La Morsure Du Désir

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Putain c'était ....intense !
Je ne pensais pas que voir dans ses yeux son plaisir se décupler et atteindre son paroxysme, sans le moindre cri ou gémissement, pouvait être excitant à mort.
Elle est vraiment épatante !

Je vogue sur mon petit nuage quand la cacophonie ambiante du bar me sort de ma trans.
La tête de Sophie toujours au creux de mon cou, je caresse délicatement ses cheveux et la tendresse de cet instant me procure une étrange sensation.
Comme un apaisement, un calme intérieur et je n'aime pas du tout ça.
Je déteste ressentir ce genre de choses.
C'est bien pour ça que je baise.
Parce que dans la baise, il n'y a que le plaisir du moment qui compte.
Pas d'attachement, pas de sentiments, pas de complications, pas de larmes....
Le cul pour le cul pour unique et seul but.

Et là.... Il y a trop de tendresse pour moi, elle est dangereuse cette fille.
Elle réveille mes doutes, mes craintes et ce n'est pas bon.

Doucement, je m'échappe de Sophie, ses yeux bleus incrédules me regardent fixement.
Il y a dans son regard quelque chose qui me touche, qui m'émeut, une sorte de cassure, de fêlure, qui la rend fragile et forte à la fois.
Elle me sourit et ...

Je dois prendre l'air ! Il faut que je prenne l'air.

Je slalome entre les tables, j'ouvre la porte avec fracas et l'air frais me fouette le visage.
Je respire une grande bouffée vivifiante mais rien y fait.
Mon coeur se soulève, la nausée me submerge et je finis par vomir mes tripes au pied d'un platane.
La tête encore penchée en direction du macadam, je sens une main se poser sur mon dos et une autre me tenir les cheveux.

- hey ! Qu'est ce qui t'arrive ? Ça va ?

- hm..... J'ai l'air d'aller bien ?!?

- non pas vraiment, désolée.

-hm...

- je peux faire quelque chose pour toi?

- non !

Les questions s'entrechoquent dans ma tête à une vitesse folle.
Pourquoi elle m'a suivie?
Pourquoi elle a posée sa main sur moi ?
Pourquoi elle s'est inquiétée pour moi ?
Bordel! Pourquoi j'ai aimé qu'elle se comporte comme ça ?....

C'est pas possible ! J'ai dû vriller!
Je sais pas... il y avait peut être de la drogue dans ma bière ! Ça doit être ça ! Je vois pas d'autres explications !..

De sa main, elle frotte doucement mon dos, je me redresse et je me dégage de son contact.

- c'est bon laisse moi tranquille ....

- d'accord ! excuses moi, je...

- ça va ! J'ai eu ce que je voulais, on a baisé, maintenant tu peux partir!

- mais ...

Je prends mon air renfrogné et je la vois se ratatiner petit à petit, j'ai l'impression qu'elle a perdu dix centimètres en quelques secondes.
Ses yeux fuient mon regard puis elle se met à ronger nerveusement un à un les ongles de sa main.
J'ai beau essayer d'être la plus réboussier possible, ce n'est qu'un masque car la voir se recroqueviller comme ça, me fend le cœur.
Il faut que je m'éloigne d'elle au plus vite, où je vais flancher et la prendre dans mes bras.

Je lui crache un bonne soirée dédaigneux et je regagne le bar sans lui accorder un regard.

A peine franchie les portes, la musique arrive à mes oreilles comme une délicieuse caresse.
Porter par le besoin viscéral d'oublier la peau, le corps et les yeux de Sophie, je laisse mon bassin se déhancher au rythme sensuel de la mélodie.
La danse, ne me vide pas la tête, au contraire elle me laisse tout le temps nécessaire pour réfléchir, mais je ne veux pas réfléchir.