Chapitre 34

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En arrivant devant chez Mathias, Judith pose sa main sur mon épaule et me sourit. Mes muscles se détendent et j'inspire un bon coup avant d'appuyer sur la sonnette. Trois secondes plus tard, à peine, Mathias se tient devant nous.

-        Salut, commence-t-il.

Ses yeux passent de moi à Judith et je me souviens alors que je n'ai pas fait les présentations.

-        Voici Judith, ma meilleure amie. Elle est là pour la semaine.

Elle lui fait, poliment, un petit signe de la main.

-        Je voulais te parler de... ce qu'il s'est passé tout à l'heure.

-        Ah... oui.

Les traits de son visage s'accentuent et tout à coup je le sens tendu. Il nous propose d'aller nous assoir sous l'arche fleuri au fond de son jardin. J'accepte même si je ne comprends pas trop. Est-il nécessaire d'aller s'assoir juste pour avoir une conversation qui va durer quoi, cinq minutes ? A moins que ce soit plus compliqué que ça ?

-        Qu'est-ce qu'il se passe avec mes parents ? Qu'est-ce que c'est que cette histoire d'accord ?

-        Eh bien, comment expliquer...

Apparemment si ça à l'air plus compliqué que prévu. Mathias semble chercher ses mots et par où commencer.

-        Un matin alors que je rentrais chez moi, j'ai vu que le portail de chez toi était ouvert. Ce jour-là, c'était le premier jour d'emménagement de tes parents et toi, tu n'étais pas ici. Il faut savoir que la maison où tu habites était à vendre depuis un bon moment. Alors lorsque j'ai aperçu le panneau vendu, ça m'a intrigué. Je me suis avancé dans l'allée et j'ai entendu tes parents parler.

Il marque une pause et tourne la tête vers la gauche puis il repose son regard sur moi.

-        Ton père parlait de mettre un carton dans une pièce dont tu n'aurais pas accès. Il disait que tu ne devais absolument pas tomber dessus. Ta mère a ensuite évoqué qu'une certaine Sonia ne pourrait pas vous retrouver.

Sonia Muller, encore elle... cette fois il n'y a plus de doute possible, elle a un rapport avec notre déménagement.

-        Ensuite tes parents ont vu que j'avais tout entendu. Alors ils m'ont fait promettre que je ne te dévoilerais pas leur secret. Pour cela je devais m'assurer que tu ne te doutais pas qu'ils te cachaient quelque chose. Ils pensaient qu'en me rapprochant de toi, tu allais te confier. Je devais faire ça pour te protéger, m'ont-ils expliqué.

-        Alors le premier jour que j'ai débarqué au lycée, notre rapprochement si brutal c'était juste un rôle que tu devais jouer ? Tu avais tout prémédité ? Je me disais bien aussi ! Comment quelqu'un comme toi pourrait s'intéresser à moi. Tu te crois tellement supérieur et meilleur que les autres !

Il s'était en quelque sorte allié avec mes parents. Mais le plus décevant c'est de savoir que mes parents ont demandé à Mathias de se rapprocher de moi. Uniquement pour s'assurer que leur petit secret soit bien gardé. Mais ce qu'ils ne savaient pas c'est qu'entre-temps je me suis attachée à lui et que j'ai découvert quelle personne il était vraiment : égoïste. Tout ça à cause de mes parents ! J'aurais pu éviter d'être déçue et trahis mais malheureusement ce n'est pas ce qu'il s'est passé.

-        Écoute-moi Amélia, lorsque j'ai commencé à te connaitre je me suis directement attaché à toi. Et puis mon passé ma rattrapé et je t'ai déçu. J'en suis conscient.

-        Ce qui est fait est fait. Il fallait y penser plus tôt. Aujourd'hui ce qui importe c'est ce que mes parents me cachent, OK ?

-        Ce n'est pas à moi de m'en charger... tout ce que je peux te dire c'est que tu risques d'être totalement bouleversée. Je ne sais pas si tu es prête à...

-        Bien sûr que si je suis prête, le coupais-je.

Mon ton est dur et froid. Je veux savoir. Ces derniers jours, je m'étais préparée au pire comme aux meilleures. Préparée à découvrir la vérité.

-        Comme je te l'ai dit, j'ai entendu ton père parler d'un carton dans une pièce fermé à clef, indique-t-il.

Judith et moi avons eu la même pensée. Cette pièce dont Mathias parle, nous avions essayé de l'ouvrir mais manque de bol, elle était fermée.

-        Merci, ais-je dit en me levant.

Nous partons de chez Mathias à toute vitesse. Ça y est nous avons presque fini de résoudre cette énigme. Même si une partie de moi n'est pas encore sûre de vouloir connaitre la vérité, je savais qu'il ne faut pas plus attendre. J'avais bien trop attendu comme ça, pour arrêter tout maintenant.

Un départ qui va tout bouleverserOù les histoires vivent. Découvrez maintenant