Chapitre 10

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PDV Hwanwoong :

- Amis ?! Bien évidemment ! T'aime surtout pas voir ta mission qui ne se déroule pas comme prévu Xion !!

Le silence qui suit ma tirade est pesant, ils échangent des regards surpris avant que Dongju ne prenne la parole.

- Hwanwoong, je peux tout t'ex-

- Y a rien à expliquer ! Je sais le pourquoi du comment ! 100 000 dollars ?! Rien que ça ?!

- Vu ce qu'on est obligé de faire, on aurait pu être mieux payé, lâche alors la voix grave du noiraud.

Une douleur atroce me lacère la poitrine, bien pire que lorsque j'ai lu le contrat d'Oneus.

- C'est vrai que c'est horrible ! Avoir du jouer les hypocrites avec un gosse inutile !

Ma voix monte atrocement haut et je n'arrive pas à garder une quelconque crédibilité face à eux.

- Tu n'imagine pas à quel point c'est chiant de jouer les baby-sitters, répond Geonhak, l'air blasé et pas le moins du monde affecté. Au moins, maintenant que tu es au courant, on ne va plus avoir à faire semblant d'être de gentils lycéens en ce qui te concerne.

Tout mon être est détruit à chacun de ses mots mais je répond quand même, réfrénant mes sanglots.

- T'auras plus à planquer tes armes. Ca t'arrange.

- Oui, en effet, c'est long de dissimuler le nombre de joujou que je possède. Et on aura plus à te suivre discrètement jusqu'à chez toi pour s'assurer qu'il n'arrive rien au fi-fils à son papa.

Je craque totalement et je me lève brusquement sans laisser le temps à Youngjo et Seoho de me retenir.

- Ne t'inquiète pas Leedo. Tu n'auras plus besoin de faire semblant de m'apprécier. Tu n'auras même plus besoin de me parler. Ni aucun d'entre vous en faite. Ca vous débarrasse d'une tâche bien rasoir.

Je me retiens de le gifler, de toute façon, ma main n'aurait pas atteint son visage et je pars en courant, une rivière de larmes coulant sur mes joues sans que je ne puisses les stopper. Je ne peux même pas leur en vouloir. Ils n'ont fait que leur boulot. C'est moi le fardeau.

Je traverse, les yeux dans le flou la ville pour rejoindre ma maison, mon bus étant parti depuis longtemps. Mon coeur bat douloureusement et chacun des mots de Geonhak me revient comme un couteau, détruisant chaque parcelle de mon âme. Après tout, il a raison. J'encombre tout le monde, et ceux depuis ma naissance.

Je pousse la porte de la grande demeure glaciale et je fonce jusqu'à ma chambre, ignorant la fatigue qui envahi mon corps. Je me laisse lamentablement tombé sur mon lit et j'attrape un oreiller pour étouffer les milliers de sanglots qui me secouent. Pitoyable, je suis pitoyable... Je ne devrait pas pleurer. J'aurais du m'en douter... J'ai toujours été seul et je le resterai...

Mon corps tremble violemment sous l'assaut de mes larmes et la douleur est si forte que j'ai l'impression d'être écarteler de l'intérieur.

" Vu ce qu'on est obligé de faire, on aurait pu être mieux payé"

Cette phrase de Geonhak entre dans mon esprit et je suis pris de terrible nausées. Je me lève de mon lit et court jusqu'à ma salle de bain pour vomir violemment dans les toilettes. Quand je me redresse et que je regarde mon miroir, un frisson me parcourt.

Mes joues sont trempées, mes yeux rouges et épuisés, tout mon corps frissonne et j'irradie la faiblesse à des kilomètres. Mon regard se pose soudain sur le verre posé le lavabo. C'est quasi instinctivement que je m'en empare pour le jeter au sol où il éclate en morceau.

Je saisie de façon mécanique un des éclats de verre et je l'approche de mon bras, n'écoutant plus que mon désespoir et ma douleur. Je pose le morceau tranchant sur mon avant bras et je trace un fin sillon qui tinte le verre transparent de rouge, et un deuxième suit, puis un troisième, des gouttes, à la fois rouges et transparentes heurtent le sol, créant un mélange entre ma douleur intérieur et ma douleur physique.


- Bien, sortez vos copies, interrogation écrite !

Je me penche vers mon sac pour prendre ma chemise cartonnée quand mon bras heurte le coin de la table, m'arrachant un imperceptible couinement de douleur alors qu'une de mes plaies se rouvre. Je sens le regard de Keonhee sur moi à cet instant et je fais comme si de rien n'était en me redressant simplement pour sortir ma feuille.

Dring !

Enfin, cette heure m'a semblé interminable, la douleur dans mon bras droit est atroce et je file au toilette pour changer le bandage de mon poignet. Quand je sors des cabines pour allez dans le couloir, une voix désagréable m'interpelle.

- Alors la tapette ! Tu n'as plus tes "copains" pour te protéger ? C'est bête ça.

Je me retourne pour voir la bande qui me menaçait pour que je lâche les gars. La fille fait signe à ses potes de se jeter sur moi et je me retrouve plaqué contre le mur, un des types prêts à me décocher la droite de sa vie quand il se prend un coup dans la tête suivit d'un uppercut dans le ventre.

Je redresse la tête et vois Seoho et You- Ravn démolir la bande.

- Vous êtes pas net ! Vous ne trainez plus avec lui ! Pourquoi vous le protégez quand même ? s'indigne la fille.

En guise de réponse, elle se ramasse un violent coup de pied dans les côtes de la part de Seoho et je frémis légèrement. Il y a une semaine, je n'aurais jamais imaginé que Seoho puisse faire preuve de violence mais maintenant, ça ne me surprend même pas vraiment.

Je me relève et part sans adresser un autre regard aux gars, luttant, comme d'habitude depuis cinq jours contre les larmes qui me montent aux yeux et je vais dans ma salle de classe, la pause touchant à sa fin.

J'entre dans la grande maison silencieuse, la tête baissée, épuisé, désespéré et seul. Je me sens incroyablement vide et pour une raison que j'ignore, les mots que m'a balancé Geo- Leedo hier, m'arrache le coeur. De toute les insultes que j'ai reçu, ce qu'il a dit est loin d'être le plus violent mais cela me touche bien plus que tout les coups de poignards qu'on m'a déjà planté.

Je monte dans ma salle de bain et ouvre un des tiroirs à la recherche d'un objet tranchant. Je trouve alors un rasoir, je ne sais pas ce qu'il fout là mais je m'en fiche. Je dénude mon bras gauche, celui que je n'ai pas blessé hier et pose la lame sur ma peau fine.

PAN !

A suivre ....

Ta peau n'est pas papier, ne la coupe pas,

Ton visage n'est pas un masque, ne le couvre pas,

Ton apparence n'est pas livre, ne la juge pas à la couverture,

Ta vie n'est pas un film, ne clique pas sur quitter,

Les pilules ne sont pas de la nourriture, alors ne les mange pas.

Tes sentiments ne jouent pas " cache-cache", alors ne les cache pas.

Ta vie n'est pas un jeu, alors n'arrête pas.

Ce ne sont pas mes mots mais répandez les.

Mission spéciale (Finie)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant