Chapitre 16 : Ye who enter here

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Le bruit caractéristique de la machine à café me sort de ma léthargie. Il fait jour dehors, et le soleil rentre à flot dans la pièce. Encore une belle journée qui s'annonce. Je lève légèrement la tête pour tenter de voir si Clarke dort encore, et c'est le cas. Le contraire serait étonnant venant d'elle. Sans compter qu'on s'est endormies tard.

Le drap est tiré sur le bas de son corps, mais tout le haut est offert à ma vue. Elle a un dos magnifique, sans parler de ses cheveux. Et de ses fesses. Et de sa poitrine. Et j'ai déjà parlé de ses yeux ? Enfin bref, elle est parfaite. Je suis tentée d'aller déposer un baiser juste au-dessus du drap qui s'arrête à sa hanche. Mais je ne veux pas la réveiller.
Autant les cris, et l'agitation de Raven ne semblent pas la déranger le moins du monde, autant je suis intimement persuadée qu'elle se réveillerait si je l'embrassais. Ça doit être ça l'effet « prince charmant ».

Je profite un moment de simplement la contempler, le temps de terminer de me réveiller en douceur. Et je décide d'aller préparer le petit déjeuner. Ou au moins le café. Je retrouve avec difficulté mon shorty, mais je n'ai aucune envie de remettre les affaires de Raven. Mon regard fait de nouveau le tour de la chambre, cherchant quelque chose à me mettre pour en sortir.

Mes yeux s'arrêtent sur le dossier de la chaise du bureau. Une chemise bleue ciel y est accrochée. Trop grande pour être celle de Clarke, c'est pourtant bien son odeur que je retrouve quand je l'enfile. C'est parfait pour faire un aller-retour dans la cuisine. Les manches sont retroussées, mais je peux voir les taches noires du fusain, et les traces de peinture anciennes. J'imagine qu'elle doit porter cette chemise quand elle dessine, ou quelque chose comme ça.

Le plus doucement possible, je me glisse hors de la chambre, non sans jeter un dernier coup d'œil sur Clarke avant de sortir. Elle s'est retournée, sa main est maintenant à la place que j'occupais jusqu'à présent. Mais elle dort encore profondément. Je le vois à la façon dont sa poitrine se soulève.

Je referme la porte avec précaution, et franchis les quelques mètres qui me séparent de la cuisine. Raven est déjà là, accoudée à la fenêtre ouverte, en train de fumer une cigarette.

- Salut. Je lui lance en m'approchant.

J'ouvre les placards pour en sortir deux tasses. La cafetière en marche, je farfouille dans les tiroirs pour trouver du sucre et des cuillères.

- Salut Don Juan. Me répond Raven en écrasant sa cigarette à moitié fumée dans le cendrier.

Elle se retourne pour me faire face, et s'appuie nonchalamment contre la fenêtre en récupérant sa tasse de café.

-Eh bien il était temps que vous vous y mettiez toute les deux, la tension était insoutenable dernièrement. Lance-t-elle sur le ton de la conversation.

Je lève les yeux au ciel, il me semblait pourtant que Clarke avait gagné le droit de ne plus subir ce genre de commentaires pendant un mois. Mais en y pensant, c'est Clarke qui a fait le deal. Pas moi. Je me sens roulée.

- Tais-toi Raven. Fais-je tranquillement en trouvant finalement ce que je cherche.

Je crois qu'aujourd'hui, rien ni personne ne sera capable de m'énerver. Le calme olympien qui m'habite est à l'épreuve de tout. Le café coule maintenant dans les tasses Simba et Tigrou. Je souris en me rappelant notre virée à Disneyland, quand on avait 14 ans, c'était pour son anniversaire. Lincoln lui avait offert ce mug à l'effigie du tigre, parce que c'était son personnage préféré, et que comme ça, elle penserait à lui en buvant son chocolat chaud. J'avais choisi Simba pour les mêmes raisons. J'étais surprise de retrouver ces objets chez elle, après toutes ces années. Un souvenir de notre enfance. Un morceau de passé. Un moment de bonheur partagé.

I was nineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant