Chapitre 3 : I was twelve - Part 2

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Après cet incident à l'anniversaire de Luna, nous retrouvions notre train train quotidien. Clarke repartit, une fois de plus vers son internat, et nous reprenions notre vie au collège. L'été arriva bien vite, et avec lui, les résultats scolaire de Clarke, qui explosa de joie en recevant son dernier bulletin. Elle avait atteint les espérances de sa mère, et même au-delà. Ce qui lui garantissait un rapide retour dans notre village.

Ces vacances-là furent plus animées que les autres années. Nous nous retrouvions tous les trois, comme d'habitude, mais Luna et Murphy se joignaient maintenant régulièrement à nous. On n'avait pas encore tout à fait quatorze ans, alors, n'ayant pas de moyen de transport, on restait encore la plupart du temps au village, pour aller faire un plongeon à la cascade, ou veiller autour du feu de camp.

Murphy, lui, il avait un scooter, ce qui lui permettait de nous rejoindre avec sa sœur quand ils le voulaient. Il partait régulièrement avec Lincoln pour retrouver Bellamy , et faire je ne sais quoi. Des trucs de garçons sans doute... Après tout, Lincoln avait longtemps été le seul garçon de notre entourage, Aden étant trop jeune pour compter. Ça devait probablement lui faire du bien de sortir un peu avec des gars. Ils appelaient ça, les journées mâles. Aucune fille n'était admise, ni nous, ni la sœur de Bellamy, qu'aucun de nous n'avait jamais rencontrée. Forcément, je n'avais recroisé Bellamy qu'une fois depuis l'anniversaire de Luna, et je ne l'aimais pas. En fait, je n'aimais pas sa façon de se comporter avec Clarke.

Nous on restait entre filles, Luna, Clarke et moi, pour s'engloutir des tonnes de gâteaux en tout genre que j'adorais faire, se faire bronzer à la rivière en profitant de l'absence des garçons, et passer des après-midi marathon devant la télé en se faisant l'intégral des Seigneurs des Anneaux, Retour vers le futur, ou Indiana Jones.

Bon, là où l'histoire était moins drôle, c'était que même si Clarke revenait dans le coin, malheureusement, sa mère l'avait inscrite au collège d'à côté. La négociation avait été dure, mais Abby tenait absolument à ce que Clarke aille dans le privé, et pas dans le collège public que l'on fréquentait.

Un grillage. C'était ce qui nous séparerait à la rentrée. Le grillage qui coupait la cour en deux, en délimitant le public du privé, les deux établissements ayant été construits l'un contre l'autre. Je râlais un peu quand elle nous l'annonça, mais après avoir passé un an complètement séparées, je me contenterai de pouvoir l'apercevoir pendant les pauses, et de la voir en fin de journée et les week-ends.

Le jour de la rentrée, je me sentais revivre en montant dans le car qui nous emmènerait au collège aux côtés de Clarke. Et même la séparation devant les grilles ne fut pas si frustrante.

Le coup dur arriva quelques semaines plus tard, quand à la sortie des classes, on retrouva Clarke, accompagnée d'une brune élancée, les yeux aussi noirs que ses cheveux. Elle me toisait du regard, tout en me regardant avancer vers Clarke.

Je crois que ce premier contact entre Octavia et moi a vraiment donné le ton à notre future relation. Sans arrêt dans la compétition, il ne se passa pas un jour sans qu'on se lance des vacheries. Malgré cette relation conflictuelle qui s'était instaurée entre nous, nous sommes devenues d'excellentes amies avec le temps.

Clarke nous la présenta donc, et ma jalousie refit surface en un instant. La dernière fois que j'avais ressenti ça, c'était à cette soirée, avec Bellamy. Je m'agaçais toute seule, et soutenais le regard de défi de que la brune me lançait sans sourciller.

J'avoue qu'avec mes amis de part et d'autre, on devait avoir l'air plutôt intimidant. Lincoln à ma gauche, le regard impassible, portait un jean troué et une veste militaire par-dessus un de ses éternel t-shirt gris. Il était coiffé d'une crête punk qui s'élevait entre les côtés rasés de son crâne. Luna quant à elle, se tenait à ma droite, ses cheveux longs coiffés n'importe comment partaient sans tous les sens, mais elle était toujours pleine d'assurance. Elle portait un sarouel bordeaux et un t-shirt large vert kaki. Avec mes tresses et mon long manteau noir en cuir, celui que je portais quel que soit le temps, sur un simple jean noir, je complétais le tableau. Sans être complètement excentriques, nos looks étaient pour le moins extravagants pour la ville dans laquelle nous étions.

I was nineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant