Chapitre 15.

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Anthon ferma la porte de sa chambre et la contempla durant de longues minutes. Il avait prit sa décision. Se confier à la jeune femme et prendre le risque de la voir lui échapper.

Mais il savait qu'il agirait de façon égoïste si elle demandait à partir. Il ne pouvait pas la laisser s'en aller et pas seulement parce qu'elle était en danger.

Il fit sortir le trousseau de clé qu'il avait dans sa poche et ouvrit la porte qui se trouvait dans un coin de la pièce. Là, il gardait tous les tableaux qu'il avait fait de la jeune femme... il y avait pourtant un qui était inachevé ; celui où elle dormait paisiblement dans son lit. Il caressa le tableau et un frisson lui parcourut, il avait l'impression de palper la peau même de la jeune femme. Il prit la télécommande posé sur une console non loin et alluma l'écran au mur. La photo qu'il avait prit s'afficha en grand plan. Il déboutonna sa chemise et la retira. Le vêtement tomba au sol et il prit place sur son tabouret. Il prit sa palette de couleur et commença à peindre.

Jusqu'à là il esquissait le corps d'une femme qu'il désirait sans pouvoir la posséder mais aujourd'hui c'était différent, car ce soir la jeune femme sera définitivement sienne.

***

Johana arpentait sa chambre de long en large. Le soleil se couchait déjà à l'horizon répandant une lumière orangée. Elle s'immobilisa finalement devant la porte et actionna la poignée.

Elle n'avait pas quitté sa chambre depuis la visite du comte. Par peur de le croisé. Mais elle mourrait de soif et avait besoin d'un peu d'air. Elle dévala les escaliers et se rendit dans la cuisine où elle trouva Tama qui cuisinait le dîner de ce soir.

— Bonsoir, la salua l'italienne en l'apercevant.

Elle lui répondit par un signe de tête et alla se servir un verre d'eau. Elle ingurgita le contenu à grande gorgée et reposa le verre sur l'évier.

— Venez par là ma petite, lui dit Tama en tirant un chaise.

Johana hésita avant de se résigner. Elle prit place et attendit patiemment que la veuille femme lui parle.

— Comment allez vous ?

Cette question la prit de court. Et elle comprit qu'elle ignorait la réponse lorsqu'elle se mit à réfléchir. Elle ne savait plus ce que s'était de se sentir bien ou mal. Depuis qu'elle connaissait Anthon Milan elle avait découvert un nouvel état d'esprit ; le doute. Elle était incertaine sur tout et tout le monde.

— Vous n'avez pas à avoir peur de lui, il ne vous fera jamais aucun mal et puis vous êtes sa femme.

Johana eut un rire amer en songeant à la photo du magazine. Un homme était sensé rester fidèle à sa femme et vice-versa. Et même si il ne lui ferait jamais aucun mal physique, il la blessait profondément.

— Je n'ai pas peur de lui, avança t-elle. Je m'inquiète simplement de ce qui va se passer ce soir.

Finir dans le lit d'un homme tel qu'Anthon Milan était très troublant et inquiétant.

— Vous avez déjà dîner en tête à tête à plusieurs reprises, lui rappela la gouvernante.

À la seule différence que toutes ces fois là l'enjeu n'était pas si considérable.

— Ce n'est pas un dîner comme les autres, avoua t-elle.

Tama ne parut pas étonné. Elle alla éteindre son feu et revint s'asseoir. Elle prit les mains de la jeune femme dans les siennes en un geste rassurant.

— C'est parce que vous dînez dans sa chambre que vous avez peur ? La questionna t-elle.

Le cœur de la jeune femme fit un bond dans sa poitrine. Elle leva un regard effrayé à la veille femme qui lui offrit un sourire réconfortant. Elle ignorait que le dîner se passait dans ses appartements. Et encore, le fait qu'il lui autorisait à pénétrer au troisième étage était plus que révélateur.

Un dangereux protecteur(2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant