Chapitre 17

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PDV Hwanwoong :

- On a une conversation à finir Yeo Hwanwoong.

Je suis totalement incapable de bouger, surpris par le changement soudain de comportement de Leedo et par son regard particulièrement noir.

- C- comment ça ?

- Là où ton mioche nous a coupé tout à l'heure.

Je me retrouve plaqué contre le mur, le corps puissant du noiraud très proche du mien.

- Alors écoute moi bien.

Je déglutis en entendant sa voix, très colérique. Je ne reconnais pas Leedo, normalement, il est glacial certes mais il ne montre jamais ses émotions alors que là... Bah il est furieux et je n'arrive pas à savoir pourquoi.

- T-

La sonnerie d'un téléphone le coupe et il pousse un soupire furieux en s'écartant de moi pour décrocher son portable.

- Qu'est ce que tu veux Ravn ?

J'ai trouvé la solution au réchauffement climatique. Il est si froid actuellement qu'il peut facilement geler les océans.

- Comment ça ? J'arrive.

Leedo coupe son téléphone et se tourne vers moi pour soudainement attraper mon menton.

- Tu ne quittes pas cette chambre. Compris ?

- Pourqu-

- Compris ?

- O-oui...

Le noiraud me lâche et se rue hors de la pièce, fermant la porte d'un vigoureux coup de pied, me laissant complètement tétanisé.

Qu'est ce qu'il vient de se passer ?

Je m'effondre sur mon lit, le coeur battant à mille à l'heure, c'est quoi ça ? Une nouvelle technique de meurtre ? Parce que c'est efficace, un peu plus et mon coeur sortait de ma poitrine.

Je reste affalée sur mon matelas, la tête remplie de question mais le sommeil m'emporte au bout de moins de vingt minutes, la fatigue ayant raison de ma curiosité.


Assis sur mon lit, je ne sais pas quoi faire, j'ai reçu un message de Xion m'interdisant de sortir de ma maison alors, ne voulant pas énerver les gars, je reste là.

Mon estomac gargouille et malgré mon envie de ne pas déranger les domestiques par ma présence, je finis par me lever, affamé pour descendre les escaliers en direction de la cuisine.

Je suis dans le couloir qui mène à cette dernière quand j'entend deux des gens du personnel, une femme et un homme, discuter entre eux.

- Que crois-tu qu'il se passera quand le patron sera revenu ? Il va se trouver un héritier, et se ne sera clairement pas le nain qui vit ici, lâche la femme.

- Je suis d'accord mais pourquoi garde t'il un gosse inutile qu'il n'aime même pas ?

Une douleur sourde enserre mon coeur comme un étau, j'avais oublié que je n'étais qu'un fardeau pour mon père, les domestiques, les gars...Pour le monde enfaite.

- Je ne sais pas, sans doute par pitié, avec le mépris, c'est tout ce que peut attirer cette chose.

Cette....Chose ?

Mes yeux s'humidifient alors que les mots se plantent dans mon âme comme des poignards, j'ai beau savoir tout ce qu'elle dit, cela me fait toujours aussi mal... Qu'est ce qui cloche avec moi ? Qu'est ce que j'ai raté pour devenir ce poids ? Pourquoi est-ce que je suis venu au monde au final ? Personne ne veut de moi, et pourtant, je suis à, inutile mais là.

Je fais demi-tour et m'enfui vers ma chambre où je m'enferme, verrouillant derrière moi, ne voulant pas que les domestiques m'entendent ou me voient.

Je m'effondre, les yeux remplis de larmes, sur mon lit, cherchant du réconfort et attrape un oreiller pour le câliner, sans que cela ne me calme. Les sanglots montent dans ma gorge alors que je tente de les réprimer mais sans succès.

Les joues trempées, je me relève et vais près de la chaise de mon bureau pour prendre le sweat qui s'y trouve. Après un instant d'hésitation, je retire mes vêtements, gardant juste mon caleçon pour enfiler le pull trop grand, rabattant la capuche sur ma tête et tirant les ficelles un maximum.

Tremblotant sous les sanglots, je retourne me blottir dans mon lit, inspirant l'odeur du haut que je n'ai pas lavé. J'aurai du, pour pouvoir le rendre à son propriétaire mais j'ai été incapable de le mettre dans la machine, conscient que cela enlèverai l'odeur apaisante du tissu.

Recroquevillé sur le lit, je serre les ficelles du sweat, le corps traversé par de violents frissons, le pull est chaud mais ne remplace pas la chaleur humaine dont je rêve bêtement, ne serait-ce qu'une once d'affection, même minime, qui ne soit pas fausse, mais c'est égoïste, je ne le mérite pas. Si je le méritais, on m'en aurait donné.

Des ruisseaux d'eau gouttent sur mon visage sans que je ne puisse les retenir, chacun des mots que l'on me répète depuis mon enfance tournant dans mon esprit.

" Inutile...." " Cette chose pleurnicharde" " Sale tapette" "Tu n'es pas un enfant voulu" " Je n'ai pas d'enfants" " Ce.....Truc là-bas ?" "Il ne sert à rien" "Accident" "P'tite chienne" "L'autre PD ?" "Personne ne t'aime" "Hwanquoi ? Ah tu veux dire le machin inutile !"

Je retiens un cri de détresse, enfoui dans ce pull trop grand appartenant à quelqu'un pour qui je suis un poids, le poitrine compressée par une souffrance énorme et le visage trempé de larmes. 

J'entend vaguement des bruits en bas, mais je ne calcule plus rien, mes sanglots m'empêchant de ressentir autre chose.

Un choc sourd contre ma porte résonne sans même que je ne bouge, pleurant trop fort pour ça, la souffrance étant plus forte que tout. De l'amour, de l'attention, ne serait-ce qu'un sourire, je sais que c'est égoïste mais je le veux tellement.

Je sens soudain des bras se refermer autour de mon petit corps et je suis soulevé du lit pour être déposer contre un torse chaud et rassurant. Secoué de violents sanglots, je n'arrive pas vraiment à comprendre, ressentant juste l'étreinte de la personne qui me tient contre elle. 

- Tout va bien petit prince, tout va bien, souffle la voix familière de Leedo, sa main passant doucement sur mon dos.

Je ne répond pas, pleurant juste plus fort contre le corps du noiraud, m'accrochant de toute mes forces à lui, le suppliant mentalement de ne pas me lâcher.

- Je suis là, je reste avec toi. Laisse toi aller petit prince, tu en as besoin.

Aux mots de Geonhak, je me réfugie comme je peux contre lui et relâche toutes mes barrières, ouvrant le barrage qui contenait ma souffrance et mes sanglots se transforment en couinements de désespoirs.

Je ferme les yeux, protégé par Leedo et je laisse mon corps devenir une poupée de chiffon dans ses bras.

La voix grave du noiraud passe en fond, rassurante même si je ne comprend pas ce qu'il raconte, et je m'abandonne, ne cherchant plus ni bien ni mal, prenant juste la chaleur humaine qui m'est offerte.

- Je ne te laisserai pas petit prince.

J'aime Hwanwoong, je le précise parce qu'il passe son temps à souffrir dans cette histoire, mais j'aime beaucoup ce petit bout de chou ! 

A suivre...😇

Mission spéciale (Finie)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant