2.6 ~ Question de choix

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Clinique psychiatrique
- 16 mai 2018

-Daishou.

Aucune réponse 

-Daishou, regardez moi. 

Toujours le regard résolument fixé sur un quelconque point, sûrement loin, très loin, de la réalité. 

Le médecin se tourna vers l'infirmier présent dans la salle. 

-Quand est-ce-que vous lui avez administré la dernière dose de morphine ? 

L'homme, sûrement la trentaine, jeta un œil au dossier. 

-Trente minutes. On a doublé la dose. 

Le médecin jeta un dernier coup d'œil à son patient avant de se diriger vers la porte. 

Il s'arrêta juste devant, main sur la poignée. 

-Vous savez Daishou, vous pouvez nous ignorer autant que vous voulez, vous ne pouvez plus vous passer de nous. 

Il quitta la salle, suivit de son infirmier.

Le regard de Daishou quitta le point imaginaire pour se poser sur le petit gobelet en face de lui. 

Il le prit, et avala la petite pilule blanche qu'il contenait. 

Le médecin avait raison : Daishou ne pouvait plus se passer d'eux. 

Ou du moins, de ce qu'ils avaient à lui donner. 

___

Café - 8h00

Daishou entra au café, les mains enfuis dans son manteau - il n'avait pas eu envie de courir aujourd'hui, alors le froid de janvier se faisait ressentir. 

À peine eu-t-il passé la porte qu'il aperçut une silhouette bien connue qui lui faisait de grands signes. Oikawa n'avait décidément pas appris la description. 

Tout en soupirant, et le plus lentement possible, il s'approcha de la table de son ami, qui affichait un sourire, beaucoup trop grand pour être sincère. 

-Et bien, quelle joie de te revoir en pleine forme Daishou ! 

Le dénommé s'assit lourdement sur sa chaise et, lorsqu'une serveuse passa à côté de leur table, se commendat un café. Un café noir, bien serré. 

Avait-il précisé qu'il ne sentait absolument pas la conversation qui allait suivre ? 

-Bon oikawa. On ne va pas tourner autour du pot, c'est pas ton genre. Va droit au but. 

Le sourire qu'affichait jusque là oikawa disparu et sa mine se fit sérieuse .

-Tu les a repris, n'est ce pas ? 

Daishou n'était même pas surpris. Avec le temps, il avait appris à faire avec le sens d'observation et de déduction proche du surnaturel de son psychiatre. 

Il réfléchi, cependant, à la question posée.

La réponse était simple : oui, il en avait repris. Au début. 

Pourtant, ça faisait quelques jours qu'il n'en avait pas touché - il ne les avait pas oublié, il n'en ressentait tout simplement pas le besoin d'en prendre. 

Il hocha la tête. 

-J'en ai pris. J'ai arrêté, par contre. 

Oikawa le regardait, attendant visiblement plus de détails, l'air neutre. 

Briser les bases : Double jeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant