11

3.9K 116 47
                                    

A travers les volets, la lumière du réverbére éclaire doucement la chambre.
Je regarde son corps allongé négligemment sur le lit, elle s'est endormie d'épuisement après une longue nuit de baise.
Mes yeux glissent sur ses formes, elle est magnifique, son corps est un joyau, et pourtant .....

Même ce corps de déesse, même la baise de ses derniers mois, n'ont plus le même goût sans Sophie.

Trois mois.... Trois mois que je n'ai pas eu de ses nouvelles.
Trois mois, depuis cette fameuse nuit.
Trois mois depuis mon dernier message.
Pas une réponse, pas un signe de vie, elle s'est évaporée.

J'ai tout fait pour l'oublier, pour oublier son corps, ses yeux, pour l'oublier, elle tout simplement.
Chaque soir je sors, chaque soir je bois et chaque soir je baise avec une femme différente, mais rien y fait.
Encore, aujourd'hui, quand je pense à elle, jai l'impression d'avoir un trou à la place du coeur.
Cette douleur me crève.
Je ne voulais plus jamais ressentir ça, je ne voulais plus jamais connaître cette sensation de vide et de manque.
Pendant des années, j'ai mis un point d'honneur, à baiser, à refuser tout attachement, à consommer des corps de femmes, à les faire jouir sans jamais me laisser toucher.

Puis elle est arrivée, j'ai croisé le bleu de ses yeux, j'ai touché sa peau et tout a volé en éclats....

Je regarde encore une fois la brune au corps de rêve et je me lève sans la réveiller.
Ca aussi c'est une chose auquel je tiens ! Ne jamais dormir avec une fille que je baise... Pas de proximité.
Alors, j'enfile mes vêtements et je sors en catimini.

Le froid me pique, je referme un peu plus ma veste et j'enfonce mon bonnet sur ma tête.
Perdue dans mes pensées, je déambule...
Même à cette heure matinale, il y a du monde dans les rues.
Encore une fois, je pense à elle, et je m'en veux.
Je m'en veux de ressentir ce manque, de m'etre laisser attendrir.
Je suis tellement en colère contre moi même.
Je serre mes poings de toutes mes forces quand je rentre en collision.
Je relève la tête, un peu sonnée, et là..

Plus de signal, le beug total !...

Je n'arrive plus à déglutir, ma respiration a décidé de se mettre en grève et mes yeux clignent de manière épileptique.
C'est un cauchemar ! Dites moi que c'est un cauchemar ! Putain il faut que je me réveille ! Je veux me réveiller de suite ! Ce n'est pas possible !

Elle est là devant moi, le visage tuméfié, la lèvre éclatée et des hématomes quadrillent sa peau devenue si pâle.
Mon regard se plante dans le sien mais il n'y a plus rien.
Il n'y a plus que de la peur.
Même le bleu si éclatant de ses yeux est devenu terne et sans vie.

Soudain j'ai mal, la douleur me lacère.
Ce n'est pas la douleur du manque ou du vide, non c'est une douleur qui vous broie, une douleur de rage.

- Sophie, merde , ça va ? Qu'est ce qu'il s'est passé ? Qui t'as fait ça ?

Je m'avance vers elle mais de suite elle se recule et je vois la peur grandir dans son regard.

- maman, tu la connais cette dame?

Je pose mon regard, sur ce petit bonhomme et une chose me frappe il a exactement les mêmes yeux que sa mère.

- non mon chéri, je ne la connais pas...
Aller viens, on va être en retard.

Elle tire sur le bras de son fils et part sans un regard, sans une explication.
Encore une fois, elle se volatilise....

Seulement, les questions fusent dans ma tête.
C'est Tchernobyl dans ma boîte crânienne.

Ce n'est pas possible, je ne peux pas la laisser filer.
Je fais demi tour, je la cherche du regard, et je fini par la repérer à l'angle de la rue.
Je me précipite et je commence à la suivre.
Au bout de quelques minutes, elle franchit un grand portail de fer.
Je me poste devant les grilles de l'école et je l'attends en espérant qu'il n'y ait pas d'autres sorties.
J'observe le défilé de parents quand enfin je l'aperçois.

La Morsure Du DésirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant