Chapitre 7

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     Je suis en avance de trente minutes, alors j'attends adossée contre un mur près du lycée pour ne pas manquer d'entendre la sonnerie.

- Salut ma libellule !

     La voix de Mathias retentit derrière moi, me faisant sursauter.

- Désolé de t'avoir fait peur.

     Je coupe ma musique.

- Pourquoi tu t'acharnes à vouloir être amis avec moi ?

- Simplement parce que tu es la meilleure chose qui me soit arrivée depuis le début de ma seconde.

- Pourtant je ne crois pas que je sois le genre de personne que tu fréquentes, je me trompe ?

- Qu'est-ce que tu sous entends par je ne suis pas le genre de personne que tu fréquentes ?

     Je détourne le regard et réfléchis un instant.

- Et bien je ne sais pas, tu as plus l'air du genre brute et égoïste. Par exemple hier tu t'es fait virer de cours deux fois pour insolence et manque de travail. Donc je pense que tu n'es pas trop le genre de personne à fréquenter.

     Il échappe un petit rire moqueur.

- D'accord c'est comme ça que tu me vois, comme quelqu'un qu'il faut éviter ? Et bien excuse-moi si je ne fais pas parti de ces gens parfaits et que je ne suis pas assez bien pour toi ! dit-il d'un ton qui me glace le sang.

     Sur ce, il tourne les talons, s'en va énerver et remonter contre moi. Ma supposition sur son caractère se confirme, je le pensais froid, arrogant et brute et il vient de me le prouver. Je n'arrive pas à comprendre comment depuis hier mes pensées divaguent et s'obsèdent sur lui. Avant d'arriver ici, je mettais promise de me concentrer sur mes études uniquement. J'ai assez de problèmes à gérer. Et voilà qu'il est entré dans ma vie, mais pour l'instant ce n'est pas une bonne chose. Il m'insupporte, il faut à tout prix que je l'évite avant qu'il ne bousille ma vie et qu'il me fasse faire n'importe quoi.

     Depuis hier, le jour de ma rentrée, j'ai passé toutes mes poses entre les cours avec mes nouveaux amis. Ils sont vraiment super gentils ! D'ailleurs j'ai même eu le droit à une visite guidée du lycée par Eloïse et Théo.

     La sonnerie retentit, je prends mes affaires et éteins mon téléphone. Une voix m'appelle derrière moi, je me retourne et vois Eloïse me faire un signe de la main.

- Coucou ça va ?

- Salut ! Je viens de faire un sprint, dit-elle en reprenant son souffle. J'ai cru que j'allais être en retard !

     Nous montons les escaliers et atteignons le deuxième étage lentement mais assez rapidement pour ne pas être en retard.

     La matinée est passée à une vitesse affolante. Je trouve que les cours sont intéressants, je n'ai donc pas le temps de m'ennuyer.

     A l'heure du déjeuner, nous nous retrouvons tous pour manger au self. Aujourd'hui, Laura n'est pas là car elle est partie au championnat de natation à Rennes.

- Alors, comment trouves-tu la classe ? me demande Eloïse.

- Je suis vraiment contente d'être tombée sur une classe comme vous ! Je trouve qu'il y a une bonne ambiance et que tout le monde est soudé.

     Théo me regarde avec de grands yeux et un petit rire nerveux lui échappe.

- Vous ne trouvez pas ? je les questionne.

- C'est-à-dire que... Au début de l'année, pleins de rumeurs courraient. Mathias n'arrêtait pas de faire des problèmes, il voulait mettre La merde partout comme si ça l'amuser.

     Ça ne m'étonne pas. On s'est parlé quelques minutes hier et aujourd'hui mais il ne m'en a pas fallu plus pour constater que c'était le genre de personne qui critique tout le monde. Et qui s'attirer des problèmes facilement. Le genre a évité.

- Ensuite, il a été convoqué par le proviseur pour une mise en garde de comportement. Depuis personne ne lui adresse la parole mais ça n'a pas empêché de garder une bonne cohésion tous ensembles.

     Je comprends mieux pourquoi mon arrivée dans la classe était pour lui un espoir de plus se sentir seul. En même temps, c'est de sa faute si tout s'est retourné contre lui. Il a voulu mettre la pagaille mais au final ça s'est retourné contre lui.

- Je comprends, vous avez bien fait de tous rester soudé et de lui montrer qu'il ne pourrait pas s'en sortir comme ça.

     Eloïse m'adresse un petit sourire tandis que Théo à l'air tendu, comme s'il voulait ajouter quelque chose. Mais Hannah s'empresse d'aborder un nouveau sujet de conversation.

     Au milieu du cours de français, Mme Delcourt nous annonce que nous allons devoir nous mettre par deux et choisir un sujet sur lequel nous passerons à l'oral. Nous aurons deux semaines pour nous préparer. Alors que des élèves commencent à former des binômes notre professeur réplique :

- Vous allez où comme ça ? Hors de question que vous fassiez vous-même les groupes !

- Mais madame..., insiste toute la classe.

- Allez, asseyez-vous !

    Elle commence a annoncé les groupes, qui au final arrange presque tout le monde. Lorsqu'elle prononce mon prénom et celui de mon co-équipier mon cœur rate un battement.

- Amélia tu seras avec Mathias.

     Je vais devoir travailler avec Mathias ! Je n'aurais pas pu imaginer pire... nous n'avons pas le temps de nous regrouper pour échanger sur notre futur projet que la sonnerie retentit déjà.

     Je fais semblant de ranger mes derniers cahiers en attendant que mes camarades sortent de la salle pour pouvoir rester seule avec le prof.

- Je peux vous demander quelque chose s'il vous plait ?

- Oui bien sûr je t'en prie.

     Je m'installe devant son bureau et articule difficilement :

- Eh bien... je ne crois pas que ce soit une bonne idée de m'avoir mis avec Mathias, pour l'exposé.

- Je sais, je comprends que tu ne sois pas enchantée de faire équipe avec lui mais tu es la seule personne qui le peut.

- Vous voulez parler de ce qui s'est passé en début d'année ?

- Comment es-tu au courant ?

- Théo et Eloïse m'ont expliqué.

     Mme Delcourt pousse un soupir en jetant un coup d'œil par la fenêtre.

- Je voudrais que tu essais de le canaliser. Tu sais ce n'est pas facile pour lui non plus de se dire qu'il est seul au milieu de tous ses élèves qui le rejette.

     Elle est en train de me dire que je vais devoir jouer au Psy et essayer de le remettre dans le droit chemin ?

- Il faut dire qu'il l'a cherché.

- Oui bien sûr. Enfin je voudrais quand même que tu comprennes et que tu fasses des efforts pour travailler avec lui. Laisse-lui une chance, s'il te plaît.

     Ce n'est pas possible comme les gens sont de mauvaise fois ! Il faudrait que ce soit moi qui fasse des efforts alors que je viens d'arriver dans un nouvel endroit. Elle me demande de m'adapter à la situation alors que je n'ai rien à voir avec ce qui s'est passé il y a quelque mois. C'est plutôt à lui d'assumer ce qu'il se passe. C'est quand même lui qui s'est mis dans la merde tout seul ! Bien sûr comme toujours je garde mes réflexions pour moi et acquiesce simplement.

- Merci beaucoup Amélia, je suis persuadé que vous vous entendrez bien.

     Je n'en suis pas aussi convaincue qu'elle...

Un départ qui va tout bouleverserOù les histoires vivent. Découvrez maintenant