Chapitre 4 : I was fifteen

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J'avais quinze ans quand Clarke Griffin m'a brisé le cœur.

On n'a jamais reparlé de ce baiser, notre premier baiser.

L'été s'est passé comme les autres étés, entre les copains, les vacances, et les petits boulots qu'on dénichait avec Lincoln chez les fermiers du coin.

Ils nous confiaient leurs corvées, et nous donnaient un petit salaire en échange. Mon frère et moi, on était ensembles, au soleil la plupart du temps. On mettait l'argent de côté pour s'offrir une moto à la rentrée. Bien sûr, on avait dû en trouver des pas chères, et avec l'aide de Murphy, on les avait bricolées pour qu'elles ressortent comme neuves. Moi, j'avais jeté mon dévolu sur une vieille Honda Scrambler comme celle de Michael dans « Grease2 ».

Clarke passa un peu moins de temps avec nous, car sa mère l'emmenait régulièrement avec elle pour l'aider à l'hôpital. Je la soupçonnais de vouloir déjà la formater pour qu'elle devienne, comme elle, médecin. Elle passa également un bon mois avec son père à la base militaire, car elle n'avait que rarement l'occasion de le voir.

A la rentrée, on se retrouvait de nouveau la petite bande, et maintenant, on était presque tous véhiculés. Anya avait son permis depuis peu, tout comme Bellamy, et nous, on avait nos motos avec Lincoln. Je dois dire que, vivant dans un petit village loin de tout transport en commun, et ayant une mère très occupée par son travail, ça nous a sauvé la vie. L'indépendance, c'était essentiel pour nous.

Et puis la vie à trois avec Lincoln et Clarke, ce n'était plus tout à fait comme avant. Premièrement, Lincoln et Octavia sortaient ensembles depuis le soir du camping. Bellamy avait été furax d'abord, mais il s'y était fait. Ils étaient trop mignons, à s'attendre à la sortie du collège, et quand il la raccompagnait chez elle.

Clarke et moi, on se retrouvait parfois à tenir la chandelle, et je me sentais toujours mal à l'aise dans ces moments, car Clarke mettait beaucoup de distance entre nous, n'agissant pas du tout naturellement. Heureusement, Luna trainait aussi avec nous, et on évitait ainsi de trop se retrouver dans cette situation.

Mais quand on était que toutes les deux, les choses étaient comme avant. Je réalisais alors à quel point on était tactiles, nos échanges s'approchant de ceux de Lincoln et Octavia. Mais je me gardais bien d'engager la conversation sur cette pente glissante, ayant réussi (avec difficulté) à refouler mes sentiments depuis cette fameuse journée à la rivière.

Jusqu'à ce jour de Mai, où une dispute éclata. Je crois bien que c'était notre première vraie dispute. On descendait du bus, la journée avait été pourrie, j'avais eu une mauvaise note en Allemand (encore), et je m'étais tordu la cheville au basket.

C'est en boitant légèrement que je pris avec Clarke le chemin de nos maisons. Lincoln avait raccompagné Octavia en moto, et ne rentrerait que tard, lorsque Bellamy les rejoindrait. Le garçon avait enfin pu avoir son propre appartement, et y vivais désormais avec sa petite sœur.

Je grommelais dans mon coin, en essayant de ne pas trop m'appuyer sur ma jambe droite qui me faisait souffrir. Trop concentré sur ma marche laborieuse, je ne remarquais qu'à mi-chemin l'étrange silence de Clarke. Elle qui parlait, genre, beaucoup, n'avait pas dit un mot depuis la descente du bus. Ça cachait forcément quelque chose. Je m'arrêtais pour la dévisager, et elle s'arrêta machinalement comme je n'avançais plus.

- Y'a quelque chose qui ne vas pas. Déclarais-je.

Elle se tourna vers moi, en sortant tout à coup de ses pensées, l'air prise sur le fait. Mes sourcils se froncèrent malgré moi.

- Quoi ? Dit-elle.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

Mon ton devait être un peu agressif car elle fronça les sourcils à son tour. Je tentais d'adoucir mon regard que je savais contrarié, c'était vraiment une mauvaise journée. Une bourrasque me fit soudain frissonner, et je levais les yeux au ciel. L'orage qui avait menacé toute la journée arrivait à grande vitesse, il ne fallait pas trainer. Mais le nœud que j'avais dans l'estomac était le signe que c'était important, il fallait que je sache,

I was nineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant