Il s'arrête. Une dernière bouffée. Il a de quoi s'en faire.
— Je te remets sur la scénette. Il y a eu tout le tralala, les je-veux-pas-la-voir ou les tu-m'as-menti-depuis-le-début, n'est-ce pas ? Je me suis retrouvé piégé dans une trappe à rat. Et cela a duré deux semaines. Elle voulait me faire cracher les faits, je le savais. Et c'est peut-être cela qui la remontait tant. Je ne voulais vraiment pas avouer une chose aussi évidente ?
» Le plus abrutissant dans cette affaire, c'est que je savais tout cela. On n'est pas au début du dix-huitième siècle, où tout était encore anodin pour les couples tentant de chercher une cohésion sociale. Je comprenais ce qu'elle vivait, mais pourquoi est-il si difficile de vivre cela ? Pourquoi les séquences sans cesse ruminées dans les débats, les télé-réalités, les rencontres en club et même les séries télévisées sont si difficiles à encaisser quand cela arrive dans la réalité ?
Il stoppe net son monologue, les yeux dans le vide.
— Et puis, un jour, c'est arrivé... Elle venait de m'apporter mon plat. Je n'sais pas, je crois qu'elle a ressassé notre problème en utilisant un terme... et là,... paf... J'ai explosé... J'ai perdu le contrôle... J'ai frappé du point sur la table renversant l'assiette. Je me souviens l'avoir pris dans mes mains avec rage... l'avoir jeté contre le mur... Je me souviens avoir crié comme un malade en cet instant. C'est là qu'elle m'a dit que j'aurai mieux fait de rester entretenir mes saletés, loin de chez elle. Cela me fit un tour... La rage m'avait emporté. Je voulais lui prouver que je savais jouer à ce jeu et... qu'elle s'en repentira. Je me suis précipité dans ma chambre, fourrant le plus d'affaire possible dans mes valises. Je me dépêchais de partir de notre maison, ce même soir. Et puis, quelque chose arriva... quelque chose qui me transperça de part en part...
* * *
Les faits que me relatent Dylan me furent déjà énoncés par Elisa. Je me rappelle de la suite dans le bureau.
— Il se rapprochait de quelque pas. Je crus au début qu'il s'agissait d'un type qui venait me rapporter que j'avais laissé tomber quelque chose... mais, son silence me fit penser qu'il s'agissait plutôt d'une bande qui tentait de me détourner de la route comme cela se perpétrait aux États-Unis. Je lui assurais qu'il n'avait pas besoin de se donner la peine de me parler, j'avais compris son petit manège.
» Cependant, il s'avança d'un pas rapide me produisant la pire frayeur de toute ma vie. Je m'apprêtais à crier lorsqu'il s'excuse de m'avoir dérangé. Il passa son chemin. Quelques minutes après-midi il se retourna et me dit : vous êtes exactement comme je l'imaginais... deux yeux d'un vert clair, un nez plat et... cette vivacité... Il vous arrive de sourire lorsque vous regardez la mer, n'est-ce pas ?
Elle lève les pupilles en direction du psychiatre, toujours scotché aux moindres mots de sa patiente.
— Je me demande comment il pouvait savoir cela ? Me surveillait-il ? me suis-je demandée... Et avant que je ne prononce mot, il ajouta : si vous avez un peu de temps, je voudrais vous montrer des photos de bords de mer... enfin, quand il fera jour. Vous pouvez bien vous figurer que je me suis méfiée de lui. Je suis rentrée chez moi, j'ai commencé à surveiller mon allée du haut de mon appartement. Le lendemain, je tombais sur lui à la cafétéria, près de mon lieu de travail. Je l'avais assommé d'accusations, lui dictait mes exigences et faisais des menaces en tapant du poing. Et lui, il me répondit par un sourire. Il me dit qu'il ne savait rien de moi, pas même mon prénom. Il ne savait où je vivais, mais qu'il avait quitté son pays natal pour me trouver. Il m'avait vu en songe près de la mer, un sourire aguicheur. Très naturellement, je ne le fais pas confiance, mais je fus intriguée... Et plus les mois passèrent, je m'étonnais de découvrir en cet homme, tout ce qu'une femme désirait obtenir : de la sécurité, de l'affection, du changement sans aller dans l'extravagance, non plus.
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Ce Que Tes Émotions Leur Font
Fantasía« Tu ris, tu pleures, tu cries, tu te caches... Oui, tes états d'âmes te définissent aux yeux des autres. Tes émotions traversent le temps et atterrissent dans le sang et la chair des e-motios. C'est grâce à cela que je sais que tu as mal ou que tu...