Un départ qui va tout bouleverser

Chapitre 1

     Arriver dans la cinquième ville la plus grande de France - Nice - sans connaître personne ni savoir où l'on va, ce n'est pas très rassurant. Sauf que là c'est mon cas... je suis dans le hall de l'aéroport avachie sur un banc, épuisée des heures d'avion qui me sépare maintenant de Strasbourg. J'ai d'abord pris un bus de chez moi jusqu'à Paris, où le chauffeur ne conduisait pas en toute légèreté, puis un avion qui m'a mené jusqu'ici.

      J'envoie un message à mes parents pour leur dire que je suis bien arrivée. Eux sont déjà là depuis trois jours. Ils m'ont dit que cela serait plus pratique que je vienne quelque jour plus tard, comme ça ils se seraient installés et quand j'arriverais tout sera prêt... je n'y crois pas trop, en ce moment mes parents sont distants avec, moi je sens qu'ils me cachent quelque chose mais je ne sais pas trop quoi. Après qu'ils m'aient annoncé que l'on allait déménager à Nice mes propos étaient validés, il se passait bien quelque chose mais quoi... ? Je leurs ai posé des tas de questions mais ils m'ont simplement répondu que si l'on partait c'était juste parce que mon père était muté ici, à Nice. Je n'ai même pas pu donner mon avis, je ne comprenais pas ce qu'il se passait. Comment mes parents avaient-ils pu tout organiser dans mon dos sans m'en parler ? Ils avaient acheté une nouvelle maison et vendu l'ancienne. Ils m'avaient déjà inscrite dans un nouveau lycée. Tout était en train de s'écrouler devant moi, sous mes pieds sans que je ne puisse rien faire. C'est à ce moment-là que j'ai compris qu'ils n'en avaient rien à faire de ce que je pouvais penser, que c'était toujours eux qui passaient en premier et qu'ils ne se souciaient même pas de moi.

      J'attends mon taxi depuis presque 20 minutes, je décide de sortir dehors car le bruit des hauts parleurs me casse les oreilles. Je me dirige vers l'espace réservé pour les taxis, un homme adossé contre une de ces voitures est concentré sur son téléphone. Est-ce lui mon chauffeur ? Je m'approche de lui et demande :

-        Excusez-moi ? C'est vous le chauffeur de taxi qui va à Nice ?

-        Non désolé, moi je vais à Toulon et je crois bien que votre chauffeur est parti il y a presque 5 minutes. Il en avait marre d'attendre !

-        C'est moi qui l'ai attendu pendant 20 minutes dans le hall de l'aéroport ! Je vais faire comment moi maintenant ? Je n'ai pas envie d'attendre encore une demi-heure dehors dans le froid !

-        Il ne pouvait pas savoir que vous étiez à l'intérieur de l'aéroport, normalement il y a un autre taxi dans 15 minutes.

-        D'accord merci beaucoup, dis-je d'un ton glacial.

      Il commence à pleuvoir un peu. Super, ça commence bien... Je vais m'abriter sous un petit préau non loin de l'emplacement des taxis afin de ne pas le rater une nouvelle fois. Je regarde ma montre, elle affiche 18h40.

      Puis j'aperçois des phares de voiture qui m'éblouissent les yeux. C'est sans doute mon taxi. Je m'avance jusqu'à la voiture, le chauffeur ouvre la vitre : c'est une femme pour une fois. J'en profite pour lui demander :

-        Bonjour je m'appelle Amélia, est-ce que vous pouvez me déposer à Nice place de l'hôtel de ville, s'il vous plait ?

-        Moi c'est Allison. Oui bien sûr, vous avez beaucoup de bagages ?

-        Oui un peu.

      Je regarde mes valises, j'en ai trois grosses et deux sacs, plus un sac à main donc oui j'en ai pas mal. Elle descend de la voiture et ouvre de grands yeux lorsqu'elle voit tous les bagages entassés à mes pieds. 

-        Ah oui effectivement ! Vous ne voyagez pas léger...

      Je m'installe dans la voiture pendant qu'elle charge les valises dans le coffre. Une musique de jazz passe à la radio et un léger parfum de vanille flotte dans l'air.

-        Vous êtes en vacances à Nice ?

-        Non, malheureusement... Enfin, juste pour la fin de la semaine. Je suis ici car mon père a été muté et je ne connais rien de cette grande ville...soupirais-je.

      Je me demande comment ça va se passer, j'appréhende tellement d'arriver en cours d'année dans un nouveau lycée. Enfin bon,ce n'est pas le moment de penser à tout ça. Il faut déjà que j'arrive àdestination.

-        Ah d'accord je comprends, moi quand j'avais ton âge je suis arrivée ici toute seule sans connaitre personne. Au début j'ai cru que je n'allais pas tenir, j'étais prête à abandonner mais je me suis relevée et maintenant j'ai trouvé ma passion et j'en suis fière !

-        Vous êtes arrivée là toute seule ! dis-je impressionnée.

-        Oui, mais au départ j'étais venu ici pour intégrer la plus grande école de médecine, comme le voulaient mes parents. Malheureusement je n'étais pas faite pour cela... Mes parents pensaient que je devais absolument faire ce métier mais moi je ne voulais pas. Ils se fichaient complètement de mon avis après ils ont été déçus de moi quand ils ont appris que je n'allais pas étudier...

      Je l'écoute attentivement, tout en me disant que c'est génial qu'elle ait réussie malgré l'opposition de ses parents.

-        Depuis ce jour où je me suis disputée avec eux, je n'ai plus de nouvelle... ils m'ont dit que j'allais mettre ma vie en l'air si je faisais ce métier. Mais je ne les ai pas écoutés, de toute façon c'était mon avenir et j'étais la seule personne à pouvoir décider de ce que je voulais faire de ma vie. Heureusement ma sœur ma soutenue, je ne sais pas si j'y serais arrivée seule sans elle.  

-        Vous avez eu raison de vous battre ça en valait la peine. Je trouve juste dommage que vos parents aient réagi comme ça. Dans ces moments-là on a besoin de soutien. De savoir qu'ils n'ont pas été là, cela a dû être dur pour vous...

-        Oui c'est sûr, mais je savais que leur réaction allait être celle-ci malheureusement.

      Je soupire, je me demande comment mes parents réagiraient si ça m'arrivait... Je pense que ça ne leur ferait ni chaud ni froid vu qu'ils ne pensent qu'à eux. Enfin je ne sais pas après tout, j'exagère peut-être.

      Nous arrivons devant le majestueux hôtel de ville éclairé par les lumières des lampadaires.

-        Tiens je te donne ma carte avec mes coordonnés si jamais tu es perdue, elle me fait un clin d'œil en me la tendant.

-        Merci beaucoup, j'ai de la chance de vous avoir rencontré, dis-je en lui souriant.

      Après l'avoir payé, nous descendons de la voiture puis je récupère mes valises. La pluie s'est arrêtée.

-        Au revoir, bonne soirée.

-        A plus.