La silhouette familière s'avance vers moi, et une fois sortie de l'ombre, renverse son capuchon pour découvrir son visage.
En réalité, il s'agit d'une sorte de grand manteau marron, d'un style médiéval, qui recouvre presque toute sa personne. Sur son crâne chauve, je distingue un tatouage, et il affiche un air mortellement sérieux. Je n'avais que cinq ans quand il est parti, comment ai-je fait pour le reconnaitre en une seconde ? Je n'en ai aucune idée.
Il acquiesce, on dirait qu'il va nous annoncer la fin du monde. Quelque part, j'ai peur que ce soit le cas.
- Je t'ai retrouvée. Tu dois venir avec moi.
Mes yeux s'écarquillent. C'est bien lui. Un frisson glacial me parcourt l'échine, et ça n'a rien à voir avec la température extérieure. Je sens Clarke passer devant moi, et interpeller l'homme qui semble ne même pas avoir conscience de sa présence.
- Elle n'ira nul part. En se tournant vers moi, elle me demande doucement en posant sa main sur ma joue. Lexa ? C'est ton père ?
Malgré le froid de sa main, le contact me fait du bien et je ferme les yeux brièvement en acquiesçant. L'homme s'avance encore, il est presque à portée de bras maintenant.
- Je ne sais pas qui vous êtes mademoiselle mais cela ne vous concerne pas. Dit-il d'un ton sec tentant d'évincer Clarke.
Outrée, celle-ci se plante complétement devant moi, croisant les bras d'un air de défi.
- C'est moi qui ne sais pas qui vous êtes, et vous pouvez courir si vous pensez que Lexa va vous suivre où que ce soit.
Je pose ma main sur l'épaule de Clarke, je sens qu'elle s'énerve, et malgré le fait qu'il fait deux fois sa taille, elle risquerait de lui sauter à la gorge s'il poussait un peu trop.
- C'est...je commence en m'interrompant.
Comment je pourrais expliquer à cet homme que je n'ai pas vu depuis plus de quinze ans, ce que représente Clarke pour moi.
- Ma petite amie, Clarke. Je termine en choisissant la facilité.
Après tout, c'est la vérité. Même si c'est loin d'être suffisant pour décrire ce que je ressens pour elle.
- Clarke, voici mon père. Titus.
Sans réellement le faire exprès, j'ai craché son prénom sur un ton dégouté qui ne me ressemble pas. La rancune n'est pas spécialement un de mes traits de caractère. Mais concernant l'homme qui nous a abandonnés à la naissance de mon petit frère, laissant ma mère seule pour s'occuper de nous, je n'ai vraiment aucun respect pour lui.
- Oui je suis son père, c'est une affaire de famille. J'ai besoin de parler à ma fille seul à seul.
Et voilà, elle est vraiment très énervée maintenant. Merci papa. Je la repousse en arrière pour la protéger d'elle-même.
- C'est elle ma famille à présent. Tu as perdu le droit de te prétendre comme tel le jour où tu es parti. Si tu comptes avoir une chance de me parler de quoi que ce soit, il faudrait déjà que tu commences par respecter les gens que j'aime.
Je l'examine de la tête au pied. Quoi qu'il n'y a pas grand-chose de plus à voir que ce qui m'a sauté aux yeux. Il a vieilli, mais il n'a pas changé. Il à cet air grave qu'il affichait le soir en rentrant du travail, et que seules mes pitreries semblaient réussir à éloigner. Il se tient les bras croisés, les mains dans les manches larges de son manteau.
- Et honnêtement, je ne suis pas certaine de vouloir parler avec toi. J'ajoute durement.
Rien que la façon qu'il a de regarder Clarke, comme si elle était un obstacle, un ennemi à abattre, ça ne me plait pas. Mais alors pas du tout. Maman ne m'a que peu parlé de mon père, mais jamais elle ne l'a décrit comme un homme dangereux. C'est pourtant le sentiment qui prédomine quand je le regarde. Une immense alarme rouge clignote dans ma tête, juste au-dessus du panneau indiquant ENFUIS TOI !
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I was nine
RomanceJ'avais neuf ans quand j'ai vu Clarke pour la première fois... Lexa vit dans un petit village à la campagne, et l'arrivée de la nouvelle, va bouleverser sa vie à jamais. L'histoire d'une rencontre, d'une amitié, d'une histoire d'amour, et plus si af...