JiMin avait froncé les sourcils lorsque TaeHyung l'avait quitté, prenant un autre chemin que la grande rue droit vers le palais, mais il n'avait pas osé lui faire de remarque. Le rôle du gardien de prison, il le laissait à sa mère, lui devait déjà apprendre à vivre avec son fiancé avant de penser à lui faire la morale. Et, de toute manière, il ne se sentait pas dans son bon droit...
Il avait donc laissé TaeHyung tourner vers chez lui, le capuchon de sa cape bien enfoncé devant ses yeux pour qu'ils ne soient pas trop visibles : il ne tenait pas à se retrouver au milieu d'un bain de foule comme la reine et son consort lorsqu'ils étaient jeunes...
Heureusement, le trajet jusqu'à chez lui fut court, et il sauta bien vite à terre, face aux porte de bois de la demeure de Louise. Même elles, qui avaient toujours été symbole de maison, de chaleur, de Aïssa, elles n'arrivaient pas à le réconforter. En réalité, il n'arrivait pas à se rendre compte de ce qu'il allait faire.
Quitter NamJoon ? Ça lui semblait inconcevable. Le grand gaillard aux yeux bleus était son reperd dans la vie. Ils étaient ensemble depuis plus de dix ans, se connaissaient depuis presque quinze ans... Il y a une semaine, ça lui aurait semblé inenvisageable. Même si son amant avait ses travers, s'était sûrement trop investie dans cette révolution utopique, il l'aimait sincèrement... Ou plutôt, s'il était honnête avec lui même, l'avait aimé. Parce qu'il n'y avait plus les papillons dans le ventre, le bonheur rien qu'à le voir, et toutes ces petites choses qui rendent l'amour agréable.
Rien que de s'avouer ça, TaeHyung sentit une brèche s'ouvrir dans sa poitrine.
Il avait peur, bien sûr, terriblement peur de ce qu'il allait faire, dire. Mais s'il repoussait encore le moment de quitter NamJoon, il ferait encore plus de mal à ce dernier. Parce qu'il le ferait espérer, alors qu'il n'y avait plus rien à attendre de leur relation.
Avec un soupire résigné, TaeHyung contourna le bâtiment, la bride de son cheval dans la main, et le conduisit dans les écurie situées à quelques pas de là, sur le flan droit de la maison. Il confia sa monture au palefrenier présent là, et, une fois les mains libres, il entra dans la maison par la porte des écuries.
Elle débouchait sur une petite cour sobre, avec un simple sol de sable grossier. Sans hésiter, TaeHyung tourna vers la gauche, et prit le chemin des cuisines. Alors qu'il marchait vers les cuisines, il se demanda si un jour, il serait aussi à l'aise dans le palais pour se repérer. Bien sûr, la taille n'était pas comparable, mais il espérait tout de même qu'il finirait par n'avoir plus besoin de domestiques pour lui indiquer le chemin.
Après quelques minutes de marche, il arriva aux cuisines. L'air un peu bête, il se balança sur un pied, puis l'autre. Il n'avait pas envie d'y aller, il n'avait pas envie de voir le visage de NamJoon se tordre dans le mauvais sens, il n'avait pas envie.
Il poussa la porte.
« Je dois vous emprunter NamJoon une seconde, s'il vous plaît ! S'exclama-t-il assez haut pour que toutes les personnes présentes dans la cuisine se tournent vers lui.
- J'arrive, répondit le bleu, un air un peu interloqué au visage.
Il était visiblement en train de couper des tomates pour le repas du soir, et posa son couteau sur le plan de travail avant de s'essuyer les mains sur son tablier. Puis il contourna les différentes tables en travers de son chemin, et rejoignit son amant dans l'entrebâillement de la porte.
- Ça ne sera pas long, promit TaeHyung au cuisinier en chef, qui haussa les épaule et retourna à sa sauce.
Il ferma la porte, et se tourna enfin vers NamJoon. Voilà, il y était.
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Tes yeux dans les miens
FanfictionDans un monde où la couleur de vos yeux détermine votre statut social, TaeHyung appartient à la bourgeoisie. L'élite, les nobles et les royaux, il les regarde de loin, sans réellement leur porter d'attention : sa vie lui convient. Fils d'une riche m...