Chapitre 24

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Je me réveille encore habillée, comme la veille. Je n'ai pas entendu mes parents rentrer hier soir. Je me lève et je descends les rejoindre dans la cuisine.

-        Bonjour, je voulais savoir : tu as tout ce qu'il te faut pour la fête ? demande mon père.

La discussion que j'ai eu avec Mathias me reviens tout à coup.

-        En parlant de la fête, pourquoi en avez-vous parler à Mathias ?

-        Nous avions pensé que ce serais une bonne idée de l'inviter.

S'ils savaient...

-        Non c'est tout SAUF une bonne idée ! Vous auriez pu m'en parler avant !

J'enfile ma veste en jeans et cours jusqu'à la maison de Mathias. Je traverse la pelouse et toque à la fenêtre de sa chambre. Son rideau s'entrouvre puis se referme. J'attends qu'il ouvre sa fenêtre mais rien. Je me penche pour essayer de percevoir à l'intérieur mais je n'y vois rien.

-        Je suis là ! dit-il d'un petit geste de la main.

Je l'aperçois dans le reflet de la vitre et je me retourne.

-        Alors tu viens pour me donner ton invitation à la soirée ?

-        Détrompe-toi, je suis venue pour mettre les choses au clair. Mes parents ne te connaissent pas, ils ne savent pas de quoi tu es capable. Tu n'as pas intérêt de gâcher ma fête, d'accord ?

-        Ne t'inquiète pas, je crois que j'ai suffisamment fait de mal comme ça...

Je m'assoie sur le rebord de sa fenêtre.

-        Tu pourras dire à Théo qu'il a eu sa vengeance.

Je fronce les sourcils.

-         De quoi parles-tu ?

-        Il a réussi à m'éloigner de toi... Depuis que je t'ai rencontré, j'ai changé. J'ai réussi à me confier et à me rendre compte des choses que j'avais faites.

Il aurait fallu sens rendre compte plus tôt... Maintenant, il est bien trop tard pour tout réparer. Il a pris à Théo ce qu'il avait de plus cher. Alors à lui de payer maintenant.

-        Je comprends que tu m'en veuilles, mais laisse-moi te dire une chose Amélia... Même les personnes qui sont les plus chères à tes yeux peuvent te décevoir. Tu penses peut-être les connaître mais au final elles ne sont pas celles qu'elles prétendent être. Alors fais attention, tu pourras certainement être déçus, même par ta propre famille.

Même par ta propre famille. Ce qu'il vient de me dire, me fait mal au cœur. J'ai l'impression qu'il fait allusion à quelque chose, comme pour me prévenir. Mais je n'arrive pas à savoir quoi.

Je lui adresse un petit sourire pour masquer mon inquiétude. Je descends du petit rebord et marche vers l'arche fleuri.

-        Pourquoi me dis-tu tout ça ?

-        Je... je ne peux pas... oublie tout ça ! Je tiens à toi, Amélia. Tout simplement. Je suis conscient que tu ne veux plus me voir ni même me parler mais je veux que tu saches que si tu as besoin, je serais là.

Peut-être qu'il sait quelque chose sur moi ou ma famille ? Je cueille une des fleurs grimpantes qui se trouvent au-dessus de ma tête. Un léger vent fait tomber les pétales blancs, qui la rendaient si jolie. Si belle mais si fragile.

-        Arrête d'essayer de te faire pardonner...

Je laisse les pétales tomber sur le sol et ferme les yeux. Il soupir et s'assoie sur le banc. Mon téléphone se met à vibrer : c'est mon père.

Papa : Où es-tu, ma puce ?

Pour une fois, je suis contente qu'il interrompt une de mes sorties !

Un départ qui va tout bouleverserOù les histoires vivent. Découvrez maintenant