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Le souffle chaud d'Yïvi sur mon épaule me reconnecte doucement à l'instant présent.
Je m'attends à ce que son corps se sépare rapidement du mien, comme la dernière fois, mais elle n'en fait rien.
Bien au contraire, elle me garde au creux de ses bras pendant que ses lèvres déposent de tendres baisers sur ma peau .
Je me laisse happer par ce moment inattendu de tendresse et par cette incroyable sensation de sérénité.
Je reste ainsi, quelques minutes puis je me retourne pour lui faire face.
Je me plonge dans le vert de ses yeux. Je suis subjuguée par leurs éclats si particuliers quand ses mains se posent sur mes joues.
Ses longs doigts caressent doucement mon visage puis dangereusement, ses lèvres se rapprochent des miennes.

Non ! Pas ça ...

La pièce se met à vaciller, ma respiration se bloque, je suffoque.
La panique est là, elle m'étreint, m'oppresse, m'étouffe ...
Des larmes d'angoisse me montent aux yeux.
Yïvi les remarque, le doute s'installe et voile son regard.
Je voudrais la rassurer, lui expliquer mais aucun son ne sort.
Je reste là, paralysée par la peur.

Je ne la quitte pas des yeux.
Je regarde impuissante, l'inquiétude se dessiner sur son visage puis d'un coup ses lèvres s'éloignent et son corps se sépare du mien laissant un vide glacial à l'intérieur de moi.
Démunie, je l'observe ramasser ses affaires et se rhabiller.

Je ne peux pas la laisser partir.
Je ne peux pas la laisser sans explications et encore moins la laisser croire qu'elle a fait quelque chose de mal.

Je prends une grande inspiration et je rassemble tout mon courage.

- je suis désolée ... Je ne peux pas t'embrasser, ne t'en vas pas... S'il te plaît.

Ma voix l'interrompt.
Elle se retourne et je peux lire toute sa réflexion et son indécision.
C'est fou comme son visage est expressif, c'en est presque déroutant.
Mes yeux ancrés dans les siens, je peux voir le combat intérieur qu'elle est en train de mener.
Après un laps de temps qui me semble durer une éternité, elle finit par me répondre.

- d'accord, je reste.

Je lâche un soupir que je n'avais même pas conscience d'avoir retenu.
Je suis soulagée.
Dans le même temps, mon angoisse et ma tristesse s'envolent et un léger sourire encore emprunt de gêne et de culpabilité s'étirent sur mes lèvres.

Son regard se teinte de nouveau d'espièglerie puis elle reprend la parole.
Elle rentre dans le vif du sujet et aborde la raison principale de notre présence dans cet ascenseur.

- c'etait l'ascenseur ton fantasme à assouvir ?

- oui et non. J'avais prévu autre chose pour ce soir.

- ah! Et c'est toujours d'actualité ?

- oui si tu en as toujours envie ? Même si je ne suis plus très sûre de mon idée.

- je suis sûre qu'elle va me plaire.
Aller ! Habille toi, mais ne mets pas tes sous vêtements. Je trouve ça très excitant, une infirmière nue sous sa blouse.

A sa demande, j'enfile ma tenue, glisse mes dessous dans une de mes poches et je l'emmène au lieu de rencontre, initialement prévu.

Arrivées devant la porte.
Je suis tellement nerveuse, que je suis incapable d'ouvrir la serrure.
Elle perçoit mon stress et vole à mon secours.

- hey ! Pourquoi tu trembles comme ça ! Donne moi la clé, je vais ouvrir cette effroyable porte.

L'appréhension s'insinue dans chaque cellule de mon être.
Je dois absolument la prévenir avant qu'elle ne rentre dans la pièce, lui dire que ce fantasme est.... comment dire .. peu commun.

La Morsure Du DésirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant