Chapitre 16.

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Johana grimpa les marches du troisième étage d'un pas incertain. Elle avait l'impression de s'aventurer dans une terre inconnue et défendue. Elle s'arrêta au bout du couloir devant la porte close. Elle leva le poing pour cogner lorsque celle-ci s'ouvrit à la volée et le milliardaire apparut devant elle. Il était vêtu d'un simple jean et d'une chemise. Elle remarqua qu'il s'était rasé et n'avait pas mit ses gants. Elle en fût soulagée car elle détestait le voir caché ses mains par peur de dégoûter son entourage.

— Tu est magnifique il mia piccola.

Elle baissa les yeux sur sa robe en fleur tout simple et banale. Il tendit sa main vers son visage et le caressa avec légèreté. Elle retint son souffle à son contact. Sa paume était chaude et rugueuse.

— Tu es...

Elle allait lui dire qu'il n'était  pas mal non plus  lorsqu'il la fit taire en posant son pouce sur ses lèvres entrouvertes. Elle hoqueta de surprise et il sourit. Il s'écarta pour qu'elle puisse pénétrer dans son antre. La jeune femme domina sa peur et s'aventura dans cette pièce qui lui avait été interdit. L'homme ferma la porte derrière elle et fit tourner la serrure. Il retira la clé et la glissa dans sa poche. Elle fit comme si elle n'avait rien vu et étudia la chambre. Il n'y avait rien d'étrange mis à part le fait que la pièce était décorée dans un style sombre sans aucune couleur vive. Son regard tomba sur l'immense lit à baldaquin recouvert de drap cobalt et grenat. Elle détourna le regard troublé.

— Ne t'inquiète pas tu auras tout le temps de t'habituer à cet endroit, lui déclara t-il.

Si il cherchait à la rassurer il si prenait très mal. Elle fit un pas vers le balcon où était dressée la table mais il lui bloqua le passage.

— J'ai quelques chose à te montrer avant.

Elle le regarda se diriger vers une porte close. Il l'ouvrit et lorsqu'elle aperçut les tableaux au loin son cœur cessa de battre. Elle s'avança intrigué et s'arrêta sur le seuil.

— C... C'est moi, bégaya t-elle.

— Sì, répondit-il.

Ainsi il n'avait pas fait un seul portrait d'elle. Il y en avait plusieurs, où elle avait l'air plus jeune. Elle comprit que ce n'était pas des tableaux récents. Il l'avait peint à l'instinct en imaginant les traits de son visage d'adolescent. Ils ne s'étaient vu qu'une seule fois mais cela avait suffi pour qu'il retienne dans les moindres détails à quoi elle ressemblait. Il ne l'avait jamais oublié. Son cœur fit un bond dans sa poitrine.

— Qu'est-ce que ça signifie ?

Elle avait peur de la réponse mais l'ignorance la terrifiait davantage.

— Que j'ai passé la plus part de mon temps à peindre l'image d'une gamine que j'avais laissé partir alors que je ne le voulais pas.

Il s'approcha d'une toile et il caressa son image. Les cheveux d'abord, les joues puis les lèvres.

— Vous ne vouliez pas ? Répéta t-elle dubitative.

Elle se souvenait parfaitement de la manière catégorique avec laquelle il lui avait dit qu'il ne pouvait pas la garder. Il l'avait remit au main de la police et était partie sans se retourner. Rien dans son expression ou dans son attitude ce soir là n'avait montré les émotions qui l'animaient.

— Ne te méprends pas, je ne dis pas que j'étais amoureux de toi. Mais je savais que je commettais une erreur en te laissant derrière moi.

Elle comprenait très bien que le genre d'homme comme lui ne tombait quasiment jamais amoureux.

Un dangereux protecteur(2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant