Chapitre 17.

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— Abu... Abusé ? Répéta Johana d'une voix éraillée par l'émotion.

C'était le seul mot qu'elle avait retenu de son discours. Anthon Milan affirma ses doutes et continua d'une voix sans émotion :

— À la mort de mes parents j'avais quatorze ans et Gwen n'était qu'une enfant. On n'avait personne et nul part où aller, on vivait dans la rue comme des moins que rien.

Il sentit son cœur se comprimés à ce souvenir. Cette période avait été très douloureuse et il chaque expérience avait fait de lui l'homme endurci qu'il était aujourd'hui. Ça avait été dure de vivre ainsi après avoir connu l'opulence et la sécurité. Il avait appris que rien n'était jamais acquis.

— J'ai cessé d'aller au lycée mais je voulais à tout prix que ma sœur continue l'école. J'ai cherché des bricoles un peu partout et je peignait des tableaux banales à l'époque mais tout les moyens étaient bon pour gagner de l'argent.

— Tu peins depuis longtemps ? Lui demanda t-elle.

— Oui. C'était la passion de ma mère et elle me l'a transmis dès mon plus jeune âge. Elle a fait de même avec Gwen mais elle est morte avant de nous perfectionner.

La culpabilité comprima le cœur en peine de la jeune femme. Son père ne c'était pas contenté de détruire une famille. Il avait brisé des rêves et gâché des vies. Il était difficile de deviner qu'un homme aussi fort et impressionnant que l'était Anthon Milan avait vécu de telles atrocités.

— J'ai pu remettre Gwen à l'école primaire et je nous ai louer un appartement. Tout allait pour le mieux jusqu'au jour où j'étais absent à la sortie des cours. Gwen était livré à elle-même et son institutrice avait décidé de la racompagner chez elle.

Si seulement il avait été là plus tôt. Sa vie n'aurait pas été si sombre.

— En voyant l'état lamentable dans lequel nous vivons elle m'a convoqué à l'école. J'y suis allée et c'est là qu'elle a menacé d'appeler les services sociaux si je n'améliorait pas nos conditions de vie. Comment étais-je sensé opérer un tel miracle ? J'avais à peine quinze ans et mes revenus n'était pas suffisant.

Il bu une gorgée de son vin pour faire disparaitre le goût amer qu'il avait dans sa bouche.

— Elle m'a fait une proposition... Ou plutôt du chantage. Soit elle m'arrachait ma sœur soit je devenais son amant et elle me subventionnait.

L'horreur se peignit sur le visage de la jeune femme. C'était la première qu'il voyait les réactions que suscitait son histoire sur les gens.

— Je ne voulais pas perdre Gwen alors j'ai accepté sans hésiter. J'ignorais tout sur la sexualité et Sorella a été en quelque sorte ma première fois. Elle m'a tout appris ou presque.

— C'est affreux. Elle t'as utiliser.

— Elle m'a aidé c'est ainsi que je vois la chose même si je la déteste. Elle m'a appris que dans ce monde les plus forts commandait les plus faibles.

La froideur dans son regard sidéra la jeune femme.

— Pourquoi la détestes tu dans ce cas ?

— Parce qu'elle ne sait pas contenté de faire de moi son amant en plus d'elle je devais tenir compagnie à plusieurs autres de ses amies et au fil du temps le réseau s'est accrue.

Néanmoins, Sorella avait tenue sa promesse. Elle avait même fait davantage en lui présentant des personnalités influentes dans le milieu des affaires. C'est ainsi qu'il avait commencé à vendre ses œuvres.

— Sorella pensait me tenir dans ses filets mais elle se trompait. Lorsque j'ai commencé à avoir de l'influence j'ai changé irrémédiablement. C'était moi qui imposait les règles, je décidais avec qui je couchais ou non. Puis j'ai finis par en avoir assez et j'ai mis un terme à tout. J'avais alors dix-huit ans.

Un dangereux protecteur(2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant