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- là, c'est moi qui te le demande...je sais que ça se passera bien.....amène moi à la salle de bain...s'il te plaît...

Je lis dans ton regard, la peur de me faire mal, de me blesser, mais je sais, je sais au fond de moi, que tout se passera bien. Je sais qu'avec toi, je peux déplacer des montagnes, que tu peux cicatriser ces blessures.

Je me lève et je te tends la main. Tu hésites et je peux voir toutes les questions se bousculer dans tes yeux.

- s'il te plaît...

Après, quelques instants de réflexion, tu attrapes ma main et tu te lèves à ton tour.

- pourquoi la salle de bain ?

- pour la douche... c'est symbolique...

- d'accord...

Au moment où je passe devant le miroir je vois avec tristesse le reflet de mon visage.
On ne voit que ça...ma lèvre éclatée, mon oeil au beurre noir, l'hématome sur ma pommette devenu violet au fil des heures...
Je fais vraiment peur à voir.
Je détourne rapidement les yeux et je les plonge dans ton regard si apaisant.
Il ne me faut pas longtemps pour voir que tu es toujours aux prises avec ton hésitation.
Je voudrais tellement te rassurer, j'aimerai trouver les mots pour apaiser tes craintes mais je te comprends tellement.
Je te propulse sans crier gare dans un monde de complications.
Personne n'est prêt pour ça. Personne n'a envie de voir ou d'entendre ça.
Personne n'a envie d'être mêlé à ça.

Je pose mes mains sur tes joues et je prends une profonde inspiration.

- c'est moi... sous ces bleus je suis toujours là.... Je ne veux pas le laisser gagner, je veux réanimer mon corps, je veux qu'il vibre de nouveau sous tes mains, je veux me prouver que je te désire encore, que c'est encore possible...oui j'ai peur.... probablement autant que toi mais je sais qu'avec toi je peux y arriver.

Je sonde tes iris pour voir ce qu'il se trame dans ta tête, mais je n'arrive pas à savoir ce que tu ressens à cet instant.

Est ce que c'est trop pour toi ?

Bien-sûr que c'est trop et puis pourquoi tu ferais ça pour moi ?
Je peux pas t'imposer ça.
Voilà, je fais encore tout de travers!
Je baisse la tête et au moment où je décide de partir, ta main se glisse dans la mienne.

- d'accord... mais promets moi une chose...si ça ne va pas, tu me le dis.

- d'accord...

Tu replaces une mèche de cheveux derrière mon oreille, tu déposes un délicat baiser sur mon front et tu t'assures une dernière fois que c'est vraiment ce que je veux.

De ton doigt tu suis le contour de l'hématome sur mon flanc.
La douceur de ton geste atténue la douleur.
Tu fais la même chose sur ceux de mes bras, tu remontes doucement au niveau de mes clavicules et tes doigts poursuivent leur caresses reparatrices sur les bleus de mon dos.
Tes gestes sont doux, précautionneux.
Mon coeur et ma respiration s'emballent quand tu t'apprêtes à retirer mon sous vêtements.
Tu le remarques et tu t'arrêtes immédiatement

- ça va ? Tu veux que j'arrête ?

- ça va....juste souviens toi que sous toutes ces blessures, c'est moi.

Tu hoches la tête de haut en bas puis je viens poser mes mains sur les tiennes pour retirer la dentelle bleu marine, laissant apparaître la peau lésée de ma poitrine.
Tes doigts reprennent le tracé boursouflé des griffures et se posent sur la morsure autour de mon téton.
Le vert de tes yeux devient sombre sous l'effet de la colère.
Je vois ton corps bouillir de rage et d'incompréhension.
Je pose de nouveau mes mains sur les tiennes, j'accroche ton regard puis je tente au mieux de t'apaiser.

La Morsure Du DésirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant