Ca fait plus d'un an maintenant qu'on file le parfait amour avec Costia. Elle m'a même emmenée en week end pour l'anniversaire de mes dix-huit ans. Maman était ravie de rencontrer enfin ma petite amie. Je lui en avais parlé à l'occasion, mais je ne les avais pas présentées. Pour qu'elle me laisse partir tranquille, c'était sa seule requête. Rencontrer celle qui avait remis un sourire sur le visage de sa fille. Ce sont ses mots, pas les miens.
Aujourd'hui, je dois de nouveau négocier pour pouvoir passer les vacances avec la bande. Linc, O, Bell, Luna, Murphy, Costia et moi. On parle de partir une semaine en camping pendant les vacances d'octobre. On a choisi l'Ardèche. Ce n'est pas loin, mais je ne suis pas sûre que maman sera d'accord.
Depuis la rentrée, comme j'ai commencé l'université, on ne se voit plus beaucoup. Je suis sur le campus toute la semaine, Luna s'est pris un appartement en ville, et on squatte régulièrement chez elle avec O'. Le week-end, on sort, et je passe du temps avec Costia. Donc il ne me reste plus beaucoup de temps pour ma famille.
Je sais qu'elle se retrouve seule avec Aden, et qu'il n'est pas facile en ce moment. En même temps, je me rappelle quand j'avais quatorze ans. Moi non plus je n'étais pas un cadeau.
Donc j'ai décidé de rentrer plus tôt de l'université aujourd'hui, sans passer par la case Lincoln, que je ne manque jamais d'aller voir les soirs où je rentre. Il est toujours chez son père, car il a décidé de devenir pompier professionnel. Il suit donc un entrainement intensif à la caserne.
Maman devrait être là, c'est son jour de congé. Mais quand je franchis la porte de la maison, je sais que quelque chose ne vas pas. C'est impossible à expliquer, parce que concrètement, rien ne cloche. Les chaussures sont à leur place, la télé est allumée en fond sonore, comme elle aime faire quand elle vaque à ses occupations dans la maison. Ça doit être le silence, parce que malgré le bruit de la télé, il règne comme un silence angoissant.
Contrairement à mes habitudes, je ne retire pas mes chaussures. Je dépose juste mon sac à l'entrée avant de franchir la porte qui délimite le couloir du salon. Un coup d'œil dans la cuisine, personne. Je tourne la tête vers le salon, et je la vois.
Elle est sur le tapis, allongée, et la panique me gagne progressivement tandis que je m'approche. Ses yeux sont ouverts, mais ils ne me voient pas. Sa main est tendue dans ma direction, mais elle ne me cherche pas. Je n'ai pas besoin de me pencher pour savoir que sa poitrine ne se soulève plus au rythme de sa respiration. Je n'ai pas besoin de poser ma main sur son cou pour savoir que son cœur s'est arrêté de battre. C'est ma mère, mais ça ne l'est plus. Elle est partie.
Soudain, les forces de mes jambes m'abandonnent, et je m'écroule sur le sol. Mes yeux sont toujours rivés sur le cadavre. Parce que c'est tout ce que c'est maintenant. Un corps sans vie, une coquille vide. Et mon cerveau ne fonctionne plus. Qu'est-ce que je dois faire ? Appeler. Appeler qui ? Je ne sais plus, je suis perdue.
Machinalement, je saisie mon portable dans ma poche, et je fais défiler les numéros. Mon doigt s'arrête sur Lincoln, et j'appelle.
La sonnerie me semble lointaine. Je ne sais même pas si je vais être capable de parler. Un déclic, et une voix grave, connue, rassurante.
- Allo ?
J'ouvre la bouche, aucun son ne sort.
- Lexa ? C'est toi ?
Fait un effort bon sang ! Je dégluti difficilement, et inspire profondément avant de prononcer son nom.
-...Link...
- Tu es où ? J'arrive.
Il n'a pas eu besoin de mot. Il sait. Il sait que j'ai besoin de lui, que quelque chose ne vas pas. C'est de lui dont j'ai besoin.
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I was nine
RomanceJ'avais neuf ans quand j'ai vu Clarke pour la première fois... Lexa vit dans un petit village à la campagne, et l'arrivée de la nouvelle, va bouleverser sa vie à jamais. L'histoire d'une rencontre, d'une amitié, d'une histoire d'amour, et plus si af...