Chapitre 2 : I was twelve

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J'avais douze ans quand mon monde c'est écroulé. Ma routine quotidienne tournait autour de ma famille, mes amis, l'école, et bientôt la rentrée au collège. Et puis un soir...

Je n'avais pas entendu le premier coup sur la fenêtre de ma chambre. Ce n'est qu'au deuxième que je levai le nez de mon livre. Je terminais le premier tome de Harry Potter, et mon addiction au monde imaginaire de JK Rowling ne faisait que commencer...à contrecœur, je me levai de mon lit, abandonnant le livre sur celui-ci pour aller voir ce qu'il se passait.

C'était forcément Lincoln ou Clarke, mais un rapide coup d'œil à mon réveil m'apprit qu'il était bientôt une heure du matin, et je fronçai les sourcils, inquiète. Si l'un de mes amis se trouvait sous mes fenêtres, à cette heure-ci, sans que l'on en ait convenu, c'était qu'il se passait quelque chose de grave.

Je poussai la vitre, et me penchais légèrement pour regarder en bas, ma chambre se trouvant au premier étage. C'était bien Clarke.

Elle me dévisageait, l'air grave, sans bouger. De plus en plus alarmée, je quittai ma chambre à pas de loup, et dévalai l'escalier en prenant soin de ne pas faire craquer les lattes bruyantes que je connaissais par cœur. J'empruntai la sortie côté jardin, à l'opposé de Clarke, car la porte vitrée était moins bruyante que celle de l'entrée.

À peine dehors, je manquai rentrer dans mon amie qui avait fait le tour, ne connaissant que trop bien mes astuces pour faire le mur.

- Clarke ! Tu m'as fait peur ! Qu'est ce qu'il se passe ?

- Désolée, j'avais besoin de te parler.

J'acquiesçai à sa requête, et pris sa main pour l'entrainer un peu plus loin dans le jardin. Si on restait ici, on allait réveiller ma mère à tous les coups. On s'installa sur les balançoires qui se trouvaient au fond du jardin, assez à l'écart de la maison. Et comme Clarke n'avait pas l'air motivé pour commencer cette conversation, je me lançai.

- Tu n'as pas l'air bien. Il s'est passé quelque chose ?

Un hochement de tête me répondit. Je l'avais rarement vue comme ça, Clarke avait plutôt tendance à parler, genre, beaucoup. Elle devait être vraiment contrariée.

- Ben dit moi... J'insistai, une boule au ventre à l'idée de découvrir ce qui la mettait dans cet état. Elle prit une profonde inspiration, et lâcha le morceau.

- Mon père est rentré ce matin. Il a une nouvelle affectation...

Je pense que mon cœur s'est arrêté de battre quelques instants en l'entendant prononcer ces mots. Nouvelle affectation. Déménagement. Clarke allait partir...la panique s'empara de moi, mais je me forçais à rester calme, et à l'écouter, car elle n'avait pas fini.

- Ils m'ont annoncé ça au déjeuner. Il part sans nous. Car ce n'est que pour un temps.

Mon cœur ralentit légèrement sa course, Clarke était peinée car son père n'allait plus vivre avec elle et sa mère pour un temps. Mais elle restait là.

- Mais maman est trop occupée au travail, avec ses horaires de chirurgien, les gardes...Ils ont décidé de m'envoyer au pensionnat à la rentrée.

La fin de la phrase s'était perdue dans un murmure, et je mis un moment à en comprendre le sens. Devant mon absence de réaction, elle me cria dessus.

- LEXA ! On ne sera pas ensemble à la rentrée, je ne vais pas au collège avec vous, et je ne rentrerai que pour les vacances.

Ca y'est, l'information montait à mon cerveau. Elle ne déménageait pas, mais c'était tout comme. Le soulagement que j'avais ressenti l'instant d'avant avait disparu pour laisser de nouveau place à l'angoisse. Si elle continuait à lui faire faire les montagnes russes, mon cœur n'allait pas tenir.

I was nineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant