Ce Que Tes Émotions Leur Font

Chap XI : Selfor (2/2)

Elle m'a regardé intensément à son arrivée, tout à l'heure. Nous étudierait-elle tous ? À première vue, elle ne semble pas si expérimentée. À moins que je porte un jugement trop subjectif.

Un ensemble noir sans manches, deux poches placées respectivement aux deux bras et des bottes en cuir tout aussi noir. Elle a une sorte de bâton sur son omoplate gauche. Je suis surpris de voir qu'elle se promène dans la Toile, sans autre arme que deux lames que je distingue dessinant les poches des genoux de sa silhouette.

C'est effrayant à en abuser. Pourquoi manquer autant de discernement ?

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Un déferlement d'e-motios, hein ? Cela a le mérite de faire mal. Nous avons perdu un compagnon. Qui est le prochain, maintenant ?

J'observe Bordos et Eskiell se frotter à un sport qui ne m'a jamais plu : débattre. C'est la raison pour laquelle je récolte déjà du bois pour ce soir.

Quand même, deux fois, ces bêtes nous ont attaquées. Il y a quelque chose qui cloche.

« Tu veux dire que tu nous as envoyé dans ce guêpier exprès ? »

Faunus a l'habitude d'être fourbe, lors de ses interactions en groupe. Mais là, il n'y a aucun sens à vouloir se supprimer soi-même. La preuve en est que son bras dominant, en a pris les frais. Bien-sûr, cela reste négligeable. Il va dans peu de temps, nous répondre.

Je me prends à regarder le ciel. Soudain, j'aperçois Alpha. Où se dirige-t-elle ? Elle est sacrement forte. Moi qui la prenais pour une novice complètement inconsciente. Je constate que ses capacités vont bien au-delà de ce que j'ai déjà eu l'occasion de voir.

Mais ce groupe est vraiment en mauvaise forme. Entre les piaillements d'Eskiell, les réticences du prêtre et les explications de Faunus. Je me demande bien si nous allons en sortir avec ce groupe. Ne serait-il pas tous des boucliers à notre service ?

Je me tourne vers le camp en pointant vers mon coéquipier. Je me crie à moi-même qu'il me faut aller jusqu'au bout et ne pas tenter de discuter avec lui, pour l'instant. Je ne tiens pas à nous rendre suspicieux aux yeux des autres.

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— Qu'est-ce que c'est ? Des corps ? murmuré-je sans me faire entendre des autres.

Loin de moi l'idée de m'émouvoir ou de craindre pour nos vies, j'en ai vu des corps à perte de vue et de toutes les couleurs du funeste. Je dois me préparer au pire. Avec ce spectacle, il est certain que nous aurons droit à un nouveau comité d'accueil.

Mais bon sang, pourquoi ce fichu idiot se rue sur Faunus à chaque mystère maintenant. C'est réellement un aventurier de bas étage. Il nous faut creuser pour comprendre son geste.

Imaginons que ce soit Faunus — Ce ne peut pas être lui — Il faudrait qu'il se soit muni d'un produit pouvant attirer ces créatures. Et quel intérêt pourrait-il en tirer ? Notre objectif est loin devant — C'est illogique — Nous avons besoin de tout le monde pour espérer arriver au moins au trois quart vivant.

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— Eh, les gars... Je ne vois plus notre aventurière.

La remarque du prêtre me pousse à me lever. En ce temps d'incertitude, il est fort probable de désirer s'éclipser furtivement. Je me rapproche de la racine où elle est. Je tâte le sol pour vérifier la direction de ses traces de pas.

Je force sur ma vue et me rends compte de la position dispersée des traces. C'est bien ce que je m'imaginais. Elle a dévalé la pente doucement avant de se lancer à grande vitesse.