Chapitre 11

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PDV Hwanwoong :

 Je dénude mon bras gauche, celui que je n'ai pas blessé hier et pose la lame sur ma peau fine.

PAN !

La fenêtre de la salle de bain éclate, traversée par une balle et l'instant d'après, le rasoir vole sous une autre détonation.

Je n'ai même pas le temps de tourner la tête que je suis arraché du sol et emmener, de force, dans ma chambre en moins d'une minute. Je me retrouve assis sur mon lit, nez à nez avec un Seoho furieux et un Do- Xion plus qu'inquiet.

- Yeo Hwanwoong....gronde l'aîné, les yeux noirs de fureur.

Je me recule légèrement et leur cri.

- SORTEZ DE CHEZ MOI !

- Surement pas. Xion, va chercher une trousse à pharmacie. Toi, tu ne bouge pas.

La voix de Seoho est tellement énervée que je n'ose pas faire le moindre mouvement alors que le brun file je ne sais où.

- C'est bon hyung, lâche le tireur d'élite en rentrant dans la chambre.

- Donne.

Le blond attrape la boite et sort du désinfectant et des bandages.

- Tes bras. Tout de suite.

Je les plaque le long de mon corps, refusant qu'il me soigne.

- Ne me fait pas utiliser la force Hwanwoong. Tend tes bras.

Je ne l'écoute pas, choisissant de retourner dans mon mutisme et mon immobilité. Il fronce les sourcils et me choppe par le col pour m'allonger d'un seul geste sur le lit sous le regard impénétrable de Xion.

- Maknae, bloque lui le dos le temps que je m'occupe de ses bras.

Le brun se met en mouvement et d'un seul bras, il réussi à m'immobiliser complètement et Seoho passe un coton imbibé sur mes poignets.

J'ai l'impression d'être un animal que l'on est obligé de paralyser pour le soigner. Enfin, c'est ce que je dois être à leurs yeux, une bestiole énervante mais dont ils doivent s'occuper.

- Relève son bras droit, ordonne l'ainé à son maknae.

La main chaude de Don- Xion se referme autour de mon poignet et il soulève mon bras frêle et blessé sans effort malgré ma tentative de résistance. Seoho enroule un bandage bien serré autour des plaies et dit au brun de faire la même chose pour mon autre bras.

- C'est bon, ca ne devrait pas se rouvrir, lâche le blond.

- Ok.

- Tiens le le temps que je dégage tout ce qui est tranchant de la baraque. Je vais en avoir pour un moment vu tout ce qu'il doit y avoir.

Il parle comme si je n'étais pas là ou tout du moins que je ne comprenais pas ce qu'il dit. Je sens Xion acquiescer dans mon dos et Seoho quitte la pièce.

- Hwanwoong, souffle alors le brun.

Je fixe le matelas sans rien dire. Pourquoi j'ai si mal ? Tout me tourne dans la tête, que se soit le comportement de Seoho, les mots de Ge- Leedo ou le regard froid de Keonhee, l'absence de mon père, mon besoin d'une affection quelconque. Je suis un égoïste... Je veux des choses des autres, choses que je ne mérite pas.

- Hwanwoong, tu vas recommencer à m'ignorer pas vrai ? soupire le brun.

Je reste silencieux et immobile.

- Je m'en doutais.... Mais écoute moi au moins. Ce que tu as dit l'autre jour sur moi est faux. Je me fiche pas mal de la récompense. Au début, je t'avoue que c'était mon objectif premier mais quand j'ai vu ta bouille perdue quand je suis venu te parler la première fois, j'ai décidé de te protéger et de devenir ton ami pour de vrai.

Il attend quelques seconde, espérant peut être une réponse de ma part avant de reprendre.

- Je ne te mens pas Hwanwoong, je te considère vraiment comme un ami.

- On est payé pour avoir des amis maintenant ?

Ma voix est brisée alors que je retiens comme toujours mes larmes, j'ai trop pleurer sans raison.

- Hwanwoong... Je te l'ai déjà dit, je me fiche de cet argent, tu es plus important qu'une vulgaire somme.

- C'est facile de dire ça X- Xion. Mais de là à le pen- penser.

Ne pleure pas Hwanwoong, tu n'as pas le droit.

- Woongi...

Ses doigts caressent ma joue et il soupire.

- Tu ne me crois pas.... Mais sache que je te protégerai quand même.

- Tu es payé 100 000 $ pour le faire.

Il ne répond pas et Seoho entre dans la pièce.

- Bon, j'ai fait à peu près le tour, faudra quand même surveiller qu'il ne se passe rien d'autre comme ça.

Le brun me lâche et rejoins son ainé.

- On y va. Et ne tente plus rien dans ce genre là. Ou je te jure que c'est Leedo qui viendra te surveiller et je t'assure que ce sera pas la même si c'est lui qui doit t'empêcher de faire le con, dit froidement le blond

- Crois moi, il ne faut pas énerver Hyung, souffle doucement Xion.

Je ne dis rien et leur tourne le dos alors qu'ils repartent par la salle de bain. J'entend du bruit au niveau de la fenêtre et quand je suis sûr qu'ils sont partis, je jette un coup d'oeil, ils ont tout simplement changé la vitre en cinq minutes....

Je descend jusque dans la cuisine et constate la disparition de tout les couteaux, les domestiques vont se poser des questions...

Je me laisse tomber sur le canapé et j'allume la télé. Un discours en direct de mon père passe et malgré moi, je reste devant l'écran à fixer le visage de l'homme, cherchant un signe envers moi.

- Monsieur, pensez vous trouver un héritier ou une héritière pour votre compagnie ? demande une journaliste.

- J'y réfléchis, répond mon père d'un ton détaché.

- Vous n'avez pas d'enfants ni de compagne. C'est une question que tout le monde se pose monsieur.

- Je n'ai effectivement pas d'enfant et ma femme est décédée mais-

Je coupe la télé, les yeux humides et le coeur une fois de plus en miette. Je m'attendais à quoi ? Je suis illégitime, un fardeau qu'il n'aime même pas.

Je suis de trop. Depuis ma naissance. Même ma propre mère ne voulait pas de moi.


Pas très joyeux tout ça.

Personne lambda: Quel est le mot le plus triste dans le dictionnaire français ? 

Moi: Presque

Personne lambda : Pourquoi?

 Moi: J'étais presque assez bon, j'étais presque heureux, j'étais presque là, j'ai presque réussi. Mais presque ne suffit pas.


Triste vérité....

Mission spéciale (Finie)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant