Chapitre 5 : Show must go on

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C'était il y a deux ans.

Aujourd'hui, après une autre crise de colère venue de nulle part, Luna m'a dit que ça suffisait, qu'il fallait que je passe à autre chose. Il faut dire qu'elle en a marre de mes sautes d'humeur, et de me voir attendre des nouvelles de Clarke qui ne viendront jamais.

Deux ans, et pas un mot. Pas un coup de fil, pas une lettre, pas un mail.

Je sais qu'elle va bien, par ma mère, qui a toujours des contacts avec ses parents. Mais elle évite toujours le sujet quand je lui demande d'en apprendre d'avantage. Je la soupçonne d'avoir abordé le sujet avec Abby, mais, soit la réponse ne lui a pas plu, et elle ne veut pas me blesser, soit elle n'a rien pu tirer du médecin. Qui probablement, connaissant Clarke, n'aura rien pu tirer de sa fille non plus.

Et elle a osé me traiter de tête de mule ? Je crois que c'est la pire des entêtées que je connaisse. Connaissait ? Je ne sais plus. Suis-je vraiment prête à faire une croix sur elle ? A passer à autre chose ? Je n'aurais jamais cru qu'aimer quelqu'un puisse faire si mal. Ce n'est pas censé être merveilleux l'amour ? J'ai passé les deux pires années de ma vie, depuis ce moment où j'ai réalisé que je l'aimais, et pas comme une amie. Depuis ce jour, où j'ai pu mettre des mots sur ces sentiments qui me hantaient depuis toujours. Depuis ce presque baiser, le jour de son départ.

J'ai fait ce rêve des centaines de fois, celui où le klaxon ne résonne pas, celui où ses lèvres se posent enfin sur les miennes. Celui-ci, ou un des autres. J'ai revécu chaque moment avec elle dans mes rêves, et certains d'entre eux se terminaient de façon plus du tout amical.

Mon cœur se brise un peu plus à chacun de mes réveils, quand je réalise qu'elle n'est plus là. Et je lui envoi, encore et toujours, un message. Je ne sais même pas si elle a toujours le même numéro. Si ça se trouve, elle est au Japon, ou elle n'a même plus de portable ?

Heureusement que mes amis sont là. Ils arrivent encore à me faire rire et sourire. Mais certains jours, sans raisons apparente, je suis d'une humeur massacrante. Eux seul savent que c'est un jour où je pense à Clarke. Ils pensent que ma meilleure amie me manque, ils ne comprennent pas l'étendue du désastre que je suis devenue. Sauf Lincoln. Lui, il m'avait rejoint ce jour-là, sur le parking de chez Clarke, où j'étais restée des heures durant.

Il m'avait consolée, il m'avait dit qu'il comprenait, qu'il savait. Et il savait. Il avait essayé de m'en parler à plusieurs reprises. Pour lui, qui nous avait connues enfants, il était évident que je ressentais pour elle bien plus que de l'amitié. C'est la seule est unique fois où j'ai pleuré devant quelqu'un. Après ça, je me suis juré d'être plus forte. Et je l'ai été.

Au bout de trois mois sans aucune nouvelle, Octavia a abandonné, et Clarke est devenue un sujet tabou. Je ne l'ai plus jamais entendue prononcer son prénom. La jeune brune avait pourtant tout essayé. Les suppliques, l'humour, les menaces. Mais rien n'y a fait. Alors, elle l'a tout simplement effacée. Je sais que ça été dure pour O'. Elles qui étaient devenues si proches.

Quand on a compris qu'on n'aurait plus de nouvelle, je me suis renfermée. Pendant deux ans, je ne me suis fait aucun nouvel ami. Refusant que qui que ce soit entre dans mon cercle, tout en resserrant les liens qu'on avait avec la bande.

On a fini par se retrouver au lycée avec Octavia, et Murphy qui était en terminale quand nous n'étions qu'en seconde. Il a loupé son bac, et a rempilé pour une deuxième année avec nous. Toute la bande réunie... sauf Clarke.

L'abandon, la sensation de perte d'un être cher...on était tous en deuil, mais c'était clairement moi qui morflais le plus. Lincoln et Octavia s'avaient l'un l'autre pour se réconforter, et les autres n'étaient pas aussi proches d'elle que nous l'étions.

I was nineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant