La Morsure Du Désir

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Je sens tout le corps de Sophie peser contre moi.
Elle est à bout de force et de souffle.
L'orgasme que je viens de lui offrir, l'a  complètement ravagée.
Je dénoue le foulard.
Je me sépare de son corps et je l'allonge sur le lit en lui annonçant que je vais prendre une douche.
La tendresse après la baise, très peu pour moi...

J'allume la douche au plus froid, il me faut au moins ça pour calmer mon corps en ébullition.
Les gouttes d'eau gelées qui s'abbatent sur ma peau me saisissent.
Et pourtant ....

Les images, les sons, les sensations sont toujours présentes.
Je sens encore la douceur de ses cuisses, de ses seins sous mes doigts.
Hmm ses seins...rebondis, épousant parfaitement la forme de mes mains, et ses tétons durcis n'attendant que le supplice de ma langue.
Quel supplice ! Ma langue, mes lèvres qui jouent, lèchent, sucent, mordillent et lui arrachent son premier gémissement.
Ce doux son au creux de mon oreille.
Au début discret, timide, presque imperceptible et puis petit à petit plus profond, plus rauque pour finir par des cris de plaisir, de jouissance comme je crois qu'elle n'en avait jamais connus.
J'aime ce côté timide et innocent qui ne demande qu'à s'émanciper.
Comme une envie de  dévergondage, qui devait lui brûler les lèvres, depuis un long moment pour me donner rendez vous dès le lendemain après midi.

Et cette annonce !
Une annonce des plus originales, aux antipodes des habituelles " femme sensible, douce et rêveuse".
Dès l'entrée en matière, je sentais qu'elle savait ce qu'elle voulait.
Ses désirs étaient clairs, nets et précis.
A leur lecture, je l'avais imaginé, et je ne pense pas m'être trompée, en épouse parfaite, timorée et frustrée au lit, mais avec un grand potentiel de coquineries une fois dévergondée.
Cette fille est un diamant à l'état brut que je compte bien polir jusqu'au dernier éclat de plaisir et de lubricité.

Je suis au bord de l'implosion.
Mon corps et mon esprit en surchauffe ne donne pas à cette douche l'effet escompté.
Je place le jet d'eau à parfaite distance de mon intimité et je me laisse envahir par un orgasme rapide mais efficace.

La pression enfin retombée, je me rhabille, mais l'envie de remettre ça ne me quitte pas.
C'est avec cette idée aux creux du ventre que je ressors innocemment de la salle de bain, simplement vêtue de mon jean et de mon soutien gorge.

J'imagine rejoindre son corps nu encore étendu sur le lit, mais c'est avec déception que je la retrouve debout et habillée.
Elle semble agitée, honteuse et paniquée, comme prise en flagrant délit.

Je m'avance vers elle et elle se fige.
Au moment de passer devant le lit, un détail me saute aux yeux.
Le drap est roulé en boule.
Je lève un sourcil dubitatif.
Pendant deux secondes je reste interdite....
Et merde! Je l'ai fait saigner !
Est ce que j'y suis allée trop fort?
Est ce que je lui ai fait mal?
Est ce que ...
Les images me reviennent en tête, et je finis par comprendre.
J'éclate de rire intérieurement.
C'est donc ça, qui la rend si mal à l'aise.
Je reprends mon sérieux, et je commence à faire des allers retours interrogateurs entre le drap et ses grands yeux bleus.
Je la vois blemir, mais je prends un malin plaisir à lui poser la question qu'elle redoute.

- pourquoi tu as défait le drap ?

Ses yeux me fuient, elle baisse la tête, et se met à triturer ses doigts.

- euh.... Parce que ....

Je peux entendre les rouages de son cerveau cherchant désespérément une réponse acceptable.
Je la laisse patauger quelques secondes et puis je viens à son secours.

- ahah ! C'est parce qu'il était trempe de cyprine....
C'est pas grave, et c'est très flatteur pour moi.

J'accompagne le tout de mon sourire satisfait et d'un clin d'œil parfaitement placé qui ne loupent pas leur effet car son visage s'empourpre de plus belle.

- ne rougis pas ! Tu n'as pas à avoir honte ...

Elle relève la tête et ses deux billes océans viennent sonder la sincérité de mes paroles.

- euh ....si tu le dis

- mais oui! Bon tu veux faire quoi maintenant?
Tu es habillée donc je présume que tu n'es pas prête à remettre ça !

- pour aujourd'hui, non, je dois retourner à ma vie de maman, mais si tu es d'accord pour une autre fois, j'en  serai ravie.

Cette fille est farouche mais sacrement déterminée et ça me plaît.
Cet interlude de baise étant terminé, je remet mon tee shirt et lui réponds.

- je suis toujours partante! Par contre, je dois te prévenir, je ne vois pas une femme plus de cinq fois.

Autant être claire moi aussi.

- d'accord...

- c'est comme ça, je ne déroge jamais à ma règle. Ils nous reste encore quatre rendez vous possibles donc si tu as d'autres fantasmes à assouvir, tu sais où me trouver.

Des étincelles de désir naissent dans son regard lorsqu'elle me rétorque.

- compte sur moi, je saurai faire bon usage de ta proposition.

- parfait ! Sur ce, je te souhaite une bonne fin de journée.

- m.. merci.

Je prends mes affaires, je dépose un rapide baiser sur sa joue et je sors de la chambre sans un regard.

********

Accoudée au bar, ma bière à moitié vide devant moi, les courbes de son corps viennent me hanter.

Je ne peux m'empêcher de me demander, quels sont ses autres désirs.
Il faut dire que son choix pour un premier rendez vous était plutôt audacieux.
Est ce que les suivants seront eux aussi dans le délire cinquante nuances de grey.
Peut être la baise sauvage ? La soumission ? La domination ?

L'envie de lui écrire me traverse l'esprit et puis je me ravise.
Il n'y aura peut-être pas d'autres entrevues, c'était peut être juste pour essayer, ou encore, peut être qu'elle n'a pas aimé.
Après tout c'est son délire, je préfère la laisser tranquille, si elle le veut vraiment, elle reviendra d'elle même.

J'avale la fin de mon verre cul sec, quand je reçois un message.

* S: pour répondre à ta proposition, j'ai effectivement d'autres fantasmes à assouvir.
Pour le prochain, sois au hall d'entrée de l'hôpital Rangueil demain à 22h30, pour une chasse dont mon corps sera le trésor...