Un départ qui va tout bouleverser

Chapitre 33

Mon téléphone affiche 7h14. Je sais qu'il me sera impossible de me rendormir. J'ai passé une nuit assez agitée. Toutes les révélations de la veille m'ont perturbé et je sais que ce n'était que le début. Quand est-ce que ce cauchemar va-il s'arrêter ? Quand est-ce que vais-je savoir la vérité ? 

Je jette un coup d'œil à Judith qui dort paisiblement puis je me lève. J'avance doucement vers mon dressing et j'attrape un tee-shirt de sport ainsi qu'un leggings. Un petit footing ne me fera pas de mal, ai-je pensé.

Après m'être changée, je descends dans la cuisine et remplie une bouteille d'eau. Je mets mes écouteurs et lance ma playlist. Je ferme la porte à clef derrière moi puis je commence à trottiner.

Arrivée au bout de la rue, je tourne à droite et longe le bord des trottoirs en direction de la plage. Je croise quelques personnes promenant leur chien ou allant chercher leur pain. J'accélère mes foulées en descendant jusqu'au bord de l'eau. Mon rythme cardiaque augmente et les battements de mon cœur cogne contre ma poitrine.

J'essaie de faire le vide dans ma tête mais les paroles de Sonia me reviennent sans cesse en tête. « Oui c'est moi », « mais pourquoi cette question ? Que lui est-il arrivé ? ». Je ne comprends pas ce que cette femme veut à mes parents. Et ça m'inquiète. J'aurais tellement envie de les questionner mais c'est impossible. S'ils savent que je suis au courant de quelques choses ils voudront à tout prix étouffer l'affaire. Alors voilà je suis là, sur la plage, à essayer d'oublier ce que je suis en train de découvrir.

Enfaite je crois que c'est ça : j'ai peur de découvrir la vérité. Peur d'être trahie par ceux que j'aime plus que tout au monde. Tu pourras être déçu même par ta propre famille, m'avait prévenu Mathias il y a quelques semaines quand nous nous parlions encore. Alors oui, c'est peut-être pour cela que je n'ai pas vraiment essayer de découvrir ce que cache ce déménagement si brutal. Mais je n'ai pas envie que ma vie change... pas maintenant que j'ai trouvé un équilibre entre mon ancienne vie à Strasbourg et ici à Nice.

Splotche, splotche. Je ne m'étais pas rendu compte que j'avais les pieds dans l'eau. Je cours sans trop réfléchir à ma direction et ça m'est bien égale !

Une heure plus tard je suis de retour à la maison. Judith vient juste de se lever. Elle est installée sur le petit comptoir un verre de jus de fruit dans la main droite et son téléphone dans l'autre.

-        Ah, Amélia ! Je me demandais où tu étais passée.

-        J'ai été faire un footing, histoire de me vider la tête.

Je prends un verre et me sers du jus de fruit.

-        Et alors tu as pu réfléchir un peu par rapport à... tout ça, dit-elle en faisant un large mouvement circulaire avec ses bras.

-        Non, pas vraiment... 

Judith me tend ses bras et je me blottis à l'intérieur. La présence et le réconfort de ma meilleure amie sont plus que les bienvenues.

-        Je vais me préparer et après ça te dit qu'on aille faire un tour en ville ? propose-t-elle.

-        Oui je veux bien.

Enfin prêtes, nous partons à pied de chez moi. Nous décidons de faire quelques boutiques. Nous nous achetons un nouveau maillot de bain chacune. Le mien est rouge avec des fleurs pour rappeler l'été et celui de Judith est vert métallisé pour rappeler, hum... son côté original !

Plusieurs boutiques et plusieurs achats plus tard nous arrivons devant le portail. Il est entrouvert et des voix s'élèvent de derrière la maison.