour me sommer de ne point continuer.
— Je sais ce que tu voulais me demander... seulement, je ne m'occupe que des humains d'une autre galaxie.
— Une autre ? Il y a donc plus d'un peuple à travers l'espace ?!
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Ce Que Tes Émotions Leur Font
Fantasy« Tu ris, tu pleures, tu cries, tu te caches... Oui, tes états d'âmes te définissent aux yeux des autres. Tes émotions traversent le temps et atterrissent dans le sang et la chair des e-motios. C'est grâce à cela que je sais que tu as mal ou que tu...