Chapitre 6 : Costia

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Costia est venue me chercher dans la matinée. Je crois que ma mâchoire était à deux doigts de s'écraser par terre quand je l'ai vue sortir de la voiture.

Apparemment, il est de coutume de se déguiser pour ce genre de fête, et elle n'a pas dérogé à la règle. La longue robe décolletée qu'elle porte est censée être un costume d'elfe, comme en témoignent les deux oreilles pointues qu'elle a ajoutées à sa panoplie.

Je n'aurais jamais pensé trouver une elfe sexy quand mes références viennent d'Harry Potter. On me parle d'elfes, j'imagine Dolby... Elle a bien failli s'étouffer quand j'ai admis ne jamais avoir lu, ni vu le seigneur des anneaux. Je crois qu'il va falloir que je remédie à ça rapidement...

Une fois l'entrée franchie, on est immédiatement plongés dans un autre monde. Ou plutôt une autre époque. Les étals des marchands bordent le chemin de terre. Partout, la rue s'anime des spectacles de saltimbanques, des musiciens les accompagnent souvent avec leurs instruments d'époques. Dans les campements par-ci par-là, chaque groupe porte ses propres armoiries. Chevaliers côtoyant dames de la cours, paysans et créatures mystiques.

Les marmites chauffent sur les feux de camps, les vêtements sèchent sur les cordes tendues entre les tentes. Tout est à l'ancienne.

Je suis émerveillée par ce retour en arrière, et dévore des yeux tout ce qui se trouve devant moi. Un marchand de cuir qui confectionne armures et sacs à main, un forgeron qui aiguise le couteau qu'il vient de terminer, une boulangère qui sort son pain d'un four en pierre.

La promenade nous emmène jusqu'en bas du chemin, où nous attend une impressionnante installation. Mes yeux ne font que dévorer chaque petit détail de cette mise en scène, et je découvre soudain l'arène dans laquelle se déroule le tournoi de joute. Une grande carrière de sable, bordée en demi-cercles de gradins où le public se presse déjà malgré l'heure matinale. En face des gradins, une estrade a été montée, sur laquelle un trône a été déposé. La cours et les nobles sont représentés par des acteurs, qui assistent au spectacle comme nous. On a à peine le temps de s'installer que ça commence.

Les premiers chevaliers apparaissent sur leurs montures harnachées, et portant les couleurs des différentes maisons. Le bouffon apparait, se laissant descendre en tyrolienne d'un arbre surplombant la foule. Et l'histoire nous est contée...

Il nous parle du comte, de la princesse, du tournoi pour gagner sa main. Et puis les chevaliers s'affrontent. Les lances explosent en touchant violemment les boucliers de bois. Les chevaux, nerveux, frottent leurs sabots dans le sable, et tournoient sur eux même avant de s'élancer sauvagement contre leurs adversaires.

La tension est à son comble quand les deux derniers concurrents en lice, le héros et le méchant, s'affrontent dans un duel d'épées magnifiquement chorégraphié. Et finalement, la foule hurle sa joie quand le héros l'emporte.

Si j'étais déjà émerveillée avant, je suis définitivement conquise au moment où les chevaliers se retirent. Pendant une heure, les cascadeurs nous ont offert un magnifique spectacle de voltige équestre, de joute et de combat à l'épée. Pour un peu, on s'y croirait.

- C'est incroyable ce qu'ils arrivent à faire avec les chevaux ! J'adorerais savoir-faire ça ! Je m'écrie avec enthousiasme à la fin.

Costia me répond par un grand sourire.

- Tu sais monter ?

- Je n'ai jamais mis les fesses sur un cheval.

J'ai l'air un peu dépité, et son sourire s'agrandit.

- Si je commençais par t'apprendre à monter ? On verra après pour la voltige...

Je dois avoir l'air d'une enfant à qui on a promis d'aller à Disneyland, parce qu'elle éclate de rire en voyant ma tête. Je la pousse gentiment à l'épaule pour qu'elle arrête de se foutre de moi. Ce qu'elle fait immédiatement.

I was nineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant