1.Drago Malefoy

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Gryffondor venait de gagner le match de Quidditch contre Serpentard, c'était la fête à la salle commune, tout le monde dansait, chantait, mangeait et buvait en l'honneur de cette victoire historique.

Contrairement à d'habitude. Je n'étais pas vraiment d'humeur à faire la fête malgré le fait que j'avais aidé Gryffondor à décrocher la victoire contre nos ennemis jurés.

De toute façon, je n'étais pas au centre de l'attention, c'était bien Ronald Weasley qui avait réalisé une performance incroyable en ne laissant passer la moindre balle adverse. Ne vous méprenez pas je n'aime pas être au centre de l'attention, au contraire, c'était une chance que je ne le sois pas, cela me donnais l'occasion de m'éclipser sans que personne ne s'en aperçoive.

Je me dirigeais vers la tour d'astronomie, c'était mon endroit préféré du château. De là haut, on peut voir les étoiles mais aussi la Lune se refléter dans le fleuve toujours calme la nuit. Ce silence magnifique me permets de réfléchir et d'oublier quelques secondes tous les problèmes de ce monde. Personne ne vient jamais le samedi soir, trop occupé à d'autres chose, ce qui me permet d'être tranquille.

Mais ce soir, la tour n'était pas vide. Je le vis appuyé à la barrière regardant l'horizon avec tristesse. Ce garçon grand, au visage mystérieux, aux yeux argenté, au teint pâle et au cheveux blond, presque blanc. Ce garçon qui depuis le début de cette année paraissait stressé, fatigué, distant et tellement triste. Il ne vivait plus aussi intensément qu'avant, il ne prenais plus part au effort de ses amis pour dénigrer les autres, il ne prenait plus part à rien d'ailleurs, il ne riait plus, il ne souriait plus, il ne se souciait même plus du succès de Harry Potter. Étrangement, j'aurais préféré qu'il reste ce garçon arrogant et prétentieux, qui prenait un certain plaisir à me torturer moi et mes amis. À la place, nous n'avions plus le droit à un regard, plus le droit à une remarque.

Et même si un rien habillait Drago Malfoy, il portait mal l'anxiété et le désespoir.

Il me restais deux choix possible. Ou je le laissais seul dans cette tour avec ses sombre pensées, soit je décidais de le confronter.

Évidemment, je choisis la seconde option.

Moi : Qu'est-ce qui ne va pas ?

Drago : Laisse-moi tranquille !

Je pensais qu'opter pour l'agressivité était la meilleur méthode. Peut-être que c'était une erreur puisqu'il pris la fuite dès qu'il s'aperçut de ma présence.

Je le retins par le bras ce qui le fit s'arrêter. Son regard s'attarda un moment sur ce contact entre ma main et son poignet avant qu'il ne se dégage de ma prise.

Moi : Attends, Drago s'il te plaît.

Il avait l'air perdu, comme s'il ne savait pas lui-même s'il préférait rester ou partir.

Il soupira et retourna s'appuyer sur la barrière, comme si je n'étais jamais arrivée. Je me mis à côté de lui.

La nuit était tout aussi belle que d'habitude mais je savais bien que Drago n'était pas là pour la vue. Son regard était vide, voilé de doutes et de préoccupations.

Moi : Je sais que quelque chose te préoccupe. Je sais que quelque chose ne va pas et ce n'est pas grave si tu ne veux pas m'en parler mais tu devrais en parler à quelqu'un.

Drago : Tu ne sais pas de quoi tu parles !

Moi : Non, je ne sais pas mais ça ne m'empêche pas de voir que tu n'es plus le même ces derniers temps. Je ne sais pas si tu t'en rend compte mais tu n'as pas bonne mine, Drago. Tu es maigre et encore plus pâle que d'habitude. Tu ne mange plus, tu n'as plus l'air de dormir, tu ne ris plus, même des autres, tu ne côtoie plus tes amis, tu ne prends même plus la peine d'insulter Harry Potter. Donc peut être que non, je ne sais pas de quoi je parle, peut-être que je ne comprends pas ce qui t'arrive ou ce qui t'a changé. Mais rien de tout cela ne change le fait que tu es devenue qu'une médiocre réflexion de ce que tu était. Et rien de tout cela m'empêche de m'inquiéter pour toi !

Je déballai cette tirade sans m'arrêter, sans même reprendre mon souffle de peur qu'il m'empêche de finir. Je l'avais regardé à chaque mot que je prononçais mais maintenant que j'avais terminé je n'osais plus m'y risquer. Mon regard fixé sur l'horizon, je sentis le sien se tourner vers moi et me brûler les joues, la nuque, le cou. 

Un long silence s'installa de nouveau. Il ne répondait rien. Peut-être qu'il n'avait rien trouver d'assez intelligent à dire. 

Je finis par me retourner vers lui pour affronter son regard. 

Drago : Tu m'as observé ?

Mes joues brûlèrent de plus belle tandis qu'un semblant de petit sourire illumina son visage. Il n'avait que seize ans mais ce petit rictus lui fit soudain perdre dix ans de soucis. 

Drago : Et tu t'inquiètes pour moi ?

Son sourire s'élargit de quelques millimètres à peine. 

Moi : Toute personne avec un minimum de cœur et d'empathie s'inquiéterait pour toi, tu a l'air pitoyable.  

Il rit. Il rit. Et ce son si bref et si léger me réchauffa le cœur à un point que je n'aurais pas pu imaginer moi-même. Et c'est à cet instant que je me rendis compte que je tenais à ce garçon beaucoup que je ne l'aurais admis auparavant. 

Drago : Vraiment ?  Pitoyable au point de te faire rougir comme une tomate après un petit regard et un sourire. 

Je voulais qu'il redevienne un peu plus celui qu'il était avant mais à cet instant, j'avais juste envie d'aller me cacher dans un coin comme une petite souris. 

Moi : Franchement Malfoy, je...

Il m'interrompit en posant un doigt sur mes lèvres et je fus subitement incapable de me rappeler comment respirer. 

Drago : Je préfère quand tu m'appelles Drago.

Son regard d'abord plongé dans le mien se dirigea vers mes lèvres qu'il caressa doucement de ses doigts fins. Sa main froide remonta vers ma joue avant de descendre dans mon cou. J'étais hypnotisée par chacun de ses mouvement sur ma peau qui me donnaient la sensation de laisser une marque indélébile après chaque caresse. 

Moi : Drago...

Sa main s'arrêta sur ma nuque pour me rapprocher de lui. Nos lèvres se touchaient presque quand il murmura un "parfait" satisfait, à peine audible. 

Le baiser qui suivit fut doux et tendre comme s'il avait peur de me briser ou de briser ce moment.

Moi : Tu ne comptes pas me dire ce qui t'arrive...

Drago : Ce soir, embrasse-moi. Juste, embrasse-moi.

Je fis ce qu'il venait de me demander. Le baiser devint plus fiévreux, plus insistant tandis que ses mains descendaient dans mon dos et plus bas encore et que mes bras se glissaient sur ses épaules. 

Dans le calme de la nuit, c'était comme si le monde autour avait disparu, remplacé pour quelques instants par un néant où nous seuls existions. 

Imagine...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant